En signant en 2006 un pacte social avec l�UGTA, le gouvernement de l��poque pensait acheter la paix sociale. Il ne faisait que confirmer que l�h�g�monie de la Centrale syndicale �tait bel et bien termin�e. Des trublions ont depuis rejoint le champ syndical, brouillant les cartes. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - La Centrale syndicale qui f�te aujourd�hui ses 55 ans n�est plus seule sur le terrain social. Des dizaines de syndicats autonomes sont n�s, souvent dans la douleur. Ils �taient une cinquantaine � avoir �t� agr��s dans la foul�e de �l�ouverture d�mocratique� au d�but des ann�es 1990. Tous n�ont pas surv�cu aux man�uvres et aux pratiques pernicieuses d�un pouvoir qui n�a pas cach� ses intentions liberticides. Premier signe du m�pris assum� vis-�- vis des syndicats autonomes, la cr�ation de deux coll�ges de formations syndicales : celui qui a le droit de s�asseoir aux tables de n�gociations, qui participe aux tripartites et tous les autres � qui il n�est pas reconnu ce droit. M�me en ayant apport� la preuve sur le terrain de leur grande capacit� de mobilisation, les syndicats autonomes n�ont pu acc�der au statut de partenaire social, confirmant l�ent�tement des pouvoirs publics. Signe de cet ent�tement, m�me lorsque les syndicats autonomes mobilisent leurs troupes paralysant des secteurs entiers, les pouvoirs publics leur tournent le dos, pr�f�rant au dialogue la manipulation et une st�rile pol�mique au sujet des taux de participation aux d�brayages. Plus insidieux, ils torpillent les syndicats, cr�ant des clones, divisant les troupes dans une tentative de vider le combat syndical de son sens. Peu de formations syndicales ont r�sist� � ces assauts r�p�t�s. Celles qui sont rest�es sur le terrain ont d� faire preuve d�adversit� et de t�nacit�. Ces syndicats autonomes sont essentiellement pr�sents aujourd�hui dans les secteurs de la sant�, de l��ducation et de l�enseignement sup�rieur. Ils ont r�sist� � toutes les man�uvres et � la volont� non cach�e du gouvernement de les r�duire au silence. En 2003, le pouvoir assumait pleinement sa volont� de remettre en cause le droit de gr�ve et les libert�s syndicales en refusant de d�livrer l�accus� d�enregistrement pour les deux principaux syndicats de l�enseignement secondaire : le Conseil des lyc�es d�Alger (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l�enseignement secondaire et technique (Cnapest). Une ann�e plus tard, en pleine gr�ve des m�decins sp�cialistes qui avait litt�ralement paralys� les h�pitaux, se tenait un conseil du gouvernement sp�cialement consacr� � la gr�ve. Ses d�cisions venaient remettre en cause des acquis pourtant garantis par la Constitution sans pour autant faire douter les syndicalistes. Ils ont continu� � livrer bataille, seuls contre un syst�me qui a d�cid� de ne reconna�tre que l�UGTA et de r�solument tourner le dos au pluralisme syndical, continuant � imposer de fait l�h�g�monie d�une centrale syndicale qui n�a plus rien d�autre � prouver si ce n�est que le pouvoir peut compter sur elle pour faire le pompier � chaque fois que le front social gronde.