Douze membres du comité de participation seront présentés aujourd'hui devant le juge d'instruction pour agression à l'arme blanche et destruction de biens d'autrui... Le complexe ArcelorMittal d'El Hadjar n'est pas sorti de l'auberge. Les scandales de corruption et conflits intra-syndicaux se succèdent. Aucune filière et mine exploitées par ce géant mondial de l'acier n'est épargnée. Hier, 12 membres du comité de participation étaient convoqués par la brigade de Gendarmerie nationale d' El Hadjar. Ces derniers mis en liberté provisoire se sont vu confisquer leurs pièces d'identité, selon une source proche de ce dossier. Ils seront présentés aujourd'hui devant le parquet d'El Hadjar, précise la même source, pour comparaître devant le juge d'instruction près le tribunal correctionnel d'El Hadjar. Ils sont poursuivis pour agression à l'arme blanche contre des grévistes et des syndicalistes, destruction de biens d'autrui ainsi qu'entrave au libre exercice syndical et menaces de mort. Sur un autre registre, le directeur général par intérim de deux mines d'acier d'ArcelorMittal Tébessa a été, selon des sources judiciaires, entendu avant-hier par la justice régionale dans une affaire de détournement de 6 millions d'euros, soit 60 milliards de centimes. Abdelouahab B., en liberté provisoire, est assigné à ne pas quitter les limites territoriales des deux mines d'Ouenza et Boukhadra de cette filiale d'ArcelorMittal, situées non loin de la frontière tunisienne. L'ancien directeur des mines, Omar B., également visé par la justice dans cette affaire qui concerne aussi une accusation d'abus de biens sociaux, faux et usage de faux, est en fuite. Il est activement recherché. Des sources proches de l'instance judiciaire ont aussi indiqué qu'au moins six autres personnes, des sous-traitants qui auraient bénéficié de contrats de complaisance avec Arcelor-Mittal Tébessa, sont susceptibles d'être impliqués pour fausses facturations. L'affaire avait éclaté en mars 2009 suite à une dénonciation écrite anonyme adressée à la Cour de justice de Tébessa. L'enquête a porté sur la gestion des mines durant la période d'avril 2007 à janvier 2009. Le 6 juillet, le tribunal avait lancé un mandat d'arrêt contre l'ex-directeur général, Omar B., qui devait être entendu pour les griefs de passation de marchés en contradiction avec la réglementation en vigueur. Il n'a pas répondu aux convocations et a disparu. La chambre d'accusation de Tébessa s'est ensuite prononcée, le 20 juillet, pour la mise sous mandat de dépôt de quatre des six entrepreneurs et prestataires, presque tous domiciliés à l'Ouenza. Ils sont suspectés de fausses factures et d'encaissements indus. Estimant avoir été injustement lésés, ces derniers clament leur innocence et accusent les enquêteurs de chercher à les épingler afin d'épargner les véritables auteurs de malversations. Une enquête plus approfondie doit évaluer le montant réel du préjudice financier subi par ArcelorMittal Tébessa, fixé pour l'heure à près de 600 millions de dinars algériens. L'enquête vise également à déterminer les responsabilités des acteurs incriminés. ArcelorMittal Tébessa est une filiale d'ArcelorMittal Algérie. Elle emploie 700 personnes et se distingue des deux autres filiales ArcelorMittal Annaba (complexe d'El Hadjar) et Arcelor Mittal Pipes and Tubes, laquelle fabrique des pipelines et tubes sans soudure. L'entreprise ArcelorMittal Tébessa est actionnaire majoritaire (70%) dans les deux mines de l'Est en partenariat avec le groupe algérien Ferphos. Ces mines sont exploitées depuis 2001 par le groupe indien.