Pr�sent � Bouira pour pr�sider les travaux du congr�s f�d�ral de la wilaya de Bouira, qui s�est tenu � la salle Lalla-Khedidja, le premier secr�taire national du FFS, Karim Tabou, n�y est pas all� avec le dos de la cuill�re pour fustiger, encore une fois, le pouvoir alg�rien sous toutes ses facettes. Devant un parterre de militants du plus vieux parti d�opposition en Alg�rie, dont certains avaient fait partie des maquisards de la d�mocratie, mouvement de r�bellion initi� par le FFS en 1963 contre le r�gime de Ben Bella, M. Tabou brossera un tableau des plus alarmants sur la situation du pays. Ainsi, d�s le d�but de son intervention, et saisissant l�occasion de la c�l�bration du 5 Juillet, f�te de l�Ind�pendance et de la Jeunesse, l�orateur, acerbe dira : �Ce que je retiens de cette date, c�est qu�avant-hier, 34 jeunes harraga ont �t� rep�ch�s par les gardes-c�tes pr�s d�Annaba.� C�est dire que l�Alg�rie d�aujourd�hui, ajoutera- t-il n�est pas ce pays que l�on veut nous montrer dans les clich�s st�r�otyp�s de la t�l�vision, mais celui d�une jeunesse d�sesp�r�e qui fuit le pays, d�une �lite qui fait tout pour vivre ailleurs. Et l�orateur, s�interrogeant sur le pourquoi de cette r�pulsion du peuple envers son pays, apportera cette r�ponse : �La r�ponse est claire comme de l�eau de roche. C�est le r�gime alg�rien, aux commandes du pays depuis l�ind�pendance, qui en est la cause. Un r�gime qui fait tout pour que le peuple d�teste son propre pays.� Et pour r�sumer ses dires, M. Tabou dira : �Le seul programme que je connaisse de ce pouvoir est le programme de la �d�go�tation � nationale.� Poursuivant son �r�quisitoire �, M. Tabou parlera de la corruption �rig�e en mode de gouvernance, du gaspillage des ressources nationales, du manque de lucidit� chez les gouvernants, en rappelant le �mensonge� du si�cle, celui du �million de logements que le chef de l�Etat avait promis au peuple.� �Peut-on promettre et pr�voir un million de logements sans faire l�inventaire des moyens humains et, surtout, mat�riels n�cessaires pour ce faire ?�, s�interrogera le premier secr�taire du FFS, avant de poursuivre : �A voir ce qui se fait, il y a de quoi se poser la question sur la sant� mentale de nos dirigeants. � �En fait, et c�est l��vidence m�me apr�s r�flexion, les dirigeants de ce pays ont d�cid� volontairement de prendre le train de la r�gression �, a-t-il clam�. Et de revenir un peu en arri�re, � l�Histoire : �En 1954, les initiateurs du combat lib�rateur s��taient assign� trois objectifs : l�ind�pendance du pays, la construction d�un Etat d�mocratique et social, et la construction d�un Maghreb d�mocratique des peuples. Aujourd�hui, les trois objectifs ne sont pas atteints, puisque m�me pour l�ind�pendance, le r�gime alg�rien n�a fait que remplacer le colonialisme�. Et l�orateur de dresser un �tat des lieux, citant la confiscation des libert�s, le sous-d�veloppement criant qui caract�rise la majorit� des r�gions, � l�exemple de la commune de Beni- Maouche � B�ja�a, et de beaucoup d�autres dont le programme est r�duit � des demandes d�AEP, d�assainissement et de routes, et ce alors que pour les voies de communication, il suffit qu�un camion semi-remorque se mette en travers d�une autoroute menant vers la capitale pour qu�Alger soit isol�e du reste du pays pendant des heures, pour ne pas dire des jours. Cela outre ces restrictions des libert�s initi�es par le pouvoir derni�rement, tel d�exiger, pour des enseignants universitaires d��tre munis d�une autorisation pr�alable du minist�re de l�Int�rieur avant de se d�placer � l��tranger afin de suivre un s�minaire, ou l�interdiction faite aux chancelleries �trang�res � Alger de tout contact direct avec les associations et autres organismes non �tatiques. �Tout cela s�appelle de la dictature et je peux vous dire que je ne connais pas � travers le monde un pays qui s�est d�velopp� sous l�ombre d�une dictature�, dira M. Tabou.