A moins que les responsables de la Soci�t� de gestion des participations Somines, les commissaires aux comptes et les responsables des deux cabinets d�expertise comptable n�aient sombr� dans l��garement, on peut affirmer qu�il y a comme un flagrant d�lit dans l'affaire Ferphos. Qu�ils soient en activit� � Annaba ou � Alger, tous ces experts agr��s par l�Etat ont �tabli le m�me constat ayant trait � des actes de gestion p�nalement r�pr�hensibles. Mercredi, ils on remis d�autres �l�ments d�information aux enqu�teurs, notamment les conclusions de l�audit r�alis� par un autre commissaire aux comptes. Cette situation est intervenue apr�s l�audition de plusieurs dizaines de personnes. Dans le lot, il y a les cadres cumulant plusieurs responsabilit�s, �parfois incompatibles�, et acqu�reurs de biens immobiliers r�alis�s et commercialis�s par la filiale Ferbat. D�autres r�v�lations sont venues grossir le dossier entre les mains des enqu�teurs qui parlent de corruption, de trafic d�influence et de brigandage. La d�r�gulation syst�matique de la gestion des filiales y est largement soulign�e tout autant que des faits troublants. C�est sur ces derniers que les gendarmes charg�s de l�enqu�te axeraient leurs investigations avec pour objectif de conna�tre le vrai du faux. Il en est ainsi du projet de r�alisation de l�unit� d�acide phosphorique de Jijel pour lequel des millions de dollars auraient �t� engag�s en pure perte, la disparition entre la c�te alg�rienne et celle turque du navire qu�aurait acquis Ferphos pour 2 millions de dollars, du vol et du d�tournement, il y a quelques ann�es, de 15 kg de mercure du laboratoire de Djebel Onk, de l�audit interne qui aurait �t� r�alis� par la propre �pouse du P-dg de la filiale audit�e et de la destination prise par les fonds des �uvres sociales des travailleurs d�une des filiales. Autre nouvelle r�v�lation, dans ses conclusions, l�un des experts comptables souligne qu�un d�ficit de 22 millions dinars a �t� transform� en b�n�fice de 7,1 millions de dinars pour l�exercice 2006. Il a �galement pr�cis� que l�AGO d�examen des comptes a d�lib�r�ment �tabli un faux bilan et affect� un b�n�fice fictif. Tous ces t�moignages des responsables asserment�s donnent aux faits une probabilit�. C�est ce que les enqu�teurs sont, actuellement, charg�s d��tablir. Du c�t� des cadres cit�s dans cette affaire, on s�est empress� de rejeter en bloc tous les �l�ments avanc�s. Mais dans leur acharnement � se d�fendre, ces cadres semblent oublier que ce sont les conclusions des commissaires aux comptes et des cabinets d�expertise qui les accablent et non le patron de la SGP Somines. Autant de conclusions et de r�v�lations qui, assembl�es bout � bout, donnent au dossier Ferphos l'envergure d'une affaire d�Etat. C�est le cas de le dire � l��coute de sources proches du si�ge de la SGP. Elles r�v�lent que des membres de la �haute sph�re � ont invit� M. Slougui, le pr�sident du directoire, � temp�rer son ardeur � vouloir faire �clater la v�rit�. Un autre fait tout aussi troublant porte sur le non-respect par cette m�me SGP d�une des r�solutions vot�es par l�AGO tenue le 25 d�cembre 2006. Elle mandait le directoire de la SGP Somines �� l�effet d�engager et de r�aliser en programme d�audit des EPE du portefeuille et d�en communiquer les r�sultats � l�assembl�e g�n�rale d�examen des comptes sociaux de l'exercice 2006�. Cette anomalie a �t� soulign�e par l�expert lorsqu�il pr�cise qu�� l�exception de Ferphos, aucune autre EPE rattach�e � la SGP Somines n�a fait l�objet d�une op�ration d�audit. Les tirs crois�s des cadres gestionnaires des deniers de l�Etat via des entreprises publiques �conomiques sont appel�s � s�accentuer dans les prochains jours. Ils interviennent au moment o� Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement, multiplie les d�clarations relatives � la priorit� qu�il accorde � la lutte contre la corruption. Que pourrait bien apporter d�autre la conf�rence de presse que se propose d�organiser, dans les prochains jours, � Alger, le pr�sident du directoire de la SGP ? Dans toute cette agitation, le pr�sidentdirecteur g�n�ral du groupe Ferphos, qui a subtilement r�serv� une fin de non-recevoir � notre demande de clarification, pr�f�re se confiner dans un silence absolu.