C�est aujourd'hui, lundi vers 13h, que Bouteflika va cl�turer �officiellement� sa campagne �lectorale pour la pr�sidentielle du 9 avril prochain. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Une cl�ture qui se veut grandiose, avec un show identique � celui du 12 f�vrier dernier que Abdesslam Bouchouareb et Sa�d Bouteflika ont pr�par� avec une extr�me minutie � la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, � Alger. Avec la capitale, Bouteflika aura fait campagne dans trente et une wilayas. Une campagne pour le moins in�dite. A tout point de vue. Tant dans sa forme que dans son contenu. Pr�sident en exercice, l�homme, qui s�est assur� d�une r��lection pour un troisi�me mandat depuis le 12 novembre 2008, le jour o� il r�visait la Constitution via le Parlement, a men� campagne, cette fois-ci, comme s�il n�y avait aucun concurrent ! A juste titre d�ailleurs. Et lorsqu�il �voque l��lection pr�sidentielle dans ses meetings, c�est pour, uniquement, parler de la n�cessit� d�y participer. �Il faut que le peuple alg�rien appuie fortement le prochain pr�sident, en lui octroyant une majorit� �crasante. Le 9 avril, votez tous ! Pour moi ou contre moi, mais il faut voter !� martelait, en effet, sans cesse, Bouteflika � chacune de ses sorties discursives. Des sorties qui prennent d�ailleurs les allures de visites officielles et ses meetings, tout simplement, des discours � la nation. Appuy� par une v�ritable machine de guerre, avec une alliance partisane regroupant onze partis politiques, dont le FLN, le RND et le MSP, toutes les organisations nationales de masse et la �famille r�volutionnaire�, le gouvernement, le Parlement, l�administration, tous les grands capitaines de l�industrie, une nu�e d�hommes d�affaires, Bouteflika �crase tout bonnement la campagne �lectorale de 2009. Au point de se permettre de parler � ou de ne pas parler � o� il veut, quand il veut et comme il veut. Si dans certaines wilayas, il anime des meetings, en plus d�un �bain de foule�, dans d�autres, il se suffira seulement de cette �proximit� avec les foules�. A Oran et Constantine et m�me � Alger mercredi dernier, ce sera m�me... un spectacle de chant ou de projection de film ! Aussi, et contrairement � toutes les traditions qui r�gissent les campagnes �lectorales de par le monde, Bouteflika se permettra m�me le luxe de ne plus parler depuis cinq jours, les derniers de la campagne, avec, en prime, une journ�e de repos, celle d�hier dimanche ! Ceci s�agissant de la forme. Quant au fond, toute la campagne de Bouteflika est bas�e sur un seul th�me : une offensive sans pr�c�dent et d�une clart� implacable contre le courant islamiste. �Ces gens qui, au nom de la religion, nous ont men�s � la catastrophe (...) je m�en remets � Dieu pour tout ce qu�ils nous ont fait ! (...) Au nom de la religion, ils ont tu�, �gorg� des b�b�s, d�truit leur pays (...) Pas d�amnistie g�n�rale car celle-ci nous m�nerait tout droit vers la guerre civile (...) Le la�c est plus musulman que l�islamiste car le la�c est croyant tandis que l�islamiste politise la religion (...) Celui qui prend les armes contre son pays, contre son peuple, sera �radiqu� ! (...) Celui qui ne veut pas se rendre et demander pardon � son peuple aura affaire � l�ANP, aux services de s�curit� et au peuple (...) Celui qui osera prendre les armes contre nous, nous le combattrons avec des armes encore plus destructives (...) Nous n�appartenons pas � l�internationale terroriste (...) Sans l�ANP, l�Etat se serait effondr� ! (...) La drogue, le march� noir et la corruption financent le terrorisme (...) Les victimes du terrorisme et les partisans (NDLR : les Patriotes) seront pris en charge�. Autant de d�clarations et d�aveux inimaginables, il y a seulement quelques jours, venant de celui qui, dix ans durant, accablait l�arm�e, se disait �tre �plus proche du courant islamiste que du courant d�mocratique�, ne parlait que de �r�conciliation�, multipliait concession sur concession envers les islamistes, �primait� les repentis tout en ignorant superbement leur victimes. Jusqu�au 6 avril 2009, on peut consid�rer qu�il s�agit effectivement, l�, d�une v�ritable r�volution. En sera-t-il de m�me au-del� du 9 avril ? Toute la question est l�...