L�Association de promotion de la femme rurale a organis�, lundi dernier, une visite guid�e � la zone humide de Guerbes-Sanhadja, relevant de la da�ra de Ben Azzouz, � pr�s de 70 km � l�est de Skikda. L�action intervient dans le cadre du projet �Contribuer � promouvoir l'�ducation environnementale au profit des �coliers de la zone humide Guerbes- Sanhadja�, dont c'est le deuxi�me du genre financ� par le WWF (World Wide Found, ou le Fonds mondial pour la nature) au profit de l'association. Quarante personnes faisaient partie de la tourn�e, repr�sentant la cellule d�animation mise en place par l�association et constitu�e de la direction des services agricoles, la Conservation des for�ts, la direction de la PME et de l�artisanat, l�inspection de l�environnement, les directions de l��ducation et de la p�che et des ressources halieutiques, ainsi que de quatre associations, � savoir l�association instigatrice, Horizons 21, El-Bahdja et l�Office du tourisme de Ben Azzouz. A signaler �galement la forte pr�sence de l�association Barik 21 de promotion des �nergies renouvelables dans le cadre du d�veloppement durable. L�objectif principal est la protection de la zone humide, et la pr�servation de la faune et de la flore par le biais de l��ducation environnementale au profit des �coliers de la r�gion de Ben Azzouz, qui auront, � leur tour, � la r�percuter � l��cole et � la maison. Les instituteurs exer�ant dans les �tablissements scolaires Chidouh- Mohammed et Zougueb- Rabah, et invit�s dans ce cadre, ont tenu � rappeler qu�ils ignoraient l�existence de cette zone et n�en ont pris connaissance que via leurs �l�ves. �Nous avons pr�f�r� impliquer les instituteurs, avant les �coliers, dans l�objectif de contribuer � concr�tiser les �l�ments de notre planning de travail. Pour cela, nous avons convenu avec les instituteurs de la possibilit� de r�server p�riodiquement les 15 minutes de l��ducation civique � quelques notions d�environnement, notamment celles li�es � la zone humide de Guerbes-Sanhadja�, nous explique Souad Bouacida, pr�sidente de l�Association de promotion de la femme rurale. Il est pr�vu aussi d�associer les habitants de cette zone � ils ne sont pas si nombreux � �� cohabiter avec les �l�ments de la nature et de les prot�ger selon les moyens du bord�, selon notre interlocutrice. La t�che ne sera pas ais�e compte tenu de beaucoup de facteurs. Le premier, la multitude des habitants qui y vivent depuis des dizaines d�ann�es. Ils se sont install�s avec armes et bagages. �Je suis l� depuis plus de vingt ans. J�ai deux enfants qui se sont mari�s � intervalles r�cents. Pour un peu de confort, ils ont, � leur tour, b�ti deux baraques en parpaings. Notre ressource principale est la culture de la figue de barbarie et de la past�que, et ces quelques t�tes de bovins qu�on voit pr�s du lac qui nous sert de vivier pour l�irrigation, nos besoins domestiques et nos vaches.� L�agriculture dans cette r�gion a �galement une sp�cificit� de renom : la past�que, l�une des plus d�licieuses et la plus volumineuse du pays. Les fellahs y accordent un int�r�t particulier. Des centaines d�hectares y sont r�serv�s. Les 14 lacs, garaas (marais) ou sous-zones (les appellations sont multiples) sont justement exploit�s pour l�irrigation de ces parcelles. Un habitant ira jusqu'�, selon ses d�clarations, proc�der � la culture de la chique ! Le deuxi�me, la mauvais prise en charge de la zone. �Il n�y ni miradors ni plaques de signalisation permettant aux visiteurs de bien identifier les lieux�, dira le responsable de l�office du tourisme de Azzaba. Abondant dans le m�me sens, le repr�sentant de l�association Horizon 21 expliquera : �Normalement, � l�entr�e de chaque lac, on trouve une plaque d�identification et, pourquoi pas, une petite explication sur l�appellation.