Malgr� les multiples promesses de changement, et les projets d�am�nagement dont certains structurants, maintes fois expos�s par les autorit�s, Tizi-Ouzou n�arrive pas � se d�faire de son aspect de ville d�testable. Elle demeure peu ou pas du tout propre suivant les quartiers, malgr� les efforts d�ploy�s ces derniers temps en mati�re d��quipement et de mobilier urbain. Elle est d�sarticul�e au sens o� les diff�rents quartiers manquent d�autonomie et de compl�mentarit�. La ville qu�on peut qualifier de �rurbaine� malgr� son caract�re de chef-lieu de wilaya remontant � des d�cennies, nonobstant son importance d�mographique et son r�le strat�gique, est d�ficiente au plan de l�infrastructure routi�re, d�espaces verts, de parkings, d�aires d�accueil pour les transports publics. Ses principales art�res sont constamment encombr�es de commerces informels qui perturbent la circulation pi�tonne et automobile et compliquent leur entretien quotidien. L��tranger qui aborde la ville par l�ouest, en venant d�Alger, est accueilli, qu�il emprunte ou non la premi�re tr�mie, par une vision d�anarchie constitu�e d�une part par d�innombrables fourgons de transport de voyageurs venant de l�ouest ou allant dans la m�me direction et d�un grand parc de taxis, non moins innombrables, exploitant les lignes de grandes distances et d�autre part une image peu reluisante offerte par les environs de l�abattoir, l�ex-march� hebdomadaire, d�saffect�, cl�tur� et attribu� � la JSK, et la gare routi�re. C�est dans ce vaste espace qu�un tr�s grand projet structurant, avec un gratte-ciel et un parking pour plusieurs centaines de v�hicules, est envisag� depuis pr�s d�une ann�e mais apparemment sans suite. Au-dessus de ce triangle, � quelques dizaines de m�tres, la st�le comm�morative �rig�e � la m�moire des journalistes assassin�s par le terrorisme est livr�e � l�abandon malgr� les promesses d�am�nagement maintes fois r�it�r�es par les autorit�s. Plus grave, l�endroit est quelquefois souill�, semble-t-il, � dessein par des gens qui le convoitent. Vers la fin de la cit� Cnep, seul quartier du centre-ville qui affiche un aspect relativement agr�able maintenant que la cl�ture de la cit� du 5-Juillet est refaite et le mur de sout�nement longeant l�h�tel Belloua est en voie de finition, on aborde la deuxi�me tr�mie qui passe sous le jet d�eau, aux caract�ristiques locales, �rig� au milieu du carrefour central qui tranche favorablement avec la place du 8-Mai-1945 o� l�ancienne mairie en ruines depuis de tr�s longues ann�es semble b�n�ficier enfin de travaux de r�habilitation. Cette tr�mie centrale plus que les deux autres, r�alis�es pour all�ger la circulation automobile de plus en dense et difficile, a d�figur� le centre-ville. L�avenue Abane- Ramdane, qui constituait la fiert� des Tizi-Ouziens, est transform�e en lambeaux au grand damne des pi�tons et des commer�ants riverains. A l�extr�mit� est de la ville, en contrebas du CHU et du stade du 1er-Novembre, une autre image plus frappante d�anarchie et de salet� se d�voile au visiteur. Des centaines de fourgons de transport de voyageurs et de taxis d�versent chaque matin des milliers de citoyens venant des localit�s situ�es � l�est du chef-lieu de wilaya et chargent, � toute heure, autant de clients dans le sens inverse. Les deux aires de stationnement improvis�es � l�est et � l�ouest de la ville et la gare routi�re sont de v�ritables ruchers qui augmentent quotidiennement la population r�sidente du chef-lieu de wilaya, un v�ritable d�versoir des 67 communes de la r�gion. Deux autres plaies enlaidissent encore le centre, c�est le march� trabendo, en face du stade du 1er-Novembre, que les autorit�s n�arrivent pas � d�localiser en d�pit des promesses r�currentes faites depuis 17 ans et des projets qui devaient �tre implant�s sur place. C�est un bidonville au c�ur du chef-lieu qui g�n�re de grandes quantit�s de d�chets polluants et les trabendistes squattent en permanence les trottoirs de la rue Lamali, appel�e aussi route de l�H�pital. Le march� couvert, situ� derri�re le jardin du 1er-Novembre, repr�sente la deuxi�me plaie du centre-ville. Etroit et ne r�pondant plus � la demande, il est d�sert� par les titulaires d��tals au profit des ruelles voisines investies par les marchands informels. On y vend tout et n�importe quoi � m�me le sol dans des conditions d�hygi�ne ex�crables. La Nouvelle-Ville, vrai quartier dortoir, comporte aussi son march� informel improvis� le long des rues par des dizaines de marchands de fruits et l�gumes, avec ses niches sauvages d�ordures m�nag�res jet�es apr�s le passage des �boueurs. Les grandes poubelles � couvercle mises en place depuis deux mois � travers la ville par le service de nettoiement afin de mettre fin au d�versement des ordures � sol et � l�agglutination des chats et chiens errants, quand ce ne sont pas les rats, autour des niches � ordures s�av�rent encore insuffisantes par endroits. Des chats et chiens continuent donc de puiser pitance et de r�pandre le contenu des sachets d�ordures � des dizaines de m�tres � la ronde. D�j� alarmante, l�absence de jardins publics, d�espaces verts, de loisir et de d�tente est devenue tout � fait cruelle depuis que ceux portant le nom de 1er- Novembre et de Colonel Mohand- Oulhadj sont en travaux d�am�nagement dont on ne voit pas la fin ; le d�lai contractuel de quatre mois �tant en passe d��tre multipli� par quatre. Les toilettes publiques, si indispensables dans une ville qui multiplie, chaque jour par 4 ou 5 sa population r�sidente, font partie des manques flagrants � combler. A part la gare routi�re qui en est dot�e, deux toilettes publiques sont r�alis�es au quartier M�douha, et aux G�nets mais celles ouvertes il y a quelques ann�es au niveau du jardin du 1er-Novembre semblent d�sert�es par le public pour des raisons obscures. Sur le plan culturel, il n�y a plus que la Maison de la culture pour organiser des projections cin�matographiques, des expositions d�art graphique, des manifestations culturelles et artistiques, des ateliers d�enseignement et d�apprentissage des modes d�expression culturelle et artistique, offrir des places et des livres au sein de sa biblioth�que, l�unique au niveau du chef-lieu de wilaya. Toutes ces lacunes et insuffisances auxquelles on pourrait ajouter beaucoup d�autres font que la vie � Tizi-Ouzou, �t� comme hiver, n�est ni facile ni agr�able. Il s�agit pourtant d�un acc�s � une r�gion touristique par excellence mais tout � fait en friche tant au plan baln�aire que climatique.