L�enqu�te sur l�affaire dite �groupe Ferphos� vient d��tre lanc�e par la brigade de recherches et d�investigations de la Gendarmerie nationale, groupement d�Annaba. Bien qu�� ses d�buts, elle conna�t d�j� des contours insoup�onnables et insoup�onn�s. La gravit� des faits est largement soulign�e dans les rapports pr�sent�s par les commissaires aux comptes des six filiales. Elle l�est aussi dans l�audit limit� au 31 juillet 2007 �tabli par un expert-comptable et adress� aux membres de la Soci�t� de gestion des participations Somines. Dans la saisine du magistrat charg� d�instruire le dossier, les entendus du procureur de la R�publique du tribunal d�Annaba ne laissent place � aucune �quivoque. Dans la d�marche ainsi entreprise, il est question des premiers �l�ments de l�enqu�te accablants pour le pr�sident- directeur g�n�ral du groupe et plusieurs de ses proches collaborateurs. Auditionn�s au fur et � mesure des investigations, les d�clarations des t�moins � charge, les commissaires aux comptes et l�expert-comptable notamment, et � d�charge interrog�s donnent un large aper�u de ce que d�aucuns qualifient entre autres de : abus de biens sociaux, passation de march�s contraires � la r�glementation et dilapidation des deniers de l�Etat n�en sont pas les moindres. Choqu� par les motifs de la plainte d�pos�e � son encontre, le P-dg a oppos� un d�menti formel � ce qu�il estime �tre de la pure affabulation et un acharnement des responsables de la SGP Somines. Tels que mentionn�s par les commissaires aux comptes et par l�expert-comptable, ces faits sont la principale pr�occupation de la SGP Somines. Le pav� lanc� dans la mare par les CAC pr�cise une gestion tr�s chaotique du groupe Ferphos. L�application de nouvelles techniques d�investigations a permis aux magistrats de pousser plus loin l�enqu�te pr�liminaire. Mise en branle, la machine judiciaire a auditionn� ces derniers jours des personnes directement ou indirectement cit�es dans ce dossier. Elles ont � r�pondre des cr�ances douteuses et perdues d�tenues par la filiale Ferbat et SFO, l�absence de provisions et la perte de valeur des titres de participations d�tenues sur ces deux filiales qui se chiffrent � respectivement 3 060 et 10 000 milliards de dinars. Consid�r�s tout aussi suspects le versement de 1,5 million de dinars � l�un des administrateurs du groupe, les conventions �tablies, la r�alisation et les attributions de villas, logements duplex, garages et locaux commerciaux au profit des administrateurs du groupe, des filiales et de leurs proches. Les enqu�teurs ont entrepris d�approfondir les questions sur ce qu�ils estiment �tre de graves infractions pr�judiciables au groupe Ferphos et � ses six filiales. D�j� chiffr� � plusieurs centaines de millions de dinars, ils affirment que le montant du pr�judice pourrait �tre revu � la hausse. C�est dire que, charg� par les commissaires aux comptes, le bateau Ferphos craque et se fissure de toutes parts. Ce qui a provoqu� l�ire des responsables la Soci�t� de gestion des participations. �Brader notre phosphate � l�exportation au moment o� Marocains et Tunisiens font d�importants b�n�fices. Permettre � l�une de nos filiales de construire des villas, logements, duplex, locaux commerciaux et garages au profit des administrateurs et proches des responsables du groupe � des prix tr�s en de�� de ce qu�ils devraient �tre. R�gler des avances sur march� � des partenaires �trangers sans que le service ou la fourniture ait �t� fait. Cr�er et favoriser une entreprise au nom de l��pouse du premier responsable du groupe et arroser les copains et les coquins avec les finances des entreprises, c�est tout simplement scandaleux. � Ces propos font l�unanimit� aupr�s des membres de la SGP qui a vainement tent� de faire intervenir l�Inspection g�n�rale des finances (IGF). Quatorze ann�es apr�s leur plongeon dans le cadre de l�affaire dite �Sider�, deux noms, des dix cadres sup�rieurs qui y �taient impliqu�s, apparaissent dans le dossier Ferphos. Il y a aussi cette soci�t� de sous-traitance. La Sarl Stem, qui s�est av�r�e �tre propri�t� de l��pouse du P-dg du groupe, aurait b�n�fici� de privil�ges dans l�octroi de march�s et autres travaux. �Il n�y a pas le feu � la maison�, assure M. Mebarki Lakhdar Pdg du groupe Ferphos, qui parle de br�lot interne � la SGP/Groupe Ferphos. Un br�lot certes, mais qui renvoie � l�organisation m�me des activit�s du groupe et des filiales. D�autres rebondissements sont attendus dans cette affaire, avec la d�cision de la SGP Somines d�auditer une des filiales Sotramine Annaba. Le pr�sident-directeur g�n�ral de cette filiale est cit� par le syndicat pour avoir sign� des contrats douteux d�achats, dont celui de leasing pour l�acquisition des vingt-deux camions, de carburants, pneumatiques et pi�ces de rechange. Pour avoir �t� � l�origine de la d�nonciation, le secr�taire g�n�ral de la section syndicale a �t� licenci� sous pr�texte de fin de contrat. Des commissaires aux comptes et expertscomptables seront d�p�ch�s par la SGP � dans les prochains jours. Ils ont pour mission d�approfondir les investigations sur les comptes des filiales depuis leur cr�ation et celles du groupe Ferphos.