Les services américains ont tenté de «recruter» cet Algérien. Quelle est cette preuve cachée qui fait de Mourad Ikhlef l'un des proches de Ben Laden? Même ses avocats canadiens n'ont pu accéder à son dossier à la justice canadienne. C'est ce que déclarent Mes Khellili et Boumerdaci qui ont rencontré un de ses avocats canadiens. «Je n'ai pas enfanté un terroriste, mon fils n'est lié ni de près ni de loin à l'Afghanistan». Le père de Mourad Ikhlef, cet Algérien arrêté à Montréal soupçonné d'avoir des liens avec Ben Laden, n'a pas pu contenir ses larmes en criant l'innocence de son fils. Dans une conférence de presse animée avec ses avocats en Algérie, le père de Ikhlef a indiqué que son fils est «victime d'arbitraire de la part de la justice canadienne qui accuse mon fils par de simples suppositions». Tout en demandant plus d'engagement de la part des autorités algériennes dans ce dossier, Me Khellili a indiqué que le dossier de Ikhlef est pratiquement vide et que son client est détenu sous prétexte que la police canadienne détient des «preuves cachées» qu'elle ne veut divulguer même pas aux avocats canadiens en charge de l'affaire. C'est ce qui a d'ailleurs été confirmé par Me Boumerdaci qui a indiqué que le système judiciaire canadien consacre ce concept loin des règles de justice universelle «c'est aberrant que dans un pays de droit comme le Canada, on empêche un auxiliaire de la justice d'exercer sa mission et son droit à défendre son client». Selon l'avocate de Ikhlef, les avocats canadiens de ce dernier «n'ont pu accéder à son dossier». Elle a déploré la «diabolisation» de son client par la presse canadienne et occidentale. «Nous avons peur que la justice et la presse algériennes ne soient influencées par ces suppositions (...) ni la justice canadienne et encore moins la presse de ce pays n'ont les preuves de son implication», a indiqué Me Boumerdaci. Pour sa part, Me Khellili a déclaré que la CIA, qui avait demandé l'arrestation de Ikhlef à Montréal, «n'avait pas de preuves. Elle s'est simplement basée sur le prénom Mourad prononcé par Ahmed Ressam qui a donné juste le prénom de Mourad, sans donner plus de détails». Il est allé encore plus loin en affirmant que «si les Américains avaient des preuves contre son client, ils n'auraient jamais hésité à demander son extradition vers les USA (...) ils ont fait pire en proposant, par le biais d'agents délégués au Canada, un marché à mon client dans une tentative de recrutements contre la garantie de ne pas être expulsé du Canada». Cette accablante révélation faite par Me Khellili est utilisée par ce dernier pour démontrer que certaines enquêtes dans les milieux arabes ou étrangers ont d'autres visées. Mourad Ikhlef, condamné à mort par contumace par la justice algérienne, semble résolu à se livrer aux autorités algériennes. A en croire son père et ses avocats, Ikhlef avait formulé cette demande lors de son ultime recours.