Dix personnes, travaillant sur un bateau dans le secteur p�trolier, ont �t� enlev�es hier en eaux camerounaises, � la fronti�re du Nigeria, par des rebelles aux motivations floues, les Bakassi Freedom Fighters, qui menacent de les tuer dans les trois jours. Les dix membres d'�quipage, six Fran�ais, deux Camerounais, un Tunisien et un S�n�galais, se trouvaient sur un navire du groupe fran�ais Bourbon, le Bourbon Sagitta, op�rant sur un terminal p�trolier, a-ton appris hier aupr�s du groupe � Marseille. Les rebelles ont attaqu� dans la nuit de jeudi � vendredi, vers minuit, le bateau de service qui relie les plate-formes p�troli�res du secteur o� op�re Total. �Des individus arm�s � bord de trois fly boats (vedettes) ont abord� le navire et sont repartis avec 10 des 15 membres de l'�quipage�, a d�clar� une porte-parole du groupe Bourbon. Un groupe rebelle camerounais, les Bakassi Freedom Fighters, a revendiqu� l'enl�vement. �Les 10 sont entre nos mains. Si vous ne dites pas au gouvernement camerounais de venir ici (� Bakassi) discuter avec nous, nous les tuerons tous dans trois jours�, a affirm� un �brigadier � du mouvement joint au t�l�phone depuis Libreville. Le rebelle n'a pas donn� d'autres d�tails sur ses revendications ni sur l'�tat de sant� des otages. Le minist�re fran�ais des Affaires �trang�res a indiqu� se mobiliser �� Paris ainsi qu'au Cameroun � Yaound� et � Douala�. La France mettra �tout en �uvre pour pr�server la s�curit� de ses ressortissants et obtenir leur lib�ration dans les d�lais les plus brefs�, a d�clar� un porteparole du Quai d'Orsay, Romain Nadal. �Nous avons pris connaissance de cette revendication mais nous sommes en train de v�rifier son authenticit�, a-t-il dit. �Nous avons des id�es assez pr�cises sur les personnes qui ont commis cette attaque et les raisons de cette attaque�, a-t-il ajout�, sans plus de pr�cisions. Le chef de la diplomatie fran�aise, Bernard Kouchner, �a demand� que soit imm�diatement activ� le Centre de crise du minist�re �, a par ailleurs indiqu� un communiqu� du Quai d�Orsay. L'enl�vement s'est produit alors que le navire �tait �en support d'une op�ration de chargement de brut sur un terminal p�trolier offshore � 180 kilom�tres au large de Douala�, selon le groupe Bourbon. La p�ninsule de Bakassi est une r�gion de mangrove tr�s instable et infest�e de groupes arm�s. Officiellement r�troc�d�e au Cameroun par le Nigeria le 14 ao�t apr�s quinze ans d'un diff�rend frontalier entre les deux pays, elle est potentiellement riche en p�trole et gaz. Plusieurs incidents ont oppos� ces derniers mois les forces camerounaises � des groupes arm�s dans la p�ninsule. Depuis novembre, vingt-huit militaires, un sous-pr�fet et une vingtaine d'�assaillants� ont �t� tu�s � Bakassi dans des attaques de ces groupes dont les motivations restent floues. Les Bakassi Freedom Fighters est un groupe rebelle membre du Niger Delta Defence and Security Council (NDDSC) qui a notamment revendiqu� les attaques de juin et juillet dans la p�ninsule qui avaient co�t� la vie � 7 soldats camerounais et un sous-pr�fet. L'attaque d'un chalutier par des vedettes rapides le 18 octobre leur avait �galement �t� attribu�e. Dans une interview au journal Camerounais Le Messager en juillet, son commandant Ebi Dari avait laiss� entendre qu'il �tait hostile � l'accord de Greentree, sign� en 2006 par Abuja et Yaound�, pour fixer les modalit�s de retrait du Nigeria de la p�ninsule. Il demandait d�j� au gouvernement camerounais de n�gocier et reprochait au Cameroun ainsi qu'au Nigeria de ne pas avoir consult� les populations locales. De source proche des militaires camerounais, les �rebelles� chercheraient surtout � obtenir des �dommages et int�r�ts� ainsi que des �compensations financi�res �.