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LA FACE CACH�E DES COMPAGNIES MINI�RES ET P�TROLI�RES CANADIENNES � L��TRANGER Corruption, pillage, ing�rence politique, contrats outranci�rement avantageux, partenariat avec les seigneurs de la guerre et collusions mafieuses
Noir Canada est le titre d�un ouvrage qui vient d��tre publi� � Montr�al. Le contenu de ce livre est effrayant, m�me si l�on soup�onnait d�j� ces pratiques criminelles � grande �chelle dont sont coupables nombre de compagnies mini�res et p�troli�res canadiennes � l��tranger. Mais cette fois-ci, nous n�avons plus affaire � une recension de soup�ons ou � une compilation de vagues accusations : ces pratiques sont autopsi�es et analys�es, et le tableau est sombre et inqui�tant. L�image �blanc comme neige� dont sont affubl�es les firmes canadiennes est s�rieusement ternie. Il est vrai que le gouvernement de droite dure qui est aux affaires depuis quelques ann�es peut expliquer ce climat de permissivit� qui r�gne dans les investissements ext�rieurs et le commerce international du Canada, climat qui prot�ge les firmes ind�licates. Ces derni�res sont-elles pr�sentes en Alg�rie ? Il est � craindre que oui. Le Canada est un �mauvais� �l�ve de la Convention de l�OCDE de 1997 qui p�nalise la corruption de fonctionnaires �trangers dans les transactions commerciales internationales, et ce pays a tard� � ratifier la Convention des Nations unies de 2003 contre la corruption � il ne l�a fait qu�en 2007. Cet ouvrage m�riterait d��tre commercialis� en Alg�rie. Djilali Hadjadj S�il ne s�agissait pas de faits scrupuleusement recens�s et v�rifi�s, ce livre serait un roman noir, un thriller �conomique qui fait froid dans le dos. Les horreurs ici rassembl�es provoquent des hauts le c�ur. Malheureusement, ce �Noir Canada� existe bel et bien et cet ouvrage se donne pour mission et devoir d�informer les citoyens canadiens sur les agissements hautement critiquables des soci�t�s mini�res et p�trolif�res canadiennes en Afrique. En d�non�ant de nombreux abus qualifiables de crimes commis par ces soci�t�s priv�es, Alain Deneault s�attaque � l�image factice r�pandue sur la sc�ne internationale d�un Canada intrins�quement pacifiste, bon et g�n�reux. Il recense avec soin et pr�cision les nombreux cas (d�j� rapport�s ailleurs dans le monde par plusieurs ONG, journalistes, analystes ainsi qu�experts de l�ONU) dans lesquels les soci�t�s canadiennes se rendent coupables de corruption, de pillage institutionnalis� des ressources mini�res ou p�troli�res des pays africains, et attisent ou maintiennent l�instabilit� et les conflits pour obtenir de juteux contrats. La liste est longue : ing�rence politique et contrats outranci�rement avantageux dans la fragile R�publique d�mocratique du Congo, partenariat avec les seigneurs de guerre, vendeurs d�armes et mercenaires de la r�gion � feu et � sang des Grands Lacs, collusions mafieuses dans l�Ouganda voisin, mineurs enterr�s vifs en Tanzanie, empoisonnement massif et �g�nocide involontaire � au Mali, expropriations brutales au Ghana, transformation des Ivoiriens en cobayes pharmaceutiques, barrages hydro�lectriques d�vastateurs au S�n�gal, privatisation sauvage du transport ferroviaire en Afrique de l�Ouest� La Bourse de Toronto, un v�ritable �paradis judiciaire� Ces abus sont rendus possibles par un soutien sans faille du gouvernement canadien. L�auteur d�crit avec lucidit� et ironie toute l�architecture d�un syst�me politique et financier honteux dans lequel le Canada joue le r�le d�un v�ritable �paradis judiciaire� pour de nombreuses compagnies. La Bourse de Toronto, extr�mement permissive, est taill�e sur mesure pour les compagnies mini�res et p�troli�res mondiales accueillies � bras ouverts par un gouvernement qui leur offre une couverture juridique quant aux abus qu�elles commettent � l��tranger. Ce soutien �conomique ne va pas sans un soutien diplomatique et politique dont ont fait preuve d�ex-Premiers ministres se targuant d��tre �amis de l�Afrique�, tels que Jean Chr�tien. Pourtant vierge de tout pass� colonialiste, le Canada, notamment avec l�aide de l�ACDI, maintient l�Afrique dans un �tat de d�pendance post-coloniale. Le public canadien doit �tre inform� des abus qui sont commis en son nom et qu�il se trouve � financer parfois lui-m�me, via les placements de ses gouvernements, ses portefeuilles d�actions priv�s, ses REER ou ses cotisations � des fonds de retraite. En Afrique, comme au Canada, les soci�t�s priv�es ob�issent � une m�me logique : prendre possession des ressources d�un pays pour une bouch�e de pain puis en tirer des profits financiers colossaux sur les places boursi�res, pour enfin inscrire les actifs dans des paradis fiscaux. Ce syst�me se r�sume � un d�ni profond de la souverainet� politique des �tats de droit et cela, au final, ne profite ni aux Africains ni aux Canadiens. (*) Noir Canada Pillage, corruption et criminalit� en Afrique/Par Alain Deneault (avec Delphine Abadie et William Sacher). Edition Ecosoci�t�, Montr�al, 2008, 352 pages. AVERTISSEMENT DE L��DITEUR Dans l�attente d�une commission d�enqu�te ind�pendante Il s�entend que toutes les lignes de cet ouvrage restent, au sens juridique, des all�gations. Celles-ci nous proviennent de sources cr�dibles et r�put�es, de Goma � Kinshasa, en passant par Berlin, Bruxelles, Londres, Paris, New York, Washington, Toronto, Ottawa ou Montr�al. Il s�agit de donn�es relev�es dans des rapports d�organisations reconnues, articles d�organes de presse r�put�s, m�moires consign�s par des autorit�s dans le cadre d�auditions d�experts, documentaires fouill�s et t�moignages circonstanci�s. Le plus souvent, ces donn�es se sont recoup�es. Leur nombre est effarant. En r�alit�, un tel rapport sur le r�le du Canada en Afrique existait d�j�. Il suffisait d�en colliger les donn�es et de les analyser. Ces all�gations, ceux qui voudront les r�futer en bloc n��viteront pas de donner eux-m�mes dans une th�orie du complot qu�ils feindront pr�cis�ment de d�noncer. Mais l�id�e que tous ces t�moins, reporters, acteurs sociaux m�diraient � l�unisson contre d�honn�tes Canadiens qui �uvrent pour la croissance de l�Afrique manquera tout simplement de s�rieux. Ces all�gations dont nous faisons la synth�se, nous ne pr�tendons pas les fonder au-del� des travaux qui les ont avanc�es. Et nous avons cit� la contrepartie de soci�t�s vis�es par ces documents tous d�j� rendus publics du moment que celles-ci y avaient �galement r�agi publiquement. Il ne serait pas convenable d�exiger d�un collectif d�auteurs sans financement d�aller sur tous ces sujets audel� de ceux qui les ont d�j� p�niblement mis au jour dans leurs efforts respectifs. C�est d�ailleurs en ce sens que se formule notre seule requ�te aupr�s des autorit�s publiques, si elles donnent encore quelques raisons d�esp�rer d�elles, soit d�instaurer une commission dont l�ind�pendance des membres serait au-dessus de tout soup�on pour faire le point sur les effets des investissements politiques, industriels et financiers en Afrique depuis une vingtaine d�ann�es. Le livre a �t� distribu� malgr� les menaces de Barrick Gold, la plus grosse soci�t� aurif�re du monde Les Editions Ecosoci�t� (Canada) ont d�cid� de distribuer comme pr�vu le livre Noir Canada : pillage, corruption et criminalit� en Afrique, en d�pit des menaces de poursuite de la soci�t� aurif�re Barrick Gold. La maison montr�alaise a pris cette d�cision apr�s en avoir discut� avec les auteurs Alain Deneault et le �HYPERLINK �http://www.ressourcesdafrique.org/� �_blank�. Le lancement a eu lieu � Montr�al et le livre est disponible en Europe depuis quelques semaines. Pour le groupe, le moment est venu de tenir un d�bat �l�gitime et n�cessaire� sur le