Arriv� au pouvoir en 1999, l�actuel pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika, a fait du projet de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale son cheval de bataille pour gagner la confiance des �lecteurs. En 2004, la relance de nombreux grands chantiers et le lancement de nouveaux projets ont servi de motif pour se repr�senter une deuxi�me fois. Ces r�alisations serviront-elles d�argument afin de chasser le spectre de l�abstention populaire, en pr�vision de la pr�sidentielle d�avril 2009 ? Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - La r�vision de la Constitution le 12 novembre dernier a mis fin au suspense ambiant sur l��ventuel d�sir de Bouteflika � briguer un troisi�me mandat. M�me si, � l�heure actuelle, le pr�sident de la R�publique n�a pas encore rendu sa d�cision finale, il demeure, toutefois, que sa candidature est plus qu��vidente. Le mouvement des comit�s de soutien, des partis de l�Alliance pr�sidentielle et la mobilisation des m�dias lourds et de la presse �crite gouvernementale, en faveur d�un troisi�me mandat, confortent une telle possibilit�. Mais c�est surtout la pression exerc�e par Bouteflika sur le staff gouvernemental, conduit par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui la confirme. Et pour cause, les grands projets, dits structurants, � l�exemple du m�tro et du tramway d�Alger, de l�autoroute Est- Ouest et des grands chantiers hydrauliques, le un million de logements promis d�ici la fin de son mandat, en avril 2009, constituent pour Bouteflika le seul motif devant des �lecteurs, devenus ces derni�res ann�es tr�s rares. L�on sait tous que les projets en question relevaient du d�fi lanc� par Bouteflika afin de gagner la confiance de la population qui ne croyait gu�re en le processus �lectoral dans notre pays. Les tricheries qui ont entach� les pr�c�dents scrutins ont engendr� une diminution importante du taux de participation qui s��tait r�duit, d�ann�e en ann�e, comme une peau de chagrin. Une telle situation a ainsi contraint les gouvernants � observer plus de prudence lorsqu�il s�agit de proc�der � des changements qui passent par l�approbation populaire. La derni�re r�vision constitutionnelle, qui a remis en cause les acquis d�mocratiques, introduits dans le m�me document par voie r�f�rendaire en 1996, a �t� une parfaite d�monstration de la peur qui couve au sein des hautes sph�res du r�gime. Et s�il n�y avait pas cette l�gislation qui permet une r�vision constitutionnelle par voie parlementaire ? Le clan de Bouteflika aurait s�rement invent� on ne sait quelles justifications pour dissiper le spectre de l�abstention populaire, un sujet qui revient � l�ordre du jour � l�occasion de la pr�sidentielle de 2009. Les partisans de Abdelaziz Bouteflika se sont donc mobilis�s pour faire l��loge des projets concr�tis�s durant les deux quinquennats. Pour leur part, les ministres n�h�sitent pas � leur tour de rassurer les populations sur le respect des d�lais de livraison des grands chantiers lanc�s d�but 2009. Et certains le font avec un z�le et une confiance incommensurables. C�est le cas du m�tro d�Alger dont la mise en service d�une partie du projet avait �t� promise pour septembre 2008. Les d�lais sont d�pass�s et les retards se sont accumul�s. Le tramway d�Alger a subi le m�me revers. Les assurances du ministre des Transports n�arrivent toutefois pas � faire dissiper les doutes sur un �ni�me retard de leur livraison. Le constat est le m�me pour le projet de un million de logements, dont la cadence des travaux a �t� perturb�e par la flamb�e vertigineuse des mat�riaux de construction durant l��t� dernier. Mais le ministre de l�Habitat avait assur� que les d�lais seront respect�s et Bouteflika, en guise de campagne �lectorale, peut lancer une s�rie d�inaugurations dans peu de temps, affirme-t-il implicitement. Il en fera s�rement de m�me pour le projet de l�autoroute Est-Ouest dont des tron�ons ont �t� d�j� ouverts � la circulation sans trop de bruit m�diatique. D�autres projets sont achev�s et en cours d�ach�vement seront inaugur�s, devant les cam�ras de la t�l�vision d�Etat, activement impliqu�e dans la pr�campagne �lectorale � travers un long reportage retra�ant toutes les �tapes importantes de la success story de dix ans de r�gne bouteflikien. Le clan de Bouteflika puise aussi ses arguments dans certains projets, qui ne peuvent en aucun cas �tre achev�s avant avril 2009, pour appeler haut la main leur candidat favori � conduire les destin�es de l�Alg�rie jusqu�� 2014. C�est l�exemple de l�immense chantier de transfert d�eau de A�n Salah � Tamanrasset, livrable l��t� 2010, ou de celui du tramway d�Alger, d�Oran et de Constantine, qui sera mis en service durant l�ann�e 2011. Le pr�sident de la R�publique a lanc� de grands chantiers et nous devrions le soutenir pour se pr�senter � la pr�sidentielle de 2009. Ainsi, �nous� lui offrirons une chance de parachever ce qu�il a entam� en 1999, laissent en effet entendre les soutiens inconditionnels de Bouteflika, inquiets devant l�abstention populaire et l�absence de vrais concurrents sur le terrain des �lections qui s�annoncent d�j� jou�es � l�avance.