Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui se trouvait mercredi dernier à Skikda, a prononcé un discours en marge des cérémonies de recueillement à l'occasion de la commémoration de la catastrophe du 19 janvier 2004. Il a tenu d'abord à rendre un vif hommage aux victimes du complexe du GL1K en réaffirmant le devoir de mémoire à l'égard de « ceux qui ont payé de leur vie » avant de demander aux présents d'observer une minute de silence à leur mémoire. Le ministre, qui intervenait dans le cadre d'un séminaire sur la prévention des risques majeurs initié par l'Institut supérieur de gestion de Annaba, imprégna l'intégralité de son allocution de faits et déclarations relatifs aux risques d'exploitation des installations industrielles en mettant en évidence aussi bien la politique gouvernementale que sectorielle. Il dira à cet effet que « la sécurité de nos installations s'est imposée comme un enjeu important et prioritaire dans toutes nos démarches ». Il évoquera devant l'assistance les risques potentiels que crée la contiguïté des habitations avec des installations industrielles qu'il jugera « intolérable » en citant le cas de la zone pétrochimique de Skikda et celui de la ville de Hassi Messaoud. Pour le premier cas, le ministre a demandé expressément qu'une solution définitive soit trouvée dans l'intérêt de ceux qui « à ce jour occupent indûment des espaces situés dans l'enceinte même de la zone de sécurité ». Quant à la ville de Hassi Messaoud qui connaît, selon ses dires, « une expansion démesurée », le ministre a jugé que « la concentration des habitations a atteint un seuil critique inacceptable et constitue une menace permanente pour la sécurité des biens et des personnes ». Il soutiendra sa déclaration par les dernières résolutions adoptées en Conseil des ministres visant à « sécuriser ce site industriel névralgique et à préserver la population des dangers de tout risque majeur ». Abordant ensuite l'ensemble des démarches engagées en Algérie pour l'instauration d'une politique durable en matière de prévention des risques majeurs, le ministre fera part d'abord d'une nouvelle loi proposée par le gouvernement et adoptée par le Parlement. Elle consiste à « prévenir et à prendre en charge les effets des risques majeurs (...) par l'amélioration de la connaissance des risques, le renforcement de leur surveillance et de leur prévision et la prise en charge efficiente et intégrée de toute catastrophe naturelle ou technologique ». Le secteur de l'énergie et des mines, qui aura à puiser de ce dispositif, entend aussi « se doter d'instruments juridiques ». A cet effet, M. Chakib a annoncé la création d'une société « spécialisée dans la lutte contre la pollution marine en partenariat avec les pays de la Méditerranée et ceux de l'Afrique de l'Ouest ». Ce projet, qui reste à concrétiser, devra, selon les dires du ministre, doter notre pays d'instruments palliatifs en cas de pollution des côtes par les hydrocarbures. Cette proposition devra être soumise au deuxième congrès africain du pétrole qui aura lieu à Alger du 14 au 17 février prochain. Le volet « développement des ressources humaines », qui accompagne les démarches sectorielles en matière de prévention, a aussi été longuement évoqué par le ministre qui citera à cet effet « la constitution du groupement IAP- Corporate University pour la formation et la mise en place du groupement de recherche et développement des activités aval » et citera la création, en 2002, d'une direction centrale hygiène, sécurité et environnement (HSE) qui s'est chargée d'instaurer un système de management HSE. Aussi, le ministre évoquera les audits engagés depuis janvier 2004 et qui ont concerné plusieurs complexes des activités Sonatrach. Un opération qui a abouti à la mise en place d'un programme d'actions correctives et qui sera appuyée durant les deux prochaines années par un investissement de 1,2 milliard de dollars, « dont plus de 50% concernent l'amélioration de la sécurité de nos installations ». Le ministre citera en dernier lieu « les institutions de régulation en matière d'application stricte de la réglementation de la sécurité technique et environnementale dans les domaines des hydrocarbures, de l'électricité et des mines. Les agences concernant le secteur de l'électricité et des mines seront installées dans quelques jours. Pour le secteur des hydrocarbures, elles verront le jour après l'adoption du projet de loi sur les hydrocarbures ».