Y a-t-il vraiment une autorit� dans la ville de Bordj- Bou-Arr�ridj ? Qui peut mettre fin aux violations des lois dans cette ville ? Telles sont les questions que se posent les Bordjiens. L�affaire de l�espace vert d�tourn� � Bordj-Bou- Arr�ridj, �voqu�e dans le Soir d�Alg�rie dans une de ses pr�c�dentes �ditions, ne cesse d�alimenter les discussions des Bordjiens. Et pour cause, ni les arr�t�s du wali (n�1137 et 1138 du 22/08/2008) ni celui pris par l�APC (n�1128 du 24/11/2008) n�ont pu mettre le hol� � une situation qui n�a que trop dur� et port� atteinte � la cr�dibilit� de l�administration. L�affaire remonte � l�ann�e 2000 lorsque l�OPGI de BBA a proc�d� � la r�alisation de 52 villas et d�un espace vert jouxtant le lotissement des 1044- Logements � Bordj-Bou- Arr�ridj (route de Bir-Snab). Durant l�op�ration de r�habilitation des chemins de ce lotissement initi�e par l�APC, l�entrepreneur charg� des travaux a �t� somm� par deux propri�taires de ces villas de ne pas goudronner le chemin qui m�ne � l�espace vert, sous pr�texte que ce dernier leur appartient. Alors qu�en r�alit� le plan de masse de cette promotion fait mention d�un espace vert et d�un chemin desservant le lotissement des 1044 logements. D�ailleurs, les canalisations d�eau potable pour le lotissement des 1044-Logements traversent cet espace. Mais l�OPGI de BBA va proc�der � la vente de cette parcelle d�une superficie de 630 m2 � deux propri�taires de villas. L�un s�est octroy� 400 m2 pour la somme de 936 000 DA, et l�autre 230 m2 pour 538 200 DA. En agissant de la sorte, l�OPGI de BBA a outrepass� ses pr�rogatives en vendant une parcelle de terrain alors que son r�le se limite � la r�alisation de logements. Donc l�OPGI s�est substitu� � l�agence fonci�re et aux services des Domaines, seuls habilit�s � vendre des lots de terrain. Contact� par l�association En-Nour (regroupant les habitants du lotissement des 1044-Logements) au sujet de cette transaction ill�gale, l�OPGI de BBA a pr�text� cette vente par le fait que cet espace vert �tait devenu un d�potoir et que ces messieurs, et dans le souci de le prot�ger, ont fait la demande pour son acquisition. �C�est une v�ritable aberration, car si on a r�ellement l�intention de prot�ger cet espace vert, alors pourquoi l�acheter ? Ne pourrait-on pas prot�ger un terrain d�utilit� publique gratuitement ?� ont affirm� les responsables de l�association En-Nour. Ne baissant pas les bras, les membres de l�association ont alert� les autorit�s publiques, et � leur t�te le wali de BBA, pour qu�ils mettent fin � ces d�passements. Ce dernier a en effet donn� une instruction ferme aux directeurs d�ex�cutif pour prot�ger les espaces verts dont celui-l�. Mais cette instruction n�a pas �t� suivie d�effet par les services concern�s. Au contraire, il a �t� proc�d� au transfert des canalisations d�eau qui passaient � travers l�espace vert, ainsi que la construction sans aucune autorisation d�un mur entourant cet espace. Intervenant encore une fois et prenant au s�rieux ce grave probl�me, le wali de Bordj-Bou-Arr�ridj va signer le 22 septembre 2008 deux arr�t�s portant les n�1137 et 1138 annulant les arr�t�s de l�APC de BBA n�03/1109 du 27/07/2003 et n�06/545 du 16/05/2006 portant sur la modification du permis � lotir des 52 villas attribu� � l�OPGI de BBA. Le wali a argument� ses d�cisions par le fait que les arr�t�s de l�APC �taient en violation de la loi notamment les lois n�08/90 du 07/04/1990, n�25/90 du 18/11/1990 et n� 29/90 du 01/12/1990 ainsi que le d�cret n�176/91 du 28/05/1991. Dans une correspondance adress�e au wali de BBA, l�OPGI justifie sa d�cision par le fait que l�assiette lui appartient et qu�elle est libre et autonome d�en faire l�usage qui lui convient, donc libre de la vendre. Pour sa part la direction de l�urbanisme avait �tabli en date du 18/11/2008 un proc�s-verbal d�infraction (n�150/08) suivi d�un rapport sur la nature de l�infraction, � savoir r�alisation d�une b�tisse sur un terrain d�utilit� publique, soit un espace vert, selon le cahier des charges. L�APC de BBA a, quant � elle, sign�, en date du 24/11/2008, un arr�t� de d�molition de la construction r�alis�e sans permis de construire. Mais depuis ce jour, ni la construction illicite n�a �t� d�molie ni l�assiette initiale n�a repris sa vocation d�origine, � savoir un espace vert. Dans d�autres r�gions du pays, l� o� l�autorit� de l�Etat existe, et pour moins que �a, des mesures draconiennes ont �t� mises en �uvre pour rendre la cr�dibilit� � l�administration et appliquer les lois de la R�publique. Mais, apparemment, ce n�est pas le cas � Bordj-Bou-Arr�ridj.