Au moment du d�bat � l�APW sur le secteur du tourisme, le wali de Boumerd�s a lanc� un pav� dans la mare � propos de la gestion du foncier de la wilaya. C�est effectivement un dossier lourd, tr�s lourd dans cette wilaya. Le chef de l�ex�cutif a, en effet, remis en cause la l�galit� de la possession par l�EPLF d�un terrain de 33 ha dans la ZET de Zemmouri. Le wali a d�plor� le fait que ce terrain soit c�d� au dinar symbolique. Il a affirm� qu�il n�y a aucune trace de cette transaction fonci�re. Il a en outre clairement laiss� entendre que la vente a �t� effectu�e � la limite de la l�galit�. Selon lui, la wilaya �tudie la possibilit� de faire payer cette assiette fonci�re � sa juste valeur sinon pourquoi ne pas la r�cup�rer. Dans son r�quisitoire, le wali a �t� appuy� par un �lu du PT (Parti des travailleurs), notaire de son �tat. �En 1988, lorsque nous avons �t� charg�s par l�APW de collecter des informations sur cette affaire, nous n�avions trouv� aucune trace de l�affectation de ce terrain sur le registre des d�lib�rations de la commune de Zemmouri. Donc la d�lib�ration qui a permis cette cession est nulle. La vente de ce terrain est donc ill�gale�, clamera-t-il devant une assistance m�dus�e. Au lendemain de l�ouverture de ce dossier, des informations ont vite circul� et des accusations ont �t� clairement �mises. L�actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, El- Hachemi Djiar, est cit� pour dilapidation de terre. Or, si les pourfendeurs du ministre ont quelque chose � lui reprocher, ils doivent n�cessairement citer en r�f�rence la toute premi�re mandature du premier wali, c'est-�-dire � la cr�ation de la wilaya (1984/1987). M. Djiar n�est probablement pas concern� par le dossier de ce terrain. En effet, cette affaire a �t� g�r�e par feu Benoudjit, wali entre 1987 et 1990. Ce dernier, rappellent ses amis, a �t� �cart� justement de son poste pour avoir refus� de cautionner la dilapidation des terrains agricoles. Pour preuve de son engagement, il n�a laiss� � ses enfants et sa femme enseignante qu�un appartement, soutiennent-ils. Ce logement situ� dans une cit� de Boumerd�s, il l�avait d�ailleurs acquis difficilement apr�s son limogeage et ce, gr�ce � l�appui des ses amis qui gardent de lui un souvenir de probit�. Cela pour l�histoire, et pour mieux situer le contexte dans lequel est survenue cette transaction.. Au lendemain de cette sortie du wali, nous nous sommes rapproch�s des responsables de cette entreprise �tatique de promotion immobili�re (EPLF) pour entendre ce qu�ils avaient � dire. En 1988, la wilaya leur a confi�, selon ce que nous avons entendu, 5 ZET (zone d�expansion touristique), notamment celles de A�n-Taya, Corso, Rocher blanc (Th�nia), Zemmouri et Tagdemt (Dellys) pour les valoriser en vue d�attirer les investisseurs. Il est question de d�cisions d�affectation. �D�ailleurs, � l��poque, le Calpi nous avait transmis les dossiers de trois op�rateurs �conomiques priv�s int�ress�s par des investissements dans la ZET du Rocher blanc. Nous leur avions d�limit� les assiettes et ils avaient pay� le prix convenu. Comme la cession n�avait pas abouti, ils ont �t� rembours�s. Au final, seule la concession de Zemmouri avait �t� finalis�e�, dira l�un d�eux. Effectivement, cette transaction a �t� accomplie suivant l�acte de propri�t� num�ro 9 enregistr� sous le num�ro 94 le 2 mars 1994. Il s�agit d�une propri�t� extraite du domaine priv� de l�Etat et non du patrimoine communal, d�une superficie de 33 hectares 82 ares et 50 centiares. 18 dinars le m�tre carr� �tait le prix arr�t� par les autorit�s. L�EPLF a pay� au Tr�sor public, en plus des frais d�enregistrement, pr�s de 600 millions de centimes. L�acqu�reur (l�EPLF) a h�rit� de deux occupants. L�un a �rig� un camp de toile et le second a lanc� la construction d�un h�tel rest� � ce jour inachev�. �Ils n�ont b�n�fici�, avant la transaction avec l�EPLF, que d�un droit de location provisoire�, affirme notre interlocuteur. �L�affaire est en cours de justice�, pr�cisera-t-il. Par la suite, l�EPLF a lanc� la construction de 295 bungalows, vendus � des particuliers. Certains ont proc�d� � de grosses d�penses pour des am�nagements. Par ailleurs, d�but 2003, une soci�t� canadienne s�est propos�e pour investir 3 millions de dollars dans la construction en partenariat avec l�EPLF, sur ce terrain, d�un village touristique int�gr�. Au cours de l�expos� de la premi�re esquisse par