Le bras de fer entre les syndicats autonomes et les pouvoirs publics reprend de plus belle. Ceux du secteur de l��ducation, de la sant� et de l�administration publique renouent avec la contestation d�s aujourd�hui. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Un face-�-face cyclique avec les pouvoirs publics qui pose une probl�matique : celle de la reconnaissance des syndicats autonomes comme partenaire social. En refusant tout dialogue avec ces derniers, en ne les associant pas aux d�cisions qui les concernent, les pouvoirs publics reconnaissent implicitement que la pluralit� syndicale n�est qu�une fa�ade. En ne reconnaissant que la Centrale syndicale, seule habilit�e � prendre part � la tripartite, � discuter des salaires et du r�gime indemnitaire, le gouvernement viole un droit pourtant reconnu, celui de la pluralit� syndicale. Marginalis�s, les syndicats autonomes sont souvent r�duits � jouer les seconds r�les. Pour se faire entendre, ils n�ont comme unique recours que la gr�ve. Un moyen dont ils usent de plus en plus face � un mutisme inexplicable. Une tendance des autorit�s �rig�e en politique que les ministres de tous les secteurs font leur avec beaucoup de z�le. Le responsable du d�partement de l��ducation fait partie de ceux qui se sont illustr�s en la mati�re. Benbouzid a tout tent� : jeter le discr�dit sur les syndicats, diviser et induire en erreur l�opinion publique. Une strat�gie qui a d�ailleurs port� ses fruits puisque beaucoup de syndicats de l��ducation ont fini par imploser. Le ministre de l�Education profite de cette situation et trie sur le volet ses interlocuteurs. Il choisit �videmment la frange qui lui est acquise. A la veille de chaque d�brayage, le minist�re de l�Education fait savoir qu�il a lanc� des invitations aux syndicats pour amorcer un dialogue. Il omet cependant de dire que ceux qui ont le privil�ge d��tre re�us ne font pas partie des contestataires. Les syndicats qui lancent de mani�re cyclique des gr�ves sont persona non grata au minist�re. Pour se faire entendre, ils n�ont d�autre alternative que de paralyser le secteur. M�me lorsqu�ils ont d�montr� leur capacit� � mobiliser, qu�ils n�ont plus rien � prouver en mati�re de repr�sentativit�, ils peinent � acc�der au statut de partenaire social. Une revendication qu�ils r�it�rent depuis des ann�es en vain. La situation est identique dans le secteur de la sant�. Les nombreux syndicats qui repr�sentent les diff�rentes corporations, � l�instar de ceux de l��ducation ont bataill� sous diff�rents ministres pour se faire entendre. Amar Tou s��tait fait un point d�honneur � ne pas traiter avec eux. L�arriv�e de Barkat � la t�te du minist�re de la Sant� avait �t� per�ue comme un signe de d�tente par les syndicats autonomes. Cela se confirmera-t-il ? Pas pour le moment, puisque les syndicats du secteur sont partie prenante de la contestation qui va durer 3 jours. Une gr�ve qui, au-del� des revendications relatives au statut, au r�gime indemnitaire et aux revendications socioprofessionnelles, interpelle quant au mutisme qui, en plus de traduire le m�pris des pouvoirs publics, renseigne sur la m�thode avec laquelle est g�r� le dossier au plus haut niveau.