Toc ! toc ! toc ! c�est le bonheur ! Un jour le bonheur frappa aux portes de l�Alg�rie - Le bonheur : Toc ! toc ! toc ! - Derri�re la porte : Chkoun tani ! Kice-ki-ci ? - Le bonheur : C�est le bonheur ! Je suis de retour. Dieu m�envoie enfin en Alg�rie ! - Derri�re la porte : pourquoi, bon sang l�Alg�r� ? Pourquoi ? - Le bonheur : C�est moi ! Le bonheur ! Une fois vos portes ouvertes, je vais, moi le bonheur, tout changer. J�essuierai les larmes des veuves et des orphelins, j��gayerai les foyers endeuill�s, je vais dessiner de jolis sourires sur les l�vres des enfants affam�s. Plus aucune tristesse ne me r�sistera, aucun �chec ne me fera plier. - Derri�re la porte : Non merc�, vatta ! Vatta l�-bas, l� o� il y a les gens qui t�aiment - Le bonheur : Alors vous ne m�aimez pas, moi, le bonheur ? Comment refusez-vous de m�ouvrir vos portes ? Jadis, d�s que je me pr�sente, vos anc�tres m�ouvraient les portes toutes grandes et j��tais acclam� partout o� j�allais. J��tais ador� de tout le monde ! - Derri�re la porte : Nos anc�tres, tous morts ! - Le bonheur : Moi, le bonheur, je ravive les cervelles endormies et ressuscite les grands hommes. Ouvrez-moi cette porte ! - Derri�re la porte : Jami ! jami ! jami ! Allez, vatta ! vatta ! - Le bonheur : Avant de partir, laissez- moi voir la noble Grande Dame Alg�rie. - Derri�re la porte : Elle dort, elle se repose. Et pidabour, elle ne parle plus. - Le bonheur : Laissez-moi la voir cette douce et ch�re amie. Nous �tions si heureux avant et lorsque je l�ai quitt�e je lui ai promis de revenir, et me voici aujourd�hui. - Derri�re la porte : Porquoi toi quitter l�Alg�r� et maintenant, dr�le itrangi, tu venir casser nous la t�te ? Porquoi ? - Le bonheur : Je suis parti sous d�autres cieux pour apprendre � �tre plus fort et plus sage. J�ai affront� bien des malheurs et j�ai pans� bien des blessures ! Si Grande Dame l�Alg�rie ne parle plus, je saurai lire dans ses yeux. Oh, oui ! Personne ne sait plus que moi lire dans les yeux de ma douce amie et si elle est souffrante, il n�y a pas meilleur gu�risseur que moi. - Derri�re la porte : Non ! non ! Ici, tout le monde il n�est pas malade et tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil. Vatta ! vatta ! - Le bonheur : Au fait, pourquoi ne m�aimez-vous pas ? - Derri�re la porte : Toi tu vas l� o� il y a probl�mes, ici, nous pas probl�mes. Vatta ! vatta ! Lorsque Dame Alg�rie fut mise au courant du retour de Monsieur le Bonheur, elle se r�jouit et commen�a � se parer. La r�jouissance fut de courte dur�e puisque on vint lui dire que son ami �tait parti. Les larmes jaillirent de ses yeux et grande fut sa d�ception puisque son ami lui avait promis, quelques si�cles auparavant, de revenir vers elle pour ne plus la quitter. C�est ainsi que les deux amants Bonheur et noble Grande Dame Alg�rie furent s�par�s� pour toujours ? Enfant ill�gitime de Monsieur Le Bonheur et de noble Grande Dame Alg�rie.