Le Liban connaît aujourd'hui la dernière étape de ses législatives dans le nord du pays, où l'affrontement entre les listes de Saâd Hariri (sunnite) et celles du chef chrétien, Michel Aoun, sera déterminant pour la composition de la future Assemblée. Quelque 700 000 votants sont appelés à élire les 28 députés restants, 100 autres sièges ayant été déjà affectés au cours d'un processus commencé, le 29 mai à Beyrouth, et qui s'est poursuivi au sud, au Mont-Liban et dans la plaine centrale de la Bekaâ. Mais comme, il y a une semaine dans les régions exclusivement chrétiennes, les alliances conclues par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, ont brouillé le clivage entre “opposants” et “loyalistes” à la Syrie. M. Aoun, un antisyrien notoire, s'est allié à des hommes liges de la Syrie pour affronter les listes de Saâd Hariri qui regroupent ses candidats à ceux du rassemblement chrétien de Qornet Chehwane, le parti chrétien des Forces libanaises (FL) et la Gauche démocratique (laïque). Les principaux protagonistes ont mis tout leur poids dans cette bataille où la répartition des 28 sièges restants (15 chrétiens et 13 musulmans) sera déterminante pour la future Assemblée. Au cours des étapes précédentes, le tandem formé par M. Hariri et le chef druze, Walid Joumblatt, a enlevé 46 des 100 sièges, les autres allant aux partis chiites, Hezbollah-Amal, (33) et au CPL (21). Dimanche dernier, Michel Aoun et ses alliés avaient fait mordre la poussière au Mont-Liban aux candidats de Qornet Chehwan, éliminant des ténors chrétiens, comme les ex-députés Nassib Lahoud et Farès Soueid. Vu l'importance de ce dernier enjeu, M. Hariri a établi son quartier général à Tripoli (chef-lieu du Liban-nord), où il a personnellement pris la direction des opérations.