Pour r�soudre les probl�mes de l��lectricit� et du gaz � travers les quartiers de nos villes, rien de plus facile, il suffit d�exiger que dans chaque arrondissement r�side un cadre de Sonelgaz, afin que ce dernier puisse vivre les m�mes turpitudes que les citoyens qui y habitent. Si je pousse, aujourd�hui, ce cri de col�re, c�est que je r�side dans un quartier en plein centre-ville de B�ja�a et que, depuis plus de vingt-cinq ans, je suis oblig� de me coltiner des bouteilles de gaz butane et ce pour l�unique raison que ces messieurs de Sonelgaz ne veulent pas r�parer une conduite de gaz de ville endommag�e. M�me dans la r�publique banani�re la plus pauvre de notre plan�te, cette conduite aurait �t� d�j� rafistol�e depuis belle lurette. La gen�se de cette histoire commence ainsi : il y a de cela plus d�un quart de si�cle, les �lus de la mairie de B�ja�a ont d�cid� la reconstruction de l�ancien march� situ� � l�entr�e du quartier Oued-Roumane. Lors de ces travaux, une pelleteuse a endommag� notre canalisation de gaz de ville, afin d��viter toute fuite de gaz, Sonelgaz nous a avertis d�une coupure momentan�e et que le r�tablissement de cette conduite allait se faire dans les plus brefs d�lais. Cela fait aujourd�hui vingt-cinq ans que nous attendons cet hypoth�tique r�tablissement et ni les responsables de Sonelgaz, ni les �lus locaux de l�APC, ni ceux de la Wilaya ne veulent r�pondre � nos dol�ances, est-ce � dire qu�aux yeux de ces messieurs notre quartier s�est subitement volatilis� et ne fait plus parti de la ville de B�ja�a ? Et pourtant, nous avons pay� nos installations, compteurs, branchements et tuyauteries jusqu�au dernier centime, aujourd�hui ces �quipements ne servent plus que de nid aux cafards et autres bestioles. Les factures arrivent quand m�me ! Le comble de l�ironie et du sadisme, c�est que Sonelgaz continu� durant des ann�es, apr�s cette soi-disant coupure momentan�e, de nous envoyer des factures pour un gaz fantomatique. M�me en ce qui concerne l��lectricit� durant des ann�es, notre quartier a battu tous les records de coupures, d�s qu�il y a un d�lestage, nous sommes les premiers � y avoir droit. Et � chacune de ces interruptions brusques de courant, plusieurs de nos appareils �lectriques, fers � repasser, t�l�s, s�choirs, pc, machines � laver, frigidaires et autre sont d�t�rior�s. Les chutes de tension �taient quotidiennes, rien que pour faire fonctionner ma t�l�, il m�a fallu acheter un onduleur, pour ce qui est de la machine � laver, il fallait attendre le beau milieu de la nuit pour qu�elle daigne enfin tourner, c'est-�-dire quand toute la ville dort. Dieu merci, l�ancienne centrale �lectrique a fini par rendre l��me et avec la nouvelle nous avons un peu plus de jus pour faire tourner sans dommage nos appareils �lectriques. Si nous vivions dans un pays o� les droits des consommateurs sont respect�s et prot�g�s, nous serions en droit de demander des dommages et int�r�ts � cette entreprise �tatique qui nous a condamn�s � plus de vingtcinq ans de travaux forc�s, et ce, � cause d�une conduite de gaz, qu�ils n�ont jamais voulu r�parer. Quand je parle de travaux forc�s, je ne suis pas loin de la r�alit�, certaines de nos habitations, construites bien avant l�ind�pendance, sont s�par�es entre elles par des escaliers en �l�vation, et monter une bonbonne de gaz butane d�environ 30 kg dans les couloirs tr�s �troits et plus qu��reintants, surtout pour les enfants, les vieux et les vieilles qui n�ont personne pour se charger de cette harassante besogne. Il ne faut pas aussi oublier l�aspect financier, nous payons 2 � 3 fois plus cher notre consommation annuelle en gaz par rapport � nos voisins des autres quartiers, qui, eux, ont la chance d��tre raccord�s au r�seau de gaz de ville. Si nous faisons un petit calcul des sommes que nous avons d�bours�es arbitrairement durant toutes ces ann�es, nous trouverons que nos pertes se chiffrent en dizaines de millions de centimes, et ce, � cause de la n�gligence, du d�dain et m�me du m�pris de Sonelgaz envers nous les r�sidants de Oued-Roumane. Lorsqu�il s�agit de s�vir, la r�action de cette entreprise est fulgurante, j�en ai subi les cons�quences moi-m�me, depuis presque un si�cle que je r�side dans ce quartier, j�ai toujours pay� mes factures dans les d�lais, une seule fois, j�ai eu le malheur d�oublier de m�acquitter d�une facture ne d�passant pas les 400 DA ; les responsables de cette soci�t� d��lectricit� et de gaz n�ont pas h�sit� une seule seconde � m�envoyer une �quipe de sous-traitants me couper l��lectricit� en plein hiver. Aujourd�hui, nous ne savons plus � qui nous adresser pour que l�on daigne, enfin, prendre nos dol�ances en consid�ration. Nos �lus locaux de l�APC, Wilaya et d�putation ne se rappellent de l�existence de notre quartier que pendant la dur�e de leurs campagnes �lectorales. B�la�d Mokhtar,