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FOOTBALL KHELIFA BENMESSAOUD (ANCIEN CAPITAINE DE L'USMA ET INTERNATIONAL ALG�RIEN) SE CONFIE AU SOIR
�J'ai choisi d'�tre toubib et je suis fier de mon choix�
Qui ne se souvient pas de ce jeune footballeur venu de Tiaret pour suivre des �tudes de m�decine � la facult� d'Alger et ce, apr�s avoir d�croch� son baccalaur�at en 1970 ? Il s'agit de Khelifa Benmessaoud, ancien international et capitaine d'�quipe de l'USM Alger. Pendant une ann�e, l'enfant prodige d'Ezzerga faisait des allers-retours Alger-Tiaret, un week-end sur deux, afin de ne pas abandonner sa passion qu��tait le football. Alors, las de faire la navette, il choisit de s��tablir � Alger. Cette ann�e-l�, la JSMT �voluait en premi�re division, et son meilleur �l�ment n�en finissait pas de recevoir les offres des clubs du centre du pays dont le NAHD en premier lieu, la JSK par le biais de son regrett� pr�sident Abdallah Khalef, le MCA et bien sur l'USMA. Mais il ne pouvait quitter son club en raison de la r�glementation en vigueur � l'�poque qui interdisait � tout joueur de signer dans un autre club de la m�me division. Il lui a fallu attendre la saison 1972-1973 pour voir malheureusement la JSMT r�trograder en seconde division et son joueur Benmessaoud signer une licence avec le club de Soustara. Une �quipe au sein de laquelle il retrouva des copains de l'universit�, comme Guedioura, La�la, Abdouche, Zitoun, A�ssaoui, Zidane et Ziribet. Khelifa Benmessaoud, qui est natif de Tiaret mais dont les parents sont originaires de la Grande- Kabylie, est install� depuis 30 ans en France, pr�cis�ment � Bihorel, dans la r�gion de Rouen. Apr�s un bref passage � Caen o� il a jou� trois saisons avec le Stade Malherbe de Caen (L2), il d�cidera de mettre fin � sa carri�re de footballeur pour se consacrer son m�tier de toubib. Il d�crocha entretemps plusieurs dipl�mes. Le docteur Benmessaoud est mari� et p�re de deux enfants. L'a�n�, qui est �g� de 26 ans, est ing�nieur. Le second, �g� de 23 ans, poursuit des �tudes sup�rieures en commerce. Tous deux sont naturellement sportifs, m�me s�ils sont plus dou�s pour les �tudes. L'ancien international, qui n'a pas glan� de titres malgr� sa brillante carri�re de footballeur, a particip� � l'accession de son �quipe, la JSMT, en division une et a jou� une finale avec l'USMA perdue face � l'Entente de S�tif. Son m�tier de m�decin qu�il a r�v� depuis son jeune �ge d�exercer ne lui laisse en r�alit� que peu de temps pour souffler. Entre ses voyages � travers le monde pour la recherche en m�decine, les congr�s et ses responsabilit�s professionnelles dans le m�me cadre dont celle d'attach� au centre hospitalio-universitaire de Rouen, son cabinet de pneumologie, il a peu de temps � consacrer � sa seconde passion la balle ronde. L'ancien footballeur de Caen, de l'USMA, de la JSMT et des �quipes nationales seniors, universitaires et militaires est un passionn� de la m�decine au point o� il ne conna�t m�me pas le niveau actuel du championnat de football alg�rien ou encore les noms des responsables de notre football. Le toubib alg�rien de Rouen est �g� actuellement de 56 ans. Il aime jouer au golf quand il a un peu de temps. Nous n'avons pu d�cocher un entretien avec l'ancienne star de l'USMA que gr�ce au concours de notre confr�re Mohand Marouf, chef de la station r�gionale de la radio Beur FM de Rouen et animateur sportif de l'�mission �Fous de foot� de la m�me radio, qui a pu nous organiser une rencontre le 13 juillet dernier qui co�ncidait avec la traditionnelle f�te de l'armada de Rouen. Khelifa Benmessaoud a bien voulu replonger, pour nos lecteurs, dans ses m�moires et raconter son histoire avec le foot. Le Soir d�Alg�rie : Docteur Benmessaoud, � 56 ans, pensez-vous avoir r�alis� votre r�ve d�enfant, celui d��voluer � un haut niveau dans le football et d�exercer un m�tier noble ? Khelifa Benmessaoud : Oh oui et j'en suis tr�s fier. J'aurais pu faire plus de football, si je n'avais pas opt� pour des �tudes. Ayant d�but� tr�s jeune � taper dans le ballon avant de signer � la