�La question aujourd�hui n�est pas le troisi�me mandat ou le deuxi�me, puisque le peuple alg�rien est gouvern� par un seul mandat qui dure depuis 1962. Le probl�me alg�rien est un probl�me de r�gime.� Karim Tabou, fid�le � lui-m�me, avec son verbe acerbe et tranchant vis-�-vis du pouvoir alg�rien, n�y est pas all� avec le dos de la cuill�re pour fustiger, lors d�une rencontre hier au centre culturel islamique de Bouira avec les militants et sympathisants du FFS, et le r�gime et tous ceux qui gravitent autour, allant jusqu�� inclure dans ce d�cor peu reluisant des partis d�mocratiques comme le RCD, sans le citer. C�est que, aux yeux du premier secr�taire du FFS, le sc�nario pour la pr�sidentielle prochaine est d�j� mis en place et on aura � coup s�r, au bout du compte, des candidats selon le sch�ma voulu par les d�cideurs, ces g�n�raux, v�ritables d�tenteurs du pouvoir en Alg�rie qui font et d�font les pr�sidents. Un sch�ma voulu par eux et qui consistera � garnir la galerie, avec un candidat d�mocrate et kabyle en la personne de Sa�d Sadi, un candidat islamiste en la personne de Djaballah, qu�on est en train d�approcher ces derni�res semaines pour le r�habiliter et lui permettre sous conditions de jouer le jeu, Moussa Touati et Louisa Hanoune. Quatre candidats qui orneront le d�cor du candidat du syst�me qu�est Abdelaziz Bouteflika. Que faire pour changer les choses ? Rien, selon Karim Tabou, sinon qu�il faille rester vigilant, face aux offres all�chantes et tentantes du r�gime qui g�re le pays, selon l�expression d�un groupe d�Alg�riens qui vient d��diter un livre intitul� Le drame alg�rien, dans lequel il attribue la p�rennit� du r�gime alg�rien � cinq facteurs, � savoir la s�curit� militaire, la violence, la corruption, le r�gionalisme et enfin la manne p�troli�re. R�sister et attendre la d�cantation � tous les niveaux et dans tous les secteurs, tant au sein de la classe politique que dans les organisations et autres associations, la soci�t� civile et chez les intellectuels. Une d�cantation entre ceux all�ch�s par le pouvoir et ceux qui r�sistent et qui formeront � coup s�r un v�ritable front. �Bien entendu, tous ces groupes, une fois identifi�s, trouveront en le FFS un alli� incontournable et in�branlable sur lequel ils pourront compter pour faire changer les choses�, dira Karim Tabou, qui pense qu�� ce � ce moment-l�, la parole pourra revenir au peuple pour choisir librement ses repr�sentants. Par ailleurs, au sujet des violations de la Constitution, le premier responsable du FFS ne s��tonne pas du fait que, dans ce pays unique au monde, les parlementaires votent presque � l�unanimit� des amendements qui leur �tent des pr�rogatives au profit du pr�sident de la R�publique, alors que dans les pays qui se respectent, c�est le contraire qui se produit. Le pr�sident propose des amendements pour se d�lester de certaines pr�rogatives au profit des d�put�s. �Cela �tant, en Alg�rie, la vente concomitante est annonc�e depuis la revue � la hausse des salaires des d�put�s�, dira encore Tabou qui �voque un troc politique entre le r�gime et les d�put�s. Enfin, pour illustrer ses propos au sujet de la d�gradation politique dans le pays et la gravit� de la situation, Karim Tabou narre une anecdote. Le commandant Bouraga�, invit� du FFS � l�occasion de l�anniversaire de la cr�ation du FFS, le 29 septembre 1963, avait dit, � propos des lignes Morrice et Challe, �rig�es par la France lors de la guerre de Lib�ration, pour �viter qu�aides et armes arrivent aux moudjahidine depuis le Maroc et la Tunisie, que finalement ces deux lignes avaient quelque chose de positif : elles ont permis de distinguer les h�ros, qui �taient � l�int�rieur pour combattre l�ennemi, des l�ches qui �taient � l�ext�rieur... Karim Tabou dira que ce sont ces gens de l�ext�rieur qui ont squatt� le pays. En somme, le premier secr�taire du FFS, qui d�clara, au sujet du tapage fait autour des d�clarations du d�put� RCD � l�APN, concernant le nombre de chouhada, que cela faisait partie du sc�nario entrant dans le cadre de la pr�paration de la mascarade du printemps prochain, � laquelle participera le RCD, a appel� les militants, lors de cette rencontre � laquelle ont assist� deux autres secr�taires nationaux, en l�occurrence Ahmed Betatache et Djamel Bahloul, � rester mobilis�s aux c�t�s de toutes les forces vives de la soci�t�, car �le peuple croit en le FFS et, par cons�quent, le FFS n�a pas le droit de le d�cevoir ni de l'abandonner�, dira-t-il enfin avant d'appeler les militants � redynamiser les structures locales du parti pour aller vers des congr�s r�gionaux.