L'arm�e turque a accus� hier les Kurdes d'Irak de soutenir les rebelles kurdes retranch�s sur leur territoire, pendant que des dizaines de milliers de personnes, rassembl�es pour les fun�railles des 15 soldats tu�s vendredi, criaient leur col�re contre le PKK. �Non seulement nous n'avons aucun soutien de l'administration du nord de l'Irak, mais elle fournit (aux rebelles) des infrastructures telles que des h�pitaux et des routes�, a d�clar� � la presse le chef d'�tat-major adjoint, le g�n�ral Hasan Igsiz. Ankara accuse depuis longtemps l'administration du Kurdistan irakien, frontalier des r�gions kurdes du sud-est de la Turquie, de ne pas agir contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). A Armutlu, un village proche d'Ankara o� il assistait � des fun�railles, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs lanc� un nouvel appel aux Kurdes d'Irak. �Des mesures doivent �tre prises contre les bases du PKK. Nous attendons des actes positifs sur le terrain�, a-t-il dit. Selon Ankara, des milliers de combattants du PKK sont retranch�s dans les montagnes du nord de l'Irak, o� ils peuvent ais�ment se fournir en armes et explosifs pour d�clencher des attaques sur le sol turc. Le g�n�ral Igsiz a accus� l'administration kurde d'Irak de �ne faire aucun effort� pour emp�cher les rebelles de se m�ler � la population locale, rendant plus difficile la mission de l'arm�e turque lorsqu'elle tente de cibler le PKK au cours de raids a�riens. Vendredi, 15 soldats turcs ont �t� tu�s dans une attaque du PKK dans le sud-est de la Turquie, la plus sanglante depuis le d�but de l'ann�e. 23 rebelles, selon l'arm�e, ont p�ri dans les combats qui ont suivi. Des c�r�monies, accompagn�es de d�monstrations de col�re contre le PKK, se sont d�roul�es Hier dans neuf provinces du pays, pour les fun�railles des soldats. A Armutlu, la foule scandait des slogans contre le PKK et r�clamait l'ex�cution de l'ancien chef kurde Abdullah Ocalan, qui purge une peine de prison � vie depuis 1999. �Les martyrs sont immortels, la terre natale est indivisible�, criait la foule au passage du cercueil, port� par des soldats, envelopp� dans un drapeau turc. �Maudit soit le PKK, les martyrs sont immortels�, �les Turcs et les Kurdes sont fr�res�, scandait la foule r�unie pour une autre c�r�monie dans la province de Siirt, dans le sud-est du pays. Le chef de l'Etat Abdullah Gul a, lui aussi, assist� � des fun�railles � Eskisehir, � 200 km � l'ouest d'Ankara. Le gouvernement avait promis samedi de faire de la lutte contre la r�bellion la priorit� absolue, apr�s l'attaque de la veille. M. Erdogan a annonc� hier que les hauts responsables du pays se rencontreraient une nouvelle fois jeudi pour �tudier les mesures � prendre. Selon l'agence Anatolie, l'arm�e a envoy� des renforts en hommes et en mat�riel dans les zones frontali�res avec l'Irak. Des h�licopt�res ont effectu� des vols de reconnaissance au-dessus de chemins utilis�s par le PKK et des soldats ont �tabli des positions d'artillerie dans les montagnes, a pr�cis� l'agence. Le Parlement turc doit se prononcer prochainement sur une prolongation pour un an de l'autorisation donn�e � l'arm�e, le 17 octobre 2007, de proc�der � des incursions dans le nord de l'Irak contre les bases du PKK. Depuis cette date, l'arm�e turque fait r�guli�rement des raids a�riens dans cette r�gion et y a effectu� une op�ration terrestre. Class� organisation terroriste par la Turquie, l'Union europ�enne et les Etats- Unis, le PKK se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peupl� en majorit� de Kurdes. D'apr�s un r�cent bilan de l'arm�e turque, le conflit a fait 32 000 morts dans les rangs du PKK et pr�s de 6 500 dans celui des forces de s�curit� (arm�e et police). Quelque 5 500 civils ont �galement �t� tu�s.