JSMT � l'�ge de 17 ans en 1970, soit deux ann�es apr�s, j'ai d�croch� le baccalaur�at. J'ai alors d�cid� d'aller � Alger pour suivre des �tudes de m�decine. Mais en raison de la r�glementation de l'�poque, la FAF ne m'avait pas autoris� � signer pour un club de la m�me division. Ainsi, apr�s une ann�e pass�e � la facult� de m�decine d'Alger en faisant des allers-retours un week-end sur deux entre Alger et Tiaret, j'ai pu signer � l'USMA suite malheureusement, � la rel�gation de mon club en division nationale deux. Pourquoi l'USMA, surtout qu�il y�avait beaucoup de clubs de DI qui vous ont sollicit� ? Effectivement, il y avait le NAHD en premier lieu, la JS Kabylie par le biais de son pr�sident M. Merbah, le Mouloudia d'Alger et l'USMA. Mais vu que la majorit� de mes copains � l�universit� �taient des joueurs de l'USMA, � l'image de Abdouche, Guedioura, La�la, Zitoun, A�ssaoui, Ziribet et Zidane, j'ai alors opt� pour ce club sans h�siter. Avec l'USMA, j'ai jou� jusqu'en 1977, date � laquelle j'ai �t� incorpor� dans l'arm�e et ce, apr�s avoir d�croch� mon doctorat en m�decine. Donc, vous avez quitt� l'USMA ? J'ai quitt� l'USMA pour le devoir national. J'ai effectu� l'instruction � Sidi Bel-Abb�s avant d'�tre affect� � l'Emeps � Alger. Comme j'ai int�gr� l'�quipe militaire qui �tait qualifi�e � la finale de la Coupe d'Alg�rie que nous avons malheureusement perdue, le capitaine Si-Yahia, un amoureux de la balle ronde, a refus� de nous laisser partir apr�s les six mois de l'instruction. On a, en fait, pass� neuf mois. A l'Emeps, j'ai rencontr� beaucoup d'anciens co�quipiers dont Ali Fergani et Rabah Madjer qui me sollicitaient � chaque fois pour aller jouer avec leur club, le NAHD. Une fois le service national accompli, vous avez d�cid� d'aller en France pour pr�parer d'autres dipl�mes en m�decine. Tout en �tant toujours sous les drapeaux, M. Mokrane Oualiken, alors entra�neur de la DNC, m'a sollicit� avec mon ami Rachid La�la pour signer avec son club. En 1979, mon �pouse, qui �tait alors ma fianc�e, avait fait des d�marches par le biais de sa s�ur qui habitait � Caen en vue d�int�grer le club du Stade Malherbe �voluant en ligue deux. Je suis parti et j'ai jou� trois ann�es avec ce club avant de mettre fin � ma carri�re de footballeur et me consacrer uniquement � mon m�tier de m�decin. Parlez-nous de votre passage en �quipe nationale Je vais peut-�tre vous d�cevoir, car j'ai fait beaucoup de regroupements tant avec l'entra�neur Sa�d Amara qu'avec le coach roumain Makri, mais peu de s�lections. Je tenais beaucoup � mes �tudes. D'ailleurs, je suis tr�s reconnaissant envers mes entra�neurs qui m'ont toujours lib�r� pour mes cours � chaque fois que j'en faisais la demande. Donc, c'est � cause de vos �tudes que vous avez manqu� une meilleure carri�re professionnelle de footballeur ? Ecoutez, j'ai fait un choix et j'ai r�ussi. J'ai r�alis� mon r�ve d'enfance de devenir m�decin.Vous savez, le monde de la m�decine avec la recherche, ses regroupements et ses congr�s ne vous permet pas de vous consacrer � une autre pratique comme le football qui n�cessite �galement beaucoup de temps et d�abn�gation. Etes-vous au courant de la cr�ation de l'Association des sportifs alg�riens r�sidant en France (ASAF) et pensez-vous de cette initiative? Cela me fait d�abord plaisir d'apprendre qu�une telle initiative ait �t� prise par d�anciens joueurs. Oui, je suis au courant de la cr�ation de l'ASAF. C'est mon ami Guedioura qui m'en a fait part. Je suis de tout c�ur avec cette association et j'adh�re enti�rement � ce projet. D�ailleurs, je vais envoyer aujourd�hui le formulaire d'adh�sion � mon ami Nasser. Justement, on appris que l'ASAF va organiser ses assises � la prochaine rentr�e sociale qui seront ponctu�es par un grand gala qui regroupera tous les anciens footballeurs alg�riens r�sidant en France. Seriez-vous pr�sent et verra-t-on le docteur courir derri�re le ballon ? (Rires) L� �galement, je vais peut-�tre aussi vous d�cevoir, je ne pense pas jouer, car je ne peux m�me pas tenir une mi-temps. Mais une chose est s�re, je