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«L'acide folique pour les femmes enceintes permet de réduire de 70% le risque de spina-bifida» Selon le président de la société algérienne de neurochirurgie
Alors que dans les pays sous-développés le spina-bifida a été éradiqué, en Algérie, cette maladie lourde continue de faire parler d'elle. Pourtant, la prévention est simple : elle réside dans l'acide folique. C'est ce que met en exergue le président de la Société algérienne de neurochirurgie. «Toutes les femmes qui prévoient de concevoir un enfant se doivent de le prévenir contre une malformation du tube neural comme le spina-bifida. Une mesure somme toute facile qui permettrait de réduire de 70% le risque de concevoir un enfant avec cette malformation congénitale», dit-il. La consommation de l'acide folique (vitamine B9) doit être en quantités suffisantes. «Un dosage précis de 0,4% mg par jour doit être respecté», explique ce spécialiste en neurochirurgie. Il précise que dans les pays scandinaves, le spina-bifida, qui était la malformation la plus fréquente en consultation en neurochirurgie pédiatrique dans les années 80, a totalement disparu aujourd'hui. Et pour cause : un plan de prévention a été mis en place et suivi à la lettre. Très peu coûteux, il repose sur une recommandation phare aux futures mamans : l'acide folique. «Cette vitamine doit être consommée deux mois avant la grossesse et les trois premiers mois qui suivent», précise le président de la Société algérienne de neurochirurgie. Une recommandation vivement mise en évidence par notre spécialiste. «J'ai d'ailleurs saisi à maintes reprises le ministère de la Santé pour la mise en place d'un programme de prévention mais rien n'a été fait», regrette-t-il. C'est donc indéniable, seul un programme de prévention pourrait freiner cette pathologie. «La direction de la prévention est plus que jamais appelée à se pencher sur cette question en initiant des campagnes de prévention dans les services de PMI», estime notre interlocuteur. Ainsi, selon lui, «la meilleure façon de prévenir la survenue de spina-bifida est donc incontestablement l'acide folique qui est vivement recommandée.» Pour le président de la Société algérienne de neurochirurgie, le spina-bifida est une malformation congénitale qu'on peut éradiquer, à la condition sine qua non de mettre les moyens de prévention nécessaire soutenue par une campagne à grande échelle de sensibilisation et d'information. Il est également primordial de surveiller étroitement les femmes enceintes «car, dit-il, un diagnostic posé tôt permettrait d'effectuer une IVG». S'agissant de la question liée à la prise en charge des malades, notre interlocuteur met l'accent sur l'importance de créer des structures adéquates, notamment des services pédiatriques de neurochirurgie et ce, afin de s'occuper des cas avérés de spina-bifida. «Nous souffrons d'un manque de structures spécialisées, reconnaît-il, affirmant que l'Algérie dispose de neurochirurgiens compétents à même d'opérer tous les cas de méningocèle». «Les personnes atteintes de cette malformation nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire», indique-t-il encore, déplorant l'absence de soutien et d'aide sociale de la part des pouvoirs publics aux malades dont le désarroi est grand. A. B. Qu'est-ce que le spina-bifida ? Le mot spina-bifida vient du latin et signifie colonne vertébrale fissurée ou divisée. C'est une malformation congénitale qui apparaît au début de la formation du fœtus. Elle est connue comme un type de malformation du tube neural (MTN) dans laquelle ni le cerveau ni la colonne vertébrale ne réussissent à se développer normalement dans l'utérus. Le spina-bifida cause des dommages irréversibles et permanents à la moelle épinière et, par conséquent, au système nerveux. Le spina-bifida se situe au premier rang des malformations congénitales causant des problèmes de fonctionnement physique. Cette malformation est souvent accompagnée d'hydrocéphalie, une accumulation excessive de liquide céphalo-rachidien dans les cavités du cerveau du nouveau-né. Il existe plusieurs sortes de spina-bifida, différenciées par la gravité de la malformation. Dans le cas de la myéloméningocèle, la forme la plus grave, aussi bien la moelle épinière que ses membranes (les méninges) saillent par une ouverture dans la colonne vertébrale. La moelle est très abîmée : elle peut former une excroissance impressionnante ou rester à nue, à la surface de la peau. Les paralysies des jambes sont alors souvent sévères. On trouve en plus du liquide céphalo-rachidien dans la cavité crânienne (hydrocéphalie) qui peut provoquer un retard mental. Le patient souffre aussi d'incontinence urinaire et fécale.Dans le cas de la méningocèle, seules les méninges dépassent. Dans le cas du spina-bifida occulta, la forme la plus bénigne, la fente des vertèbres est recouverte par la peau. La plupart du temps, ces déformations sont situées dans la partie inférieure du dos ou au niveau des hanches. A. B. Appel au lancement d'un plan de prévention L'acide folique est capital à la grossesse, c'est son manque qui est impliqué dans le spina-bifida. Pour stopper l'évolution de cette pathologie, le président de la Société algérienne de neurochirurgie appelle les autorités concernées à mettre en branle un plan qui repose avant tout sur la prévention en direction des femmes en âge de procréer et ce, par la prise d'acide folique. Ainsi, toutes les futures mamans devraient songer à la prévention car de récentes études ont permis d'affirmer que l'acide folique consommé en quantités suffisantes avant la conception protège le fœtus contre le spina-bifida et les MTN. A. B.