Les Brigades des gardes fronti�res alg�riennes (GGF) font face � un immense flux migratoire qui ne cesse de s�intensifier. Chaque semaine, des dizaines d�immigrants clandestins, venant de diff�rents pays de l�Afrique subsaharienne, sont arr�t�s au niveau de la bande frontali�re alg�ro-marocaine s��tendant sur plusieurs centaines de kilom�tres. Les GGF alg�riens �prouvent d��normes difficult�s � faire face � l�ampleur de l�immigration clandestine vu l�immensit� du territoire � couvrir bien qu�ils soient dot�s de nouveaux moyens de lutte. De notre envoy� sp�cial � Maghnia, Ly�s Menacer Une trentaine d�immigrants clandestins ont �t� arr�t�s en milieu de semaine � Oued Anfou et Oued Djordji, � Maghnia (wilaya de Tlemcen), au niveau des fronti�res alg�ro-marocaines, avons-nous appris. Deux Alg�riens auraient �t� trouv�s en compagnie de ces migrants et seraient accus�s de soutien � l�immigration clandestine, selon des sources proches du premier groupement des gardes fronti�res de Maghnia. Ce groupe d�immigrants a �t� surpris par les GGF de Maghnia en plein sommeil, quelques heures avant le lever du soleil. Ces clandestins viennent du S�n�gal, du Tchad, du Mali, du Cameroun et autres pays de la zone subsaharienne. Certains attendent le moment opportun pour effectuer leur travers�e pour l�Europe. Les passeurs leur ont propos� 2 200 euros pour pouvoir fouler le sol espagnol. Interrog� sur la mani�re avec laquelle ils sont arriv�s en Alg�rie, un Lib�rien de 20 ans, ayant pass� sa vie dans un orphelinat, exige carr�ment de l�argent pour r�pondre � une telle question. �Nous n�avons plus rien, m�me pas de quoi acheter � manger�, dit-il pour justifier les raisons qui le poussent � demander de l�argent en contrepartie d�un t�moignage. Toutefois, ce ne sont pas tous les immigrants clandestins qui r�vent du �paradis europ�en�. D�autres affirment vouloir rester en Alg�rie et chercher du travail. C�est l�exemple de Amaradou, un Tchadien de trente ans qui a fui son pays � cause du ch�mage. �Je suis venu en Alg�rie pour travailler et gagner de quoi survivre. Je ne veux pas aller en Europe puisque je peux �tre bien ici�, dira-t-il l�air d�sorient� apr�s son arrestation � laquelle il ne s�attendait nullement pas. Amaradou d�clare qu�il avait tent� sa chance auparavant au Maroc, � Oujda exactement, mais il a vite d�m�nag� vers Maghnia o�, selon lui, les conditions de vie sont meilleures et les chances de trouver un emploi sont multiples. Assis � l�ombre d�un arbre avec d�autres compagnons, Kourouba, un Mauritanien �g� de 32 ans, accuse les services de s�curit� alg�riens de �non-respect� de la personne humaine. �C�est vrai que nous sommes des immigrants clandestins mais nous ne sommes pas des monstres. Nous sommes ici � la recherche d�une source de survie�, dit Kourouba qui affirme avoir quitt� son pays en raison de la pauvret� et de l�instabilit� politique. �Ils nous ont br�l� nos v�tements et notre literie. Ils ont aussi d�truit ce qui nous servait de maison�, d�nonce son compatriote qui exhibe le nombre de chemises et tricots qu�il a enfil�s pour supporter le froid de la nuit. �Nous sommes oblig�s de tout d�truire pour �viter la cr�ation de bidonvilles au niveau de ces oueds o� le trafic de drogue et la prostitution peuvent s�installer�. Parmi les clandestins arr�t�s, il y a trois Camerounais qui se disent �tre des �tudiants qui ont cess� leurs �tudes pour des raisons financi�res. �J�ai abandonn� mes �tudes de droit au bout de ma deuxi�me ann�e parce que je n�ai pas de quoi payer ma pension. Je suis venu ici pour ramasser de quoi terminer mon cursus dans mon pays afin d�aider ma famille�, explique-t-il en �mettant le souhait de pouvoir poursuivre ses �tudes en Alg�rie. Son compatriote encha�ne : �J�ai commenc� des �tudes de commerce international et de marketing � El-Azhar en Egypte. J�ai aussi obtenu un dipl�me de plong�e sous-marine qui m�a permis de travailler quelque temps l�-bas. Rest� sans argent, j�ai tent� ma chance en Alg�rie mais j�ai �t� arr�t� au troisi�me jour de mon arriv�e ici � Maghnia. Maintenant, je ne sais plus ce que je vais faire si on me reconduit � la fronti�re.� Interrog� sur le sort r�serv� � ces immigrants, le commandant du premier groupement des gardes fronti�res Aouragh Loun�s dira que la d�cision revient � la justice qui tranchera au cas par cas. Certains des immigrants r�cidivistes pourraient faire l�objet d�une d�cision d�emprisonnement alors que d�autres pourraient �tre reconduits aux fronti�res. Les services de s�curit� alg�riens proc�dent � chaque fois � la prise des empreintes, ce qui leur facilite l�identification de ces immigrants que rien ne d�courage pour aller jusqu�au bout de leur projet. Les gardes fronti�res alg�riens ont �t� renforc�s ces derniers temps avec de nouveaux moyens humains et mat�riels. Des postes avanc�s au nombre de 11 ont �t� aussi install�s, 13 sont en cours de construction, au niveau des fronti�res alg�ro-marocaines, devenues ces derni�res ann�es une v�ritable zone de transit des immigrants clandestins qui viennent des pays de l�Afrique subsaharienne, � la recherche d�un nouvel eldorado, soit en Europe et m�me en Alg�rie, que certains consid�rent comme un pays o� il fait bon vivre.