Des tensions budg�taires de plus en plus perceptibles, l�aggravation du syndrome hollandais et une incapacit� � juguler le flux des importations� Selon des �conomistes, l�inqui�tude persiste pour le moyen terme, persuad�s que l�Alg�rie est sur le fil du rasoir. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Les chiffres annonc�s avant-hier sur la situation de la balance commerciale (baisse des recettes d�exportations et hausse des importations) ne manquent pas de susciter l�inqui�tude sur la capacit� de l�Alg�rie � relever les d�fis de son d�veloppement. D�autant que l�Alg�rie reste toujours d�pendante des hydrocarbures et vuln�rable � leurs fluctuations mais engage, cependant, des investissements li�s pour leur financement aux recettes d�exportations. Une inqui�tude pour le moyen terme, selon des �conomistes contact�s hier. Pour l�universitaire et expert international, le Dr Abderrahmane Mebtoul, l�Alg�rie ne devrait pas conna�tre de probl�mes budg�taires et financiers durant l�ann�e 2009 et le premier semestre 2010 pour un baril cot� entre 40 et 50 dollars et des recettes d�exportations attendues � 35 milliards de dollars. N�anmoins, la situation pourrait, selon lui, s�aggraver d�s la fin 2010 et les ann�es suivantes. D�autant que, fera-t-il remarquer, la crise �conomique mondiale risque de perdurer au moins jusqu�� la fin 2013, que la probabilit� d�un baril de l�ordre de 80 dollars reste al�atoire, que la question de la stabilit� du dollar reste pos�e et que les entr�es de Sonatrach iront en diminuant. Abderrahmane Mebtoul estime, � ce propos, que des tensions budg�taires devraient se manifester � la fin 2010-d�but 2011 pour un cours de 40 � 50 dollars (moins de 32 � 35 milliards de dollars de recettes) et lors du second trimestre 2011- d�but 2012 pour un cours entre 50 et 60 dollars (40 milliards de dollars de recettes). D�o� la n�cessit�, selon cet universitaire, d�une utilisation davantage rationnelle des r�serves de changes, dont pr�s de la moiti� est libell�e en monnaie am�ricaine, elle-m�me sujette � d�pr�ciation. Comme il s�agit, selon Abderrahmane Mebtoul, de veiller � une bonne gestion par les autorit�s nationales des r�percussions d�une crise structurelle mondiale, d��uvrer � r�duire les surco�ts dans la r�alisation des projets lanc�s, soit assurer la bonne gouvernance �conomique et financi�re mais aussi d�mocratique. A cette occasion, cet expert a pr�n� la mise en place d�un comit� national ind�pendant de crise, plac� sous l�autorit� du pr�sident de la R�publique et form� d�une dizaine d�experts ind�pendants, charg� d�impulser l�organisation d�une conf�rence nationale de suivi et sortie de crise. L�Alg�rie �est sur le fil du rasoir�, dira, quant � lui, l�universitaire et expert Mourad Preure, interrog� sur les r�percussions de la chute des recettes d�exportation. Pour ce consultant, �les niveaux actuels du prix du p�trole sont tels qu�on ne pouvait s�attendre � mieux�. N�anmoins, cet universitaire s�inqui�te du fait que les importations restent tout aussi importantes, de moins en moins contract�es, voire de la persistance et aggravation du syndrome hollandais. En expliquant � ce propos que l��conomie nationale, vuln�rable aux fluctuations du p�trole, n�a pas su profiter de la hausse des cours de l�or noir pour juguler les importations. Comme cet expert fera remarquer que la crise financi�re et �conomique mondiale actuelle masque une crise p�troli�re haussi�re sur le long terme (�puisement perceptible des r�serves, difficult�s d�investissements industriels, des capacit�s d�hydrocarbures inutilis�es, une coh�sion de l�Opep probl�matique mais des prix du p�trole potentiellement � 100 dollars�). Ainsi, Mourad Preure estime, �galement, que les recettes attendues seraient de 40 milliards de dollars et que le d�ficit commercial pourrait �tre �vit� en 2009, mais �le pire n�est pas � exclure �, dira-t-il. Pour cet �conomiste, l�opportunit� se pose d�une gestion plus active des r�serves de changes, d�une offensive � l�international en termes de participation au capital et acquisition d�actifs et de soci�t�s de haute technologie, ainsi que d�une meilleure valorisation de l�outil productif et entrepreneurial national.