Ils l�ont assassin� le 10 mars 1994. Mais les islamistes qui ont tir� sur Abdelkader Alloula ou ceux qui ont commandit� son meurtre ne pourront jamais atteindre son �uvre. La dimension culturelle de celle-ci est plus haute que leur vision archa�que de l�Alg�rie. L�h�ritage l�gu� par le r�alisateur est d�sormais adoss� � la m�moire du th��tre et de la culture alg�rienne. La preuve. L�hommage citoyen c�l�br� par les jeunes de l�association Cirta de la ville des Issers (wilaya de Boumerd�s) �Abdelkader Alloula n�appartient pas seulement � la ville d�Oran. Il appartient � toute l�Alg�rie. A l�humanit� enti�re !�, clame Delleci Mohamed Seghir, pr�sident de Cirta. Ce dernier ne tarit pas de reconnaissances � l�endroit du d�funt. �Il a coll� une �me typiquement alg�rienne au th��tre�, dira-t-il. Effectivement, c�est probablement le premier r�alisateur alg�rien � introduire la mystique El-Goual (le narrateur ou le troubadour), personnage sp�cifiquement maghr�bin dans le jeu sc�nique moderne. Bel et sinc�re hommage � l�immense homme de th��tre rendu part ces jeunes. Faudrait-il rappeler que c�est la premi�re fois que l'hommage est c�l�br� en dehors de la capitale de l�ouest alg�rien. Ils se sont d�men�s pour organiser des festivit�s en pr�sence de la veuve du martyr de la culture alg�rienne. Ils ont occup� la maison de jeunes Sennani de la ville de l�ex-Rocher noir pour organiser en pr�sence des hommes de th��tre de renom des festivit�s de qualit�. �Abdelkader �tait toujours � l��coute des pauvres. Il s�int�ressait � tout ce qui leur arrive. Il �tait profond�ment humaniste�, dira Mme Alloula. Elle est visiblement heureuse de rencontrer un tel enthousiasme juv�nile � Boumerd�s. Elle pr�cisera que le d�funt a �t�, entre autres, membre fondateur de l�Association des enfants canc�reux et membre de la ligue des droits de l'homme. Par contre, Mme Alloula est quelque peu d�sappoint�e par la position du minist�re de la Culture qui n�aurait pas accord� l�importance qui sied � l'ouvre laiss�e par son �poux. Le minist�re de la Culture n� a pas �t�, selon elle, d'un grand secours pour la r�alisation d�un projet qui lui tient � coeur et qui concerne la fructification de l�h�ritage laiss� par le grand homme de th��tre qu��tait Alloula. Faisant rapidement le bilan de son action, elle d�voilera que l�Union europ�enne participe � hauteur de 80% du co�t du projet et ce, dans le cadre du programme ONG2. La fondation Alloula, qu�elle pr�side, a mis en effet en chantier l�id�e d�un centre de documentation, d�information et de recherches th��trales. Elle rappellera que les autorit�s locales et nationales ont �t� les premi�res destinataires des demandes de participation. Elle n�a rien re�u pour l�heure. Le d�partement de Khalida Toumi sollicit�, selon l�interlocutrice, en janvier 2008, bien avant l�Union europ�enne, a exig� par le biais de l�une des directions des documents dont l�obtention rel�ve du minist�re de l�Int�rieur. �Nous ne pourrions pas obtenir ces documents avant le 31 mars 2009, date � laquelle nous devons faire le bilan de nos d�penses avec nos partenaires qui ont particip� par leur financement�, dira Mme Alloula. Sur un autre volet, elle indiquera que l�ouvre du d�funt sera publi�e durant l�ann�e en cours par un �diteur bas� � Oran.