Bousculades au march� de Belcourt, l�un des quartiers les plus peupl�s de la capitale. La mar�e humaine qui emprunte ses all�es a carr�ment d�bord� sur les trottoirs. F. Zohra B. - Alger (Le Soir) - Cet incident n�a pas d�courag� pour autant les clients press�s et affair�s. �Je n�ai jamais vu autant de monde dans cette rue, et cela fait plus de vingt ans que j�habite ici�, s�exclame un sexag�naire qui s�empresse de lever son bras alourdi par un lourd couffin, histoire de prendre le moins de place possible et de trouver une voie de sortie vers une des ruelles parall�les. Dans une terrible cacophonie, m�lange d�invitation � s�approcher des �tals des commer�ants et exclamations des acheteurs, tout se vend, tout s�ach�te au march� Tnach. Par un incroyable et r�current sens de l�adaptation, les vendeurs, en l�espace de quelques jours, ont garni leurs �tals des produits les plus pris�s par les consommateurs � la veille du ramadan et � quelques jours de la rentr�e scolaire. Sous un soleil de plomb, les chalands composent une masse compacte qui se meut difficilement dans les all�es de la rue principale menant au march�. La principale pr�occupation des consommateurs �tant de s�approvisionner en produits n�cessaires pour le premier jour du ramadan. Toutefois, les fruits, les l�gumes et les viandes ne sont pas les seuls produits pris�s par les m�nag�res qui ont aussi pris d�assaut les �tals qui proposant un grand choix de vaisselle, nappes de table, tabliers, rideaux et tapis. Interrog�es sur cet engouement, la plupart r�pond sto�quement qu�en d�pit de la hausse des prix des produits de large consommation, pas question de renoncer � la tradition qui veut que l�on renouvelle sa vaisselle � la veille de chaque mois de ramadan. Curieusement et en d�pit du souci des consommateurs d�orienter leurs achats vers les exigences ramadanesques, beaucoup s�arr�tent devant les �tals pr�sentant des fournitures scolaires. Les bras surcharg�s de paquets, cette dame essouffl�e tente de se faire entendre par le vendeur d�olives, assailli par une vingtaine de personnes qui voulaient toutes �tre servies en premier. �C�est incroyable, pas plus tard qu�hier, je suis pass�e par l� et il n�y avait pas de monde, j�aurais d� faire mes courses � ce moment-l�. Il y a trop de monde, je reviendrai demain. Comment �a sera quand on voudra acheter des diouls ? � s�interroge la dame qui s��loigne le pas alourdi par le poids des sachets en plastique d�bordants de victuailles. Dans l�enceinte du march�, beaucoup ne peuvent r�primer leur stupeur devant les prix des l�gumes et des viandes blanches avant d�en acheter car pris au pi�ge de la n�cessit�. Imperturbables, les vendeurs, eux, soutiennent fermement et sans sourciller que les prix ont flamb� au niveau des march�s de gros. Les consommateurs les plus malins affichent pour leur part une mine satisfaite en fixant le prix de la tomate, ils en ont congel�e en pr�vision de l�in�vitable hausse. � La tomate est � 80 DA, c�est hallucinant, mais personnellement, je ne m�en approcherai pas avant plusieurs jours, j�en ai rempli tout un tiroir de mon cong�lateur puisque je l�ai achet�e la semaine pass�e � 25 DA seulement�, nous dira une jeune fille l�air satisfait. La courgette �tr�ne� sur les �tals � 80 DA, de m�me que les poivrons. Le sc�nario r�current s�est encore r�p�t� cette ann�e, reproduisant l�envol�e vertigineuse des prix des produits fortement consomm�s durant le mois de ramadan, l��tonnement, la col�re puis la soumission des consommateurs et enfin la satisfaction des commer�ants.