serais assis sur le banc des rempla�ants, pas en qualit� de joueur, mais en tant que m�decin de l'�quipe de l'ASAF. J�esp�re seulement que je ne serais pas en mission en dehors de la France. Vous qui �tes un peu loin du monde de la balle ronde en raison notamment de vos activit�s professionnelles, rencontrez-vous vos anciens co�quipiers footballeurs ? Malheureusement non ! Sauf quand je descends � Tiaret, un an sur deux. Je rencontre mes amis footballeurs � l'image de Tahar Benferhat et des fr�res Banus, sinon, je rencontre ici en France mon ami Guedioura. L'ann�e derni�re, j'ai eu Fergani au t�l�phone et j'ai pass� un bon moment avec lui. Je vois aussi, mais c�est rare mon ami Rachid La�la. J'aimerais bien rencontrer les anciens de l'USMA comme Abdouche que je salue au passage. Je r�ve de voir tous mes co�quipiers que j'ai c�toy�s en Alg�rie surtout en �quipe nationale. Souhaiteriez-vous un jour vous occuper des jeunes footballeurs ? Quoique ma passion soit la m�decine, � la retraite, je pourrais rendre service au football dans le cadre m�dical � travers l'ASAF par exemple. Justement, parlons, si vous le voulez bien, des souvenirs. Gardez-vous un souvenir particulier ? Oh oui (sourires). Non ne l'�crivez pas ! sinon, ce n'est pas grave, je sais que �a va plaire � mon ami Mohamed. Un jour, on jouait un match de coupe (JSMT-MCA) au stade Bouakeul d'Oran, c'�tait en 1972. A la derni�re minute des prolongations alors qu'il faisait noir, Mohamed Banus a pu inscrire le but de la victoire que personne n'a malheureusement vu sauf l'arbitre. On s'est marr� toute la soir�e. Je n'oublierai jamais cet instant. Par contre, lors d'un match face au CRB, alors que le score �tait de trois partout et il ne restait qu'une bonne dizaine de minutes, j'ai rat� le but de la victoire. Par la suite, tout a bascul� au profit du Chabab avec notamment le grand Dahleb, venu de Sedan passer son service national. Il a fait un grand match ce jour-l� et j'ai appr�ci� ses gestes techniques. Ils nous ont battus au final huit � trois. (8-3). L�, je garde un bon souvenir non pas � cause de la d�faite, mais surtout du grand match fourni par Moumous. Et des regrets ? Non ! Je ne regrette rien. Franchement, je ne pouvais pas imaginer r�aliser une carri�re professionnelle. A cette �poque, le football, c'�tait du plaisir et surtout de la fiert� de mouiller le maillot de son club ou de l��quipe nationale. J'aurais pu embrasser une carri�re professionnelle de footballeur, mais j'ai choisi la m�decine. Est-ce que vous pratiquez un autre sport � titre de loisir ou pour vous d�tendre ? C'est une bonne question. En effet, � 56 ans, je regrette de n�avoir pas commenc� le golf � 35 ans, car j'avais des pr�jug�s. C'est un merveilleux sport que j'ai d�couvert. Je vous conseille de tenter et de conseiller vos proches de pratiquer cette discipline. Actuellement, c'est vrai qu'avec ma fonction de m�decin sp�cialiste et ma fonction d'attach� au centre hospitalo-universitaire de Rouen et le cabinet que je g�re en tant pneumologue, je n'ai vraiment pas de temps pour des activit�s sportives. Il semblerait qu'il n'y ait pas beaucoup de m�decins dans cette sp�cialit� dans la r�gion de Rouen ? Effectivement, ils se comptent sur les doigts d�une main. Il n'y a que quelques-uns dont ma femme qui g�re aussi un cabinet comme pneumologue au point o� ma femme et moi sommes devenus concurrents. Avez-vous de la famille en France ? J'ai de la famille surtout au Canada. J'ai quatre fr�res et un beau-fr�re qui r�sident depuis longtemps dans ce pays. C'est pour cette raison que je pars une fois tous les deux ans en Alg�rie pour rendre visite � ma grande famille, mes proches et mes amis, surtout les footballeurs. Un mot pour conclure, professeur. Je suis tr�s combl� d'avoir pu atteindre mon objectif. De jouer au football et en m�me temps de r�ussir mes �tudes et surtout de r�aliser mon r�ve d'enfance de devenir m�decin. Enfin, par le biais de votre journal que j'appr�cie beaucoup, je passe un chaleureux bonjour � tous mes anciens co�quipiers, particuli�rement ceux de l'USM Alger.