La scission du Mouvement de la soci�t� pour la paix est � mettre sur le compte de luttes d�int�r�t et d�une mutation id�ologique. Le Mouvement pour la pr�dication et le changement peut �tre consid�r� comme une nouvelle vitrine du mouvement des Fr�res musulmans en Alg�rie. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Il serait na�f de croire que la division qui a scind� en deux le parti cr�� par Mahfoudh Nahnah et Mohamed Bouslimani n�est que le fruit d�un conflit entre deux personnalit�s, Aboudjerra Soltani et Abdelmadjid Menasra en l�occurrence. Il est vrai que la rivalit� entre les deux hommes a fini, au fil des mois, par cacher un malaise beaucoup plus profond qui a eu pour r�sultat la cr�ation du Mouvement pour la pr�dication et le changement. Il est utile de rappeler que les premi�res dissensions sont apparues au lendemain du d�c�s de Nahnah en 2003. A l��poque, Aboudjerra Soltani se fait �lire difficilement � la t�te du Mouvement de la soci�t� pour la paix. Il r�ussit � �liminer son adversaire, Abderrahmane Sa�di, qui dispose pourtant d�une assise solide au sein du parti. A l�approche de l��lection pr�sidentielle de 2004, Soltani est tent� d�entrer dans la course avant de se raviser et d�accepter d�int�grer l�Alliance pr�sidentielle aux c�t�s du RND et du FLN version mouvement du redressement. Bouteflika �lu, le MSP obtient quelques faveurs telles que la d�signation de membres au sein du gouvernement. Le pr�sident du MSP est luim�me d�sign� ministre d�Etat sans portefeuille. Mais les frictions se multiplient entre Soltani et certains cadres de sa formation. Ces derniers sont en fait l�ancienne �garde rapproch�e� de Nahnah. Les d�saccords portent essentiellement sur des questions de �pouvoir et d�influence au sein du Mouvement� et de �rapport avec les responsables du syst�me�. On reproche justement � Soltani de s��tre accapar� tous les pouvoirs. La situation s�emballe � l�approche des �lections l�gislatives d�avril 2007. Soltani impose le principe des primaires au niveau local pour l��laboration des listes des candidats. Un processus qui est � la d�faveur de cadres �influents� qui se voient priv�s de participation au scrutin. Une strat�gie fortement d�cri�e au vu des r�sultats obtenus par ce parti. La col�re gronde. Le clivage entre Abdelmadjid Menasra et Aboudjerra Soltani s�affiche ouvertement � quelques mois de la tenue du 4e congr�s. Les militants sont tenus de choisir leur camp. Les pro-Menasra parviennent � remporter une premi�re bataille en d�crochant la Commission de pr�paration du Congr�s. En fait, c�est un cadeau empoisonn�. Alors qu�ils s��chinent � �laborer les textes et � s�occuper de questions li�es � l�organisation, les pro- Soltani en profitent pour mener un travail de fond en direction de la base. D�s l�ouverture du congr�s, la confrontation entre les deux groupes provoque l�arr�t des travaux. Un blocage total qui met en p�ril l�avenir m�me de la formation islamiste. Ce n�est qu�au terme de la pri�re du vendredi qu�une solution est trouv�e. Soltani d�croche un second mandat � la t�te du MSP suite au retrait de Menasra. Mais le semblant de r�conciliation entre les deux tendances ne dure qu�une journ�e. Le lendemain, lors d�une conf�rence de presse, Soltani ouvre le feu sur Menasra qu�il qualifie de �candidat du makhzen�. �Les congressistes ont mis fin � toutes les ambitions du candidat du makhzen, le candidat des salons. Ils ont tent� un coup de force en utilisant la famille du cheikh Nahnah, les membres fondateurs et en s�exprimant au nom des Fr�res musulmans�, lance-t-il. Une sortie qui est consid�r�e comme un v�ritable coup de poignard dans le dos. En fait, � travers cette d�claration, Soltani met le doigt sur l�une des principales sources du conflit au MSP: la relation avec le mouvement des Fr�res musulmans. Depuis quelques ann�es, on aurait tendance � reprocher au pr�sident du MSP sa volont� de se d�marquer de ce mouvement. Selon certaines sources, ce changement de cap serait � mettre sur le compte d�un groupe de jeunes cadres qui souhaiteraient �alg�rianiser� le parti et se d�barrasser de l�influence des �ikhoua�. Ces derniers tentent �galement de faire la part entre le �politique et le religieux�. Une tendance qui va � l�encontre de l�id�ologie et de la philosophie originelle de cette formation islamiste. Les pro-Menasra ne tardent pas � passer � l�action. Ils d�cident, dans un premier temps, de geler toute participation aux activit�s du majliss echoura, le conseil consultatif. Puis 28 d�put�s sur 51 que compte le parti, quittent le groupe parlementaire du MSP � l�Assembl�e populaire nationale. Le 15 janvier 2009, lors d�une conf�rence nationale qui se d�roule dans une totale discr�tion � Alger, 700 cadres cr�ent le �Courant pour le changement�. Il est utile de pr�ciser que les responsables de cette structure ne remettent pas en cause les choix politiques du MSP en mati�re de soutien au pouvoir. A ce titre, Menasra et consorts ont particip� activement au soutien du candidat Abdelaziz Bouteflika lors de la campagne �lectorale de la pr�sidentielle. Le Courant pour le changement a finalement mu� pour devenir le Mouvement pour la pr�dication et le changement dont l�acte de naissance a �t� rendu public le 12 avril. Reste aujourd�hui � savoir si le ministre de l�Int�rieur acceptera d�agr�er cette nouvelle formation islamiste. T. H. ELLE SE D�ROULERA DEMAIN Session extraordinaire du madjliss echoura Le majliss echoura du Mouvement de la soci�t� pour la paix se tiendra demain, nous apprend une source proche de ce parti. Trois points principaux sont inscrits � l�ordre du jour de cette session : l��valuation de la campagne �lectorale, la participation au futur gouvernement ainsi que la question de la cr�ation du Mouvement pour la pr�dication et le changement par des cadres du parti. �La tenue de cette session �tait pr�vue depuis de longue date et n�a donc absolument aucun lien avec la cr�ation de ce mouvement. Son inscription � l�ordre du jour s�est toutefois impos�e�, a tenu � pr�ciser notre source.