Depuis le d�but de cette semaine, pour la deuxi�me fois en l�espace de deux jours, des bombes artisanales ont d�chiquet� les corps de six citoyens et endeuill� leurs familles dans la wilaya de T�bessa. Et moins de dix jours apr�s l�attentat suicide � la ceinture explosive de Tadma�t, la m�me commune a enregistr� plusieurs victimes, entre morts et bless�s, parmi les membres d�une patrouille militaire. Entre-temps, deux soldats de l�Arm�e nationale populaire ont �t� gri�vement bless�s par un engin explosif � A�n-Touta (Batna) alors que, la semaine pr�c�dente, la ville de Barika, dans la m�me wilaya, avait d�plor� la mort d�un policier, et un autre �tait bless�. Si l�on ne tient pas compte des bombes �perdues� dans la nature qui explosent au passage d�un troupeau de b�tail, la m�me wilaya n�avait pas connu d�actes terroristes depuis l�embuscade de Merouana en ao�t dernier (cinq militaires, deux gardes communaux et un civil tu�s). Cette m�me semaine a eu lieu une attaque contre un poste de la Garde communale de Haraza, dans la wilaya de Bordj-Bou- Arr�ridj, r�gion qui passait pour �tre la plus calme du centre-est du pays. Autant la b�te immonde a fait (relativement) le dos rond durant le dernier trimestre de l�ann�e �coul�e, autant elle a repris de plus belle depuis le d�but de celle en cours. Avec l�attentat de Tadma�t samedi, le terrorisme signe son centi�me acte criminel depuis le dernier trimestre de 2008 avait connu, en tout et pour tout, moins de soixante-quinze attentats, si l�on se base sur les informations de la presse nationale. Si ce �regain de violence � peut trouver une explication selon certains qui �tablissent une relation de causalit� avec l�approche de l��lection pr�sidentielle pr�vue pour le moins prochain, il y a lieu de noter quand m�me que la �recrudescence� est constat�e, en fait, depuis d�cembre dernier qui a enregistr� trente-cinq actes terroristes par rapport au mois pr�c�dent qui n�en a connu que douze (selon un d�compte de presse). Depuis, les �bilans� mensuels ne cessent de s�alourdir, en ce sens qu�en janvier, il a �t� relev� trente- huit actes criminels de l�ex-GSPC et du groupe HDS que l�on oublie parfois, et dix de plus pour le mois dernier. Avec le lot de victimes que cela a entra�n�, la facture est trop lourde. Et elle risque de s�alourdir davantage par rapport � la prochaine �ch�ance �lectorale. Mais pas seulement, du fait que le terrorisme n�a pas besoin d�un pr�texte politique quelconque pour semer la mort. Il le fait par conviction id�ologique, et aucune politique ne pourrait le satisfaire si elle n�est pas la sienne propre tant qu�il n�est pas totalement �radiqu�. Et c�est ce qu�il fait au quotidien depuis deux d�cennies. Et justement, � propos de l��lection pr�sidentielle, il est curieux d�entendre, ou plut�t de ne rien entendre, sur le terrorisme dans les d�clarations de pr�-campagne �lectorale des diff�rents candidats. Tout se passe comme si plus personne, civil ou en uniforme, n�est plus, ici ou l�, presque chaque jour, assassin� pour avoir choisi son camp et refus� de se plier � la volont� des hordes locales de l�organisation de Ben Laden. En cette veille d��lection pr�sidentielle, les enfants de ce pays continuent � se faire froidement �gorger, au sens premier du terme, comme ce fut le cas du berger (ou l��leveur, selon les sources) de T�bessa, samedi dernier. Au moment o� les diff�rents candidats aspirent � voir des milliers de personnes assister aux meetings qu�ils pr�parent, force a �t� de constater que les milliers de personnes, venues de diff�rentes r�gions de la wilaya, qui ont enterr�, � Oum-Ali, leurs morts extermin�s par le terrorisme, n�ont vu personne parmi ceux qui pr�tendent � diriger le pays. A moins que cela n�ait �t� fait dans la discr�tion la plus totale. Et dans ce cas, si le geste humain et de sympathie est louable, il n�est pas un acte politique. Aujourd�hui, autant que par le pass�, d�j� ancien, une condamnation du terrorisme qui fauche tous les jours la vie d�Alg�riens n�est jamais de trop. Elle le serait davantage quand elle est en bonne place dans le programme d�un pr�sidentiable.