Les deux attentats de Boghni et d'Azazga, perpétrés à une semaine d'intervalle et en utilisant pratiquement le même procédé, se sont produits au moment même où les services de sécurité ont mis en place un plan sécuritaire spécial mois de Ramadhan. Une bombe artisanale a explosé hier dans la matinée, vers 10h30, au passage d'une patrouille de la gendarmerie sur la RN12, non loin de l'hôpital d'Azazga, une localité située à une quarantaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou. 4 gendarmes faisant partie de cette patrouille ont été blessés dans cette explosion, a-t-on appris de sources sécuritaires locales. Les quatre victimes ont été immédiatement évacuées vers l'hôpital d'Azazga situé à quelques dizaines de mètres du lieu de l'explosion. Un d'entre eux a été grièvement blessé, alors que les trois autres n'ont été que légèrement touchés. Selon nos sources, les quatre gendarmes étaient tous à bord du premier véhicule qui a sauté sur l'engin explosif placé près de la chaussée et actionné à distance par les sanguinaires du GSPC. Le véhicule des darkis a été également sérieusement endommagé par la déflagration qui a été entendue à plusieurs centaines de mètres à la ronde, et qui s'est produite exactement au même endroit où une bombe a été placée en début de cette année 2008, au passage d'un convoi des militaires qui ont enregistré un mort et deux blessés dans leurs rangs. L'attentat d'hier est, faut-il le rappeler, le deuxième dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis le début du mois de Ramadhan, après celui perpétré dans la localité de Boghni le 7 septembre dernier à 16h30, et au cours duquel deux citoyens de passage ont été blessés. C'est aussi le deuxième attentat à la bombe qui cible le corps de la gendarmerie depuis le début du mois d'août. Pour rappel, le 10 août dernier deux bombes artisanales ont explosé près du poste de surveillance de l'entrée de la plage Tassalast à Tigzrit, faisant 3 blessés parmi les gendarmes. Il y a lieu de souligner que les deux attentats de Boghni et d'Azazga, perpétrés à une semaine d'intervalle et en utilisant pratiquement le même procédé, se sont produits au moment même où les services de sécurité ont mis en place un plan sécuritaire spécial mois de Ramadhan. Un plan qui repose sur une série de mesures et un renforcement en moyens humains et matériels du dispositif déjà existant sur le terrain. Ce dispositif, qui a permis jusque-là d'empêcher que des attentats spectaculaires soient perpétrés, ne semble toutefois pas dissuader totalement les groupes terroristes qui tentent, comme ils le peuvent, de commettre des actions en ce mois sacré de Ramadhan. Ces actions ne sont, comme tout le monde l'aura constaté, pas nombreuses comparativement au mois d'août, mais leurs mouvements sont devenus plus fréquents que durant les mois précédents. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, il ne se passe plus une soirée sans que des citoyens ne signalent des mouvements de groupes armés. Ce qui appelle donc à une plus grande vigilance. Samir LESLOUS