Estimant que l�Alg�rie a h�rit� du syst�me fran�ais en mati�re de droit, Me Benbraham appelle la justice � se lib�rer de cet h�ritage, notamment en s�parant l�enqu�te pr�liminaire et l�instruction. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La justice alg�rienne est aujourd'hui selon Me Fatiha Benbrahem, dans la m�me situation que durant la p�riode coloniale o� l�instruction est faite � partir des t�moignages de l�enqu�te pr�liminaire. �La justice doit aujourd�hui faire la part des choses par rapport � l�enqu�te pr�liminaire et l�instruction�, a estim� l�avocate qui est intervenue, hier, au forum d� El Moudjahid, lors d�un hommage rendu aux chouhada condamn�s � mort, dans le cadre de la comm�moration de l�ex�cution de Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradji le 19 juin 1956. L�intervenante a estim� que notre pays doit se s�parer de �cet h�ritage �. Elle dira que les aveux sont arrach�s dans ces moments-l� de force ou sous la pression. Ces d�clarations, souvent, ne sont pas fond�es, selon elle. L�ouverture d�une information judiciaire ne doit pas prendre en compte les d�clarations premi�res. �Je vais �uvrer pour la s�paration de l�enqu�te pr�liminaire et de l�audience� at- elle affirm�. Par ailleurs, revenant au sujet de la conf�rence, l�avocate a soutenu que la peine de mort durant la guerre de Lib�ration nationale �tait utilis�e par le colonialisme comme instrument de guerre. Elle a expliqu� que la peine de mort a toujours exist� dans le code p�nal fran�ais pour les grands criminels. Cependant, la France voulait que cette ex�cution touche tout Alg�rien qui revendiquait sa libert�. Pour pallier l�absence de textes dans son droit commun, la France a restructur� son appareil judiciaire � travers notamment l�installation du tribunal permanent des forces arm�es, destin� � juger �ces rebelles�, le premier � �tre ex�cut� fut Ahmed Zabana. D�apr�s l�avocate, le sort de 80 000 autres Alg�riens est encore ignor� aujourd�hui. De leur c�t�, �les rescap�s de la mort� ont t�moign� sur leurs conditions de vie lors de leurs �s�jours dans les ge�les coloniales�. Ces derniers, qui se souviennent encore des ex�cutions de leurs �voisins de cellule � et des tortures qu�ils ont subies, ont pr�cis� que �la guillotine � laquelle ils ont �chapp� durant la p�riode coloniale ne leur fera jamais oublier la torture physique et morale� qu�ils ont endur�e dans les �couloirs de la mort�. Pour leur rendre hommage, les intervenants ont lanc� aux autorit�s un appel afin �de faire du 19 juin la journ�e nationale des anciens condamn�s � mort�.