Mars 2009. Deux Alg�rie parall�les occupent l�actualit� nationale. Rosa Mansouri - Alger Le Soir) - La premi�re est celle qui regroupe les �partis politiques�, et qui sont sur le terrain pour faire valoir leurs programmes �lectoraux dans l�objectif d�atteindre le si�ge de la pr�sidence de la R�publique, � El-Mouradia, le 9 avril. La seconde Alg�rie est, quant � elle, constitu�e de syndicats autonomes, qui eux, clament justice et droits socioprofessionnels, exprim�s dans des plateformes de revendications. Ainsi donc, le printemps a �t� tr�s mouvement�. Il y a eu autant de meetings politiques que d�assembl�es g�n�rales et de r�unions syndicales. Les syndicats autonomes, ceux de la sant� notamment, se sont largement mobilis�s le mois de mars dernier dans l�espoir de se faire entendre en cette conjoncture politique importante. Certains pensent que les syndicats ont voulu casser la mobilisation pour les �lections, les faits d�montrent que le mouvement de protestation est bien ant�rieur � l�ann�e 2009. Le gouvernement aurait pu �viter cette agitation en cette p�riode s�il avait r�pondu en janvier 2008 et durant les mois qui ont suivi, aux dol�ances des syndicats autonomes qui ont �labor� une plateforme de revendications commune portant principalement sur l�ouverture de n�gociations sur le r�gime indemnitaire. Niet. Le gouvernement a affich� � l��gard de cette force syndicale un silence impuissant, ce qui a donn� davantage de l�gitimit� � la protestation sociale. La campagne �lectorale a �t� marqu�e par plusieurs gr�ves organis�es dans diff�rents secteurs. Le Syndicat national des praticiens de la sant� publique (SNPSP) a investi le terrain depuis janvier 2009, parfois par des gr�ves limit�es. La derni�re en date a dur� cinq semaines, avant d��tre suspendue, il y a dix jours seulement. Entre-temps, deux autres formations syndicales de la sant�, des professeurs et docents et ma�tres assistants, se sont jointes � la contestation, en organisant chaque semaine une gr�ve cyclique de trois jours, en plus du boycott des examens en sciences m�dicales. Ce d�brayage continuera jusqu�� la satisfaction des revendications des protestataires, � savoir l�ouverture d�un dialogue sur le r�gime indemnitaire et le versement de la r�tribution promise pour ce corps m�dical par le ministre de la Sant� et celui de l�Enseignement sup�rieur. Le Syndicat national des psychologues s�est �galement soulev� le mois de mars dernier, en observant une gr�ve de cinq jours, revendiquant un statut particulier et un interlocuteur fiable pour la prise en charge de cette profession abandonn�e par les pouvoirs publics. Les enseignants contractuels se sont fait matraquer, malmener et humilier � maintes fois, � chaque tentative d�approcher la pr�sidence de la R�publique ou le Palais du gouvernement. A deux reprises, ces travailleurs non reconnus par le ministre de l�Education nationale ont �t� r�prim�s dans la rue, devant le regard impuissant des passants et sous les fen�tres m�mes des hauts responsables de ce pays. La machine judiciaire a �t� �galement associ�e � cette r�pression, en pronon�ant, sans �couter les parties concern�es, l�arr�t de toute gr�ve lanc�e par un syndicat autonome. De m�me pour l�administration qui proc�de � des ponctions sur salaire et adresse des mises en demeure aux gr�vistes. Par ailleurs, les ministres, pr�sents tous sur le terrain, pour l�animation des meetings en faveur du pr�sident Bouteflika, n�ont pas jug� utile de r�pondre, ne serait-ce que par des assurances aux pr�occupations des syndicats autonomes. Les candidats � la Magistrature supr�me n��taient pas, eux aussi, inqui�t�s par la paralysie des h�pitaux pendant plusieurs semaines. Tout cela pour dire, certes, que les deux Alg�rie se c�toient mais ne se comprennent pas, ne se compl�tent pas. Avant ou apr�s le 9 avril, les gr�ves se poursuivront avec les m�mes revendications.