comportement des entreprises canadiennes � l�ext�rieur du pays. M. Deneault rappelle que plusieurs citoyens financent sans le savoir des abus, par l�entreprise de leurs placements ou de leurs r�gimes de retraite. �Les Canadiens ont le droit de savoir ce qu�il advient de leurs actifs�, avait-il insist�. Le collectif et son �diteur ont refus� en outre de se laisser intimider par un g�ant minier qui dispose de ressources quasi illimit�es et n�h�site pas � d�ployer son arsenal pour d�fendre sa r�putation. �Pour nous, ce livre-l�, c�est un test pour la d�mocratie canadienne et la libert� d�expression�, avait insist� l�auteur, qui est docteur en philosophie et auteur d�un autre ouvrage sur Paul Martin et les paradis fiscaux. En entrevue � la Presse Canadienne, M. Deneault a soulign� que l�ouvrage s�appuyait sur des sources cr�dibles, dont des experts mandat�s par le Conseil de s�curit� de l�ONU ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales dont Human Rights Watch et Amnistie internationale. Le chercheur, ses coll�gues du collectif ainsi que les membres du conseil d�administration d�Ecosoci�t� avaient tous re�u une mise en demeure de Barrick Gold qui promettait de les tra�ner en cour s�ils distribuent ne serait-ce qu�une seule copie du livre. Les avocats de Barrick ont affirm� n�anmoins que toutes les all�gations qu�il contient au sujet des activit�s de la soci�t� en Afrique sont �fausses et grandement diffamatoires �. Ils pr�venaient que la soci�t� r�clamera une injonction ainsi que des dommages et int�r�ts �substantiels� si elles sont rendues publiques. Deux compagnies mini�res intentent un proc�s contre l��diteur Ecosoci�t� d�cha�ne les passions apr�s que ce livre lui ait valu, en avril dernier, un proc�s de deux compagnies mini�res � Barrick Gold et Banro �, qui lui r�clament respectivement 6 et 5 millions de dollars canadiens, somme qui condamnerait � la faillite pure et simple cette petite maison ind�pendante. De l�avis du Collectif Ressources d�Afrique, la d�marche de Barrick laisse pr�sager un SLAPP, c�est-�-dire une poursuite visant � r�duire au silence les participants � un d�bat public en les enterrant sous les poursuites et en les �puisant financi�rement. �Quand on voit que des gens sur un ton tout � fait intimidant envoient une mise en demeure � propos d�un livre qui n�a pas �t� lu � un nombre extraordinaire de destinataires, on ne peut pas voir autre chose dans une telle m�thode qu�une mesure d�intimidation�, a fait valoir M. Deneault. Le gouvernement du Qu�bec a laiss� savoir qu�il entendait l�gif�rer d�ici quelques mois pour emp�cher ce genre de tactique, souvent d�nonc�e par les groupes communautaires et environnementaux. Barrick Gold est la plus grosse soci�t� aurif�re du monde. Elle exploite actuellement 27 mines d�or, d�argent et de cuivre, sur les cinq continents. L�entreprise est inscrite � la Bourse de Toronto, comme 60 % des soci�t�s mini�res du monde. UN AUTEUR PAS COMME LES AUTRES L�auteur de l�ouvrage, Alain Deneault, anime le collectif Ressources d'Afrique (*). Il est titulaire d�un doctorat de philosophie de l�Universit� de Paris-VIII et m�ne aujourd'hui des recherches en sociologie � l'UQAM. Ses recherches et publications portent sur la fonction sociale, conceptuelle, psychique et esth�tique de l�argent ; les notions relatives au d�veloppement en Afrique de m�me que les concepts fondamentaux de la philosophie politique jaug�s au regard des r�alit�s financi�res offshore. Alain Deneault a fait para�tre des articles dans de nombreuses revues scientifiques ( Global Crime, Mouvements, Le Coq h�ron�) de m�me que dans des publications politiques telles que Billets d�Afrique, � b�bord !, ou encore dans Le Devoir. Il est l�auteur de Paul Martin et compagnies, Soixante th�ses sur l�al�galit� des paradis fiscaux (VLB, 2004). (*) Site web : "http://www.ressourcesdafrique.org"