L�enfant terrible de la musique cha�bi � Mostaganem est natif du pittoresque faubourg de Tigditt au sein de cette m�me ville et vient d�atteindre ses 67 printemps. Cet ancien chanteur de cha�bi tra�ne derri�re lui pr�s d�un demi-si�cle de carri�re. Ainsi fera-t-il ses d�buts d�s 1963 gr�ce � celui qui l�aura guid� dans sa d�marche, pour plus tard en faire un authentique interpr�te. Il s�agit du regrett� Hadj Belghali, plus connu sous le nom de Tchentchen, violoniste reconnu sur la sc�ne artistique. C��tait l��poque faste de l�association Nadjah o� brillaient de mille feux les Bouziane Berber, Hamou Bensma�ne et consorts... C�est d�ailleurs ce m�me Tchentchen qui, apr�s la disparition tragique du l�gendaire che�ck Ali Benkoula, consid�r� comme che�chk El Blad de l��poque, int�grera l�orchestre de Touati Ba�nine et, du coup, lui donnera un sacr� coup de main. Pour ce faire, ce dernier b�n�ficiera de pr�cieux conseils, bon nombre de textes et quacidate ainsi que les principes de base de la sana� dans l�instrumentation notamment. Et c�est alors que Tchentchen p�re et fils, tous deux violonistes, se retrouveront dans un m�me orchestre accompagnant ainsi che�kh Ba�nine. De plus en plus impressionn� par son d�sormais guendouze, Hadj Tchenchen finira par lui faire enti�re confiance. De son �tat hafadh puisqu�il affectionnait tellement ce qu�il d�clamait, il s�habituera alors � apprendre et assimiler ses textes. Il sera l�ami de Dahmane El Harrachi L�un et l�autre travailleront ensemble entre 1966 et 1972 jusqu�au jour o� Touati Ba�nine quittera le pays pour aller vivre � Paris en compagnie de sa petite famille. Dans la capitale de l�Hexagone, il fera la rencontre de bon nombre d�artistes alg�riens dans le monde du cha�bi. Il chantera dans des soir�es organis�es sur place en compagnie de musiciens alg�rois pour la plupart. Il fera connaissance avec la vedette alg�roise Dahmane El Harrachi et deviendront d�s lors de bons amis. Ils auront eu le loisir de passer de sacr�es soir�es ensemble et ce, au moment o� �taient venus s�ajouter � ce groupe d�amis d�autres grands artistes comme l'�l�ve de Dahmane, � savoir Mustapha B�jaoui, ainsi que le c�l�bre chanteur dans les genres cha�bi, kabyle, dziri, cheikh Rachid Mesbahi. Apr�s dix ann�es d�exil, il rentrera au pays et sera toujours en contact avec la T�l�vision et la Radio alg�riennes. Il se liera par ailleurs avec le c�l�brissime auteur compositeur alg�rois Mahboub Bati � Paris. Rentr� � Mostaganem, cheikh Ba�nine continuera son bonhomme de chemin selon l�occasion et les circonstances. �Elli a�ouadjlou mimounou, yebki a�la yamou...� Outre Tchenchen, Hadj Bendena avait lui aussi aid� le cheikh en lui refilant de pr�cieuses quacidate. Dans ce m�me ordre d�id�es, il touchera � tous les styles de texte allant de Bensa�doun et Sidi Lakhdar Benkhlouf, � Benmessa�b, Bentirki, Bensahla en passant par el Maghraoui, Benali, Soussi et autres Kaddour el Alami, Nedjar... Cheikh Touati Ba�nine se souvient de sa premi�re quacida interpr�t�e elli a�oudjlou mimounou, yebki a�la yamou du po�te marocain Benali et ce, pour l�avoir tant affectionn�e avant de la chanter. Actuellement, l�enfant de Mostaganem pour ne pas perdre la main n�a de cesse de gratter sur son mandole et de fredonner des airs multiples en attendant des jours meilleurs. Car force est d�admettre qu�avec la disparition subite des soir�es de noces, le cha�bi � Mostaganem a connu des moments de l�thargie, ce qui, en v�rit�, porte pr�judice aux artistes au premier chef. C�est � cet �gard qu�il caresse l�espoir qu�un jour ce genre musical, fort pris� du reste � Mostaganem, renaisse de ses cendres pour que son blason si affreusement terni soit enfin redor� et dans le temps et dans l�espace. Peut-�tre qu�un jour...