� Pour sa part, le pr�sident de Barik 21 pr�conise l�utilisation des �oliennes pour �clairer un peu l�endroit. A noter �galement que l�acc�s aux diff�rents lacs est impraticable, c�est dire que le d�laissement est presque total. �C�est moi tout seul qui ai bricol� pour que vous ayez cette piste d�acc�s. J�ai d�bours� plus de un million de cts�, s�exclamera un habitant. Pourtant, des efforts ont �t� consentis dans le cadre de la concr�tisation des objectifs du mill�naire, � travers notamment le plan strat�gique Ramsar 2003- 2008 et la politique nationale visant la protection des zones humides et de la diversification biologique dans le cadre du d�veloppement durable et de la lutte contre la d�sertification et la pauvret�. Parmi eux, l��tude relative au projet de gestion du complexe des zones humides de la plaine Guerbes-Sanhadja a �t� lanc�e il y a de cela deux ann�es. D�lai de r�alisation, 24 mois. Le montant de l��tude a �t� fix� � 36 millions de dinars. Le financement sera r�parti de la mani�re suivante : 50% par l�Etat, 33% par le Pnud et 17% par le Fonds mondial de l�environnement. Le projet en question comporte cinq phases : le diagnostic, l��valuation des contraintes et potentialit�s, les options d�am�nagement, l��laboration de la fiche du plan de gestion int�gr� et le lancement de deux projets- pilotes dans le cadre du plan de d�veloppement. Pour le suivi d��valuation, un comit� de suivi au niveau de la wilaya devrait s�en charger. Ceci en th�orie, car l�attentat du 11 d�cembre 2007 visant le si�ge de l�ONU � Alger a tout chamboul�, le personnel du Pnud qui en a �t� charg� y trouva la mort. Selon des indiscr�tions, le projet serait sur le point d��tre redynamis�. A titre d�information aussi, la zone humide de Guerbes comporte 14 sous-zones humides, d�o� l�appellation de complexe. En 2001, elle a �t� class�e sur la liste de Ramsar des zones humides d�importance internationale. A ce jour, en Alg�rie, on compte 42 zones de cette importance, couvrant une superficie totale de 2 958 704 ha. Dans le monde, la Convention de Ramsar, sign�e en Iran en 1971, a inscrit dans cette m�me liste 1 641 zones humides d�une superficie totale de 146 millions d�hectares. La r�gion de Guerbes-Sanhadja est la seule au niveau national, avec le lac Tonga d�El-Tarf, � avoir r�pondu � cinq des huit crit�res fix�s par la convention en question. Crit�re n�1 : la plaine de Guerbes contient des �sites� d�importance internationale qui fournissent des exemples repr�sentatifs, rares et ou uniques de type de zone humide naturelle que ce soit pour le Maghreb, l�Afrique du Nord, la sousr�gion Afrique du Nord, Afrique centrale ou bien m�me la r�gion m�diterran�enne. Crit�re n�2 : le complexe rev�t une valeur sp�ciale de par la nidification de l��rismature � t�te blanche dont les effectifs de 10 couples d�passent le 1% international. Crit�re n�3 : la plaine de Guerbes-Sanhadja pr�sente une valeur particuli�re pour le maintien de la diversit� biologique en raison de la richesse et de la diversit� de sa faune et sa flore ; sur une superficie de plus de 28 000 ha, se rencontrent environ 234 esp�ces v�g�tales (sur 1 800 au total pour l�Alg�rie du nord), d�origine biog�ographique diverse repr�sentant 145 taxons directement inf�od�s au milieu aquatique, 50 esp�ces d�oiseaux ainsi que 27 esp�ces de d�odonates. Parmi les esp�ces v�g�tales recens�es, 19 sont rares et 23 rarissimes. Crit�res n�6 : la population nicheuse d��rismature � t�te blanche du complexe de zones humides de la plaine Guerbes- Sanhadja d�passe le 1% de la population mondiale. Crit�re n�8 : le complexe est un lieu de migration et source d�alimentation de l�anguille et autres esp�ces non encore d�termin�es (mulets, barbeaux...). Le complexe de zones humides de la plaine de Guerbes- Sanhadja se situe au nord-est de l�Alg�rie, � l�ouest d�Annaba et du complexe de zones humides d�El-Kala, dans la wilaya d�El-Tarf. Le site est une grande plaine littorale bord�e � l�ouest par les collines c�ti�res de Skikda et � l�est par le massif forestier c�tier de Cheta�bi. Sa superficie est de 42 100 ha. Le caract�re remarquable de sa flore et de sa faune a pour origine au moins trois �l�ments : sa diversit� g�omorphologique et donc p�dagogique, son r�le de carrefour bioclimatique, entra�nant une richesse �lev�e de la biodiversit�. Le massif dunaire continental de la plaine est le r�servoir hydrique de pr�s de 40 hectom�tres cubes qui g�n�re une multitude de d�pressions et de vall�es formant lacs et garaas (marais). Ces donn�es sont le fruit d��tudes r�alis�es par Boumezbeur A. et qui ont �t� pr�sent�es, il y a de cela deux ann�es, dans la salle de l�APW. Tout cela n�est-il pas suffisant pour inciter les pouvoirs publics � prendre en consid�ration ce site touristique par excellence ?