La bande frontalière de l'ouest du pays est en passe de devenir un point de chute et de transit pour tous les trafics. Trente immigrants clandestins de différentes nationalités d'Afrique subsaharienne ont été arrêtés, mardi matin, à Oued Georgi et Oued Anfou, relevant de la localité de Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen. Ces arrestations ont eu lieu à la suite de plusieurs opérations, distinctes, enclenchées par les éléments des gardes-frontières de la ville frontalière de la même localité. En outre, deux Algériens accusés de soutien à l'immigration clandestine ont été arrêtés. La bande frontalière de l'ouest du pays est en passe de devenir, à la fois un point de chute, et de transit par excellence des immigrants clandestins africains. D'autant qu'elle permet de rallier, soit via le Maroc, soit par voie maritime, les autres pays de l'autre rive de la Méditerranée, notamment l'Espagne et la France. La cartographie de l'immigration clandestine est, désormais, connue et pénétrable par les gardes-frontières. Ainsi, si les «sans projet fixe» transitent, en premier lieu, par Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam. Ils font, souvent, l'objet d'arrestations au niveau de la ville de Maghnia où ils observent une halte provisoire après un long voyage. «On prend le temps de s'approvisionner avant de rallier soit les grandes villes de l'ouest ou du centre du pays sinon gagner, carrément, l'Espagne ou la France», a reconnu Baha Amadou du Cameroun. Cette halte est devenue obligatoire depuis que les GGF ont intensifié leurs sorties sur terrain, ont reconnu plusieurs immigrants rencontrés. En effet, le phénomène de l'immigration clandestine n'est pas une simple vue de l'esprit. C'est un phénomène qui a nécessité une mobilisation permanente, souligne M.Aouragh Ouenas, commandant du 1er groupement des GGF de Maghnia. Aussi, la surveillance de la bande frontalière de l'Ouest constitue l'une des missions prioritaires des gardes-frontières, a-t-il ajouté en annonçant que 11 postes de surveillance sont déjà opérationnels tandis que 13 autres sont en chantier. La politique entérinée par les GGF est de réaliser, d'ici la fin de l'année en cours, 154 postes de surveillance sur le long de la bande frontalière des quatre wilayas, en l'occurrence Tlemcen, Naâma, Béchar et Tindouf. La pauvreté et l'indigence sont autant de facteurs poussant ces immigrants clandestins à la longue aventure qui se termine, dans la plupart des cas, par des arrestations. Aussi, l'humanisme affiché par les pouvoirs locaux vis-à-vis des immigrants constitue un des éléments importants qui motivent les «sans projet fixe» à prendre pour destination les frontières algériennes, lesquels évitent par là même le territoire marocain. Plusieurs de ces immigrants gardent intactes les séquelles du feuilleton de l'année 2005 lorsque plusieurs Africains, interceptés au Maroc, ont été «jetés» dans le désert marocain.