Claude Vinci, voici un nom que peu de personnes connaissaient pour n�avoir pas figur� dans les manuels de l�histoire de la guerre d�Alg�rie, alors que cet illustre �inconnu� avait d�fi� la chronique un certain 8 ao�t 1956 en d�sertant de l�arm�e fran�aise qui avait men� une exp�dition punitive dans les Bibans. Justement, c�est dans les Bibans que la direction de la wilaya de Bordj-Bou-Arr�ridj, � sa t�te le wali, a tenu � lui rendre un vibrant hommage pour son courageux acte de �d�sob�issance� militaire pendant la guerre d�Alg�rie. Accueilli � l�a�roport de S�tif, Claude Vinci a pris le lendemain la route vers le village de Beni-Wegag en compagnie de nombre de personnalit�s sous une importante escorte. Il fut accueilli par les responsables de la localit� et les anciens moudjahidine de la r�gion, avec une chaleur et un enthousiasme � la mesure de ce �brave homme�, comme l�aimaient � le r�p�ter plusieurs personnes pr�sentes sur place. Claude Vinci s�est retrouv� sur le lieu du crime, un crime colonial d�une sauvagerie inou�e. Vinci avait des difficult�s � trouver les mots pour qualifier l�intervention des paras et autres l�gionnaires fran�ais qui avaient s�vi dans cette r�gion de la Basse-Kabylie. �Des paras d�barquaient des h�licopt�res et tiraient sur la population. Ils ont utilis� des lance-flammes, j�ai vu des personnes br�ler telles des torches vivantes�, t�moignait avec beaucoup d��motion l�auteur de la d�sertion. Dans la soir�e, � la Maison de la culture Mohamed-Boudiaf, un film intitul� Au nom de Vinci, produit en Alg�rie, fut projet�, relatant le destin particulier de Claude, jeune appel� qui avait �t� mobilis�, malgr� lui, durant la guerre d�Alg�rie (1954- 1962) et qui, apr�s avoir assist� � un massacre sur les hauteurs des Bibans en Kabylie orientale, d�serta le 8 ao�t 1956. R�sistant d�s l'�ge de 13 ans avec ses parents dans le Berry, pendant l�occupation nazie de la France, il a la ferme conviction qu��on ne peut �tre que du c�t� des opprim�s�. A la fin de la projection, il fut applaudi par l�assistance qui a d�couvert son noble parcours. Il a pris la parole pour t�moigner sur la guerre et a tenu � leur interpr�ter Acapela, une de ses chansons. Du c�t� de Amoucha, � minuit, il a assist� aux tirs de canon en compagnie de ses �fr�res� moudjahidine et de jeunes scouts qui furent �bahis par cette pr�sence peu ordinaire. Que de l��motion, car le lendemain il a pris part au d�p�t de la gerbe de fleurs au carr� des Martyrs, aux c�t�s des officiels alg�riens. Apr�s le d�jeuner, il a re�u un burnous des mains du wali et d�un ancien moudjahid, Ben A�ssa Ali, originaire du village Beni-Wegag. Ensuite, il a pris la route vers le barrage d�Oued K�sob, dans la wilaya de M�sila, o� il avait pass� ses deux mois comme appel�. �Choukrane !�, voici le mot en arabe qu�il n�a cess� de prononcer � l�endroit des personnes qui ont tenu � lui t�moigner leur reconnaissance pour l�aide qu�il a apport�e � la r�volution alg�rienne. Honneur a �t� rendu au d�serteur.