Atteint d�une maladie encore m�connue en Alg�rie notamment, le jeune Tarek El-Yahyaoui, �g� de vingt ans seulement, ne cesse de se battre contre le handicap qu�il tra�ne depuis sa naissance. La spina bifida s�apparente � une malformation d�s la naissance du sujet et a tendance � toucher la colonne vert�brale, ce qui, en fait, g�n�re d�autres handicaps � l�instar d�une paralysie motrice, incontinence urinaire, troubles neurologiques. Ainsi, cette m�chante maladie cong�nitale, on ne peut plus complexe, s�est av�r�e tr�s �prouvante et fort g�nante pour le jeune Tarek et ce, sa vie durant, notamment lorsqu�il fr�quentait les bancs de l'�cole o� il n�est gu�re ais� � cet �ge de se prendre en charge. Jeune homme aujourd�hui et anim� d�une volont� de fer, notre ami Tarek a fini par s�habituer � ce mal �trange qui lui a toujours coll� � la peau. Sa foi en le Tout-Puissant l�aide ainsi � vivre avec son handicap qu�il a toujours accept�. Journaliste-collaborateur � l�Echo d�Oran depuis deux ans apr�s un bref passage au Jeune Ind�pendant puis Sawt El-Gharb, Tarek pr�side aujourd�hui une association, qu�il a fond�e il y a deux ann�es, celle des malades atteints de spina bifida. Unique en Alg�rie et � travers le monde arabe, elle est actuellement candidate � une �ventuelle adh�sion � la F�d�ration internationale de lutte contre la spina bifida, bas�e au Portugal. Elle a pour but de sensibiliser le large public sur cette maladie, d��veiller les consciences dans le sens d�un rapprochement autrement plus efficient avec les malades, de contribuer � l'all�gement de leurs souffrances et partant, contribuer au d�veloppement de sa couverture m�docosociale qui, en r�alit�, n�existe gu�re chez nous. Pour l�heure, l�association compte une cinquantaine de membres adh�rents entre m�decins, param�dicaux et autres sympathisants dont le docteur Kara Mostefa Hafsa, neurochirurgienne, et qui a recens� � ce jour quelque 600 cas � Mostaganem. Tarek ne s�arr�te pas l�. Il va � la conqu�te des m�dias aux fins de mieux faire conna�tre son association. Pour ce faire, il a �t� l�invit� de plusieurs �missions radiophoniques � Radio Bahia d�Oran, la Cha�ne III ainsi que Radio Mostaganem. Cela �tant, Tarek court dans tous les sens en s'appuyant tant bien que mal sur sa paire de b�quilles et ce, � l�effet d�aider son prochain, atteint de la m�me maladie. Livr�s � leur triste sort, ces derniers sont consid�r�s comme des handicap�s moteurs. �Non ! Nous faisons partie de la frange des grands s o u ffrants et on a besoin d�une assistance particuli�re, comme, par exemple, la cr�ation de postes de travail am�nag�s en fonction de notre handicap, la prise au s�rieux de notre situation sociale, comme le b�n�fice d�une pension� �, pr�cise notre interlocuteur. Pour Tarek, cette cat�gorie de malades est tout simplement d�laiss�e dans la mesure o� l�absence d�une loi susceptible de les prot�ger et mieux les consid�rer constitue un sacr� vide juridique. Tarek avec la na�vet� d�un c�ur pur se d�bat pour apaiser les douleurs de ses semblables. �Parmi les malades recens�s, dira-t-il, il y a beaucoup d�enfants. On re�oit bon nombre d�appels par ailleurs d�un peu partout du pays. C�est ce qui nous a permis de d�couvrir d�autres cas ici et l� dont deux � Alger et un � S�tif.� Les deux malades d�Alger ont �t� d�ailleurs op�r�s gr�ce � l�implication de l�association de Tarek alors que la fillette de S�tif, elle a �t� orient�e vers le CHU de cette ville par le Dr Sahraoui M�riem qui repr�sente pour l�heure l�association dans la r�gion de A�n Fouara. Le t�m�raire Tarek insiste sur l�appel qu�il lance � l�Etat alg�rien au nom de l�association, en demandant express�ment que les malades de sa condition soient mieux consid�r�s et que la spina bifida soit enfin inscrite au cr�neau des maladies � d�claration obligatoire, au moment o� il est imp�ratif de cr�er un plan de pr�vention national contre cette pathologie. En Alg�rie, la plupart des nouveau-n�s risquent de d�c�der � leur naissance et ce, par ignorance des parents, notamment en milieu rural tant que la spina-bifida demeure une maladie � d�claration non obligatoire. En l�absence d�un �quipement m�dical � un prix abordable sur le march� alg�rien, les malades, � l�exemple de Tarek, prennent leur mal en patience, eux, qui restent d�pendants de b�quilles, d�antibiotiques contre toutes sortes d�infections, de sacs collecteurs, de sacs minaires, sondes, etc. Ainsi va la vie au moment o� le jeune Tarek symbolise l�homme-courage en puissance.