La conjoncture politique actuelle du pays permet-elle de continuer � disserter sur des inconstances que des partis v�hiculent pour distraire la soci�t� des vrais d�fis, mais aussi du grand recul enregistr� une d�cennie durant, en mati�re des libert�s et d��mancipation ? Evidemment, non. L�APN, qui va d�battre ces jours-ci du plan d�action du gouvernement, d�j� mal en point, avec l�insistance de Hanoune pour la dissoudre, va-t-elle se concentrer sur l�essentiel ? Par l�essentiel, les repr�sentants du peuple (d�put�s) doivent d�abord penser aux int�r�ts du peuple, avant ceux du gouvernement. Le non-changement du gouvernement Ouyahia, apr�s la reconduction de Bouteflika � la t�te de l�Etat pour un troisi�me mandat, apr�s les moult �checs constat�s, contribue davantage � effriter le peu de cr�dit dont il peut se pr�valoir. Mais l� n�est pas la question. Car la Constitution actuelle, r�vis�e le 12 novembre pass�, et m�me celles en vigueur auparavant n�imposent pas au pr�sident de la R�publique de choisir son chef du gouvernement parmi la majorit� parlementaire. Partant, la demande du PT devient inappropri�e. Sa persistance de voir l�APN interrompre sa l�gislature avant terme aurait pu trouver une explication politique si Hanoune �tait assur�e qu�elle allait remporter la majorit� des si�ges. Une majorit� devant lui permettre de gouverner, en formant un gouvernement compos� de militants issus de sa formation ou proches de ses tendances id�ologiques. Or, ce n�est pas le cas. Pr�sentement, la configuration de la chambre basse du Parlement est � majorit� FLN. Et pourtant, ce dernier ne gouverne point, du moins � la t�te de la chefferie du gouvernement. M�me le deuxi�me personnage de l�Etat est issu du RND. Ce constat permet d��tablir que l��quilibre des pouvoirs n�est pas respect�. Tous les pouvoirs sont concentr�s entre les mains du pr�sident de la R�publique, qui d�ailleurs ne l�a jamais cach�. C�est donc un r�gime pr�sidentiel absolu, sans cons�cration constitutionnelle. Du moins jusqu�� pr�sent. Par r�f�rence aux m�urs politiques pratiqu�es depuis l�av�nement de Bouteflika en 1999, en ce qui concerne les relations gouvernement-APN, il devient l�gitime de soulever l�inutilit� du passage du gouvernement devant l�APN pour d�fendre un plan d�action dont il est seulement ex�cutant. Puisque le concepteur en est le pr�sident de la R�publique, de l�aveu m�me de tous les membres du gouvernement, Ouyahia y compris. Suivant ce raisonnement, c�est � Bouteflika de rencontrer les parlementaires, c�est � lui qu�incomberait la d�licate t�che d�argumenter son programme. Ce mod�le est adopt� aux USA. V�ritable embrouille, du fait de la non-clarification des responsabilit�s des uns et des autres. Belkhadem alors chef du gouvernement et n�anmoins secr�taire g�n�ral du FLN soulignait ces divergences pour convaincre d�une n�cessaire refonte de la Constitution. Obtenue, mais partiellement. �a a permis certes de supprimer le verrou de la limitation de mandats, mais l�important, tel que r�clam�, demeure entier et en l��tat. Du moment que la nature du r�gime reste non �pur�e. Entre-temps, Bouteflika et le gouvernement semblent faire un concubinage pour le pire et non pour le meilleur. Autrement dit, c�est le gouvernement qui est rendu responsable d�un quelconque �chec, mais c�est le pr�sident qui r�colte les dividendes quand il s�agit d�une quelconque r�ussite. Ce sacrifice non explicable est traduit par l�attitude d�Ouyahia alors chef du gouvernement, en sus de ses responsabilit�s au RND, lorsqu�il a accept� de se d�lester de ses pr�rogatives de chef du gouvernement en soutenant la r�vision partielle qui allait induire � sa place la fonction de Premier ministre. Force est de constater qu�au sein de l�Alliance pr�sidentielle (FLN, RND et MSP), c�est le principe du fonctionnariat qui est privil�gi� et non la conviction partisane et la pratique politique. Et qu�en est-il des autres partis ? Ces derniers, qu�ils soient sur le front de l�opposition, ou qu�ils soient dans le giron du pouvoir, subissent et se discr�ditent, en m�me temps. En n�arrivant pas � expliquer les contradictions qu�ils tra�nent, ils ont r�ussi � sombrer dans de faux-fuyants au lieu de se pr�senter � la soci�t� comme alternative. Entre autres contradictions exploit�es sciemment par le pouvoir, il est reproch� aux partis dits d�mocratiques d�exiger l�alternance, alors qu�elle est absente en leur sein. A titre d�exemple, la quasi-majorit� des leaders politiques sont � la t�te de leur formation depuis plus de 20 ans. Sans parler des expulsions de membres sans aucune forme de proc�s, au seul motif qu�ils exigeaient plus de transparence et plus de d�mocratie. Du coup, la soci�t� et le peuple ont disqualifi� les partis politiques, tout en ne croyant pas aux actions du gouvernement. En r�sum�, l�activit� politique se manifeste conjoncturellement, � l�occasion de rendez-vous �lectoraux, ce qui a avantag� l�h�g�monie gouvernementale et administrative. Et le tout, en l�absence du contr�le du Parlement � Azzedine Aggoune, observateur non politique