C�est vers l��ge de 12 ans que le tout jeune Mohamed apprendra � approcher un instrument musical, mettre ses doigts et commencer � gratter sur la magique guitare de ses r�ves. Trois ans plus tard, n��tant qu'adolescent, il poss�dera un magnifique luth de conception marocaine, et ce, gr�ce � Ghali Boudraf qui le ram�nera dans ses valises en vue de l'offrir au fr�re du che�kh qui, lui aussi, devait �tre branch� dans le circuit du cha�bi. Il fera aussit�t ses d�buts de jeune chanteur amateur en animant des f�tes de fin d'ann�e scolaire notamment. A l��ge de 16 ans, le regrett� Djamel Khouidemi lui permettra d�atteindre les studios de l�ex-RTA d�Oran. En 1977, il chantera La illaha illallah de Benkhlouf Il interpr�tera � l�occasion Ma ana �la bachardu Marocain Abdelouahab Doukali, et ce, avant d��tre incorpor� au service national. Durant son s�jour militaire, il fera des �conomies, ce qui lui permettra de se payer un mandole � son grand bonheur. Cet instrument de la s�rie lui sera d�un grand secours, d�s lors qu�une fois son devoir de bidasse accompli, il aura eu le temps d�apprendre l�ABC du cha�bi. En 1971-1972, un ami � lui, Malik, qui �tait marin et enfant du m�me quartier Tigditt, le sollicitera pour animer le premier mariage de sa vie de chanteur. Depuis, il se d�couvrira des dons d�imitateur et finira par imiter le grand cheikh de l��poque, Ma�zouz Bouadjadj, et ce, par la voix notamment. Kherbab aura quand m�me conserv� son cachet et sa touche personnels. Il est vrai qu�entre 1960 et 1970, les grosses pointures avaient pour noms alors Hadj M�hamed El Anka, Bouadjadj, Amar El Achab, Amar Ezzahi et autres El Ankis. Il lui arrivera d'enregistrer � la t�l�vision certaines de ses ouvres comme S�il vous pla�t, La illah Ilalah de Sidi Lakhdar Benkhlouf et une qacida du Tlemc�nien Ben Mssa�b Rabi a�djal letissir que lui avait refil� son confr�re chanteur Khaled Boukhari. Pour ce faire, il s�appliquera � faire lui-m�me la composition musicale. Vers 1972 au Festival du monde arabe d�Alger, � l��poque du pr�sident Boumedi�ne, le jeune Kherbab, �g� alors � peine de 29 ans, obtiendra encore une fois le premier prix en interpr�tant en solo, bien qu�il fut accompagn� de l�orchestre cha�bi de Sid-Ahmed Ould Med Attar. Deux ans plus tard, soit en 1974, c�est une autre distinction � laquelle il aura droit (second prix) dans une manifestation toujours dans la capitale, et ce, � la salle Ibn Khaldoun, avec � la cl� une belle touchia sikka. Quinze ann�es de rupture Il fera pour la circonstance la rencontre du grand ma�tre Hadj M�hamed El Anka, ce qui, � n�en pas douter, l�enchatera � plus d�un titre. Aux festivit�s de Sidi Lakhdar sp�cial cha�bi qui se d�roulaient � la salle de cin�ma Cin� monde � Mostaganem dans les ann�es 1980, il sera parmi les tout premiers jeunes interpr�tes de Mostaganem � y prendre part. Pour revenir un peu en arri�re, Mohamed Kherbab passera par l��cole arabo-andalouse en 1970 sous la f�rule du ma�tre Moulay Benkrizi, professeur et formateur de tant de g�n�rations au sein de l'association Nadi Hillal Ettakafi. C�est l�, aupr�s de son ma�tre, qu�il apprendra sana�tes, touchiates et insiraffates. En revanche, dans le genre cha�bi, il s'agrippera tout seul � l'ABC du mondole car personne ne lui sera jamais venu en aide. Par ailleurs, il est important de rappeler que cheikh Kherbab a d�, vers les ann�es 1989, tout abandonner pour s��loigner de la sc�ne artistique. Son brusque recul durera au moins une quinzaine d'ann�es. Les raisons �voqu�es par le cheikh sont li�es � la fatigue et au stress. Il est vrai que ce dernier �tait � cette �poque on ne peut plus sollicit�. Il lui arrivait souvent de se produire jusqu�� trois fois la semaine, tellement le cha�bi �tait partout dans les foyers, et prolif�rait d�une noce de mariage � un autre bapt�me et rencontres familiales. Aujourd�hui, l�enfant de Tigditt au m�me titre que les Abdelkader Dader, Berrahou, Belkecier, Choudbi, Ma�mar, Youcef Ould Ali, caresse l�espoir de voir le cha�bi � Mostaganem reconqu�rir sa place sur la sc�ne des arts et ce, pour le bien et l�int�r�t de nos enfants sevr�s de tout ce qui est art traditionnel, musique et paroles qui �duquent