Un des dix otages enlevés la semaine dernière au large du Cameroun a été tué lors d'une tentative de libération menée par l'armée camerounaise, annonce le chef de la milice qui détient les captifs. Les six Français figurent parmi le groupe d'otages, mais la nationalité de l'otage tué est encore inconnue. «J'ai reçu des informations de mes hommes qui disent avoir été attaqués par des soldats camerounais et durant cette attaque, les soldats ont tué un des otages», a dit Ebi Dari, qui commande le Conseil de défense et de sécurité du Delta du Niger. Aucune confirmation n'a pu être obtenue de source indépendante. Le gouvernement camerounais n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat. «Si le gouvernement camerounais pense qu'il peut s'entendre avec le Nigeria et libérer les otages par la force, il commet une très lourde erreur. Et le monde ne devrait pas s'étonner si tous les otages se faisaient tuer», a poursuivi Dari. Le Conseil de défense et de sécurité du Delta du Niger (CDSDN) et ses alliés, les Combattants de la liberté du Bakassi, ont enlevé les otages, employés du secteur pétrolier, vendredi dernier. Les otages se trouvaient à bord d'un navire de la société française de services pétroliers Bourbon affrété par la compagnie pétrolière Total, pris d'assaut par les deux groupes, qui s'opposent à la cession de la péninsule de Bakassi par le Nigeria au Cameroun. Outre les six Français figurent au nombre des otages deux Camerounais, un Tunisien et un Sénégalais. Les ravisseurs avaient menacé dans un premier temps de les exécuter avant de revenir sur leur ultimatum, expliquant n'avoir «aucun problème avec la France». Ils n'ont pas clairement exprimé leurs revendications, exigeant simplement d'être reçus par le gouvernement camerounais. R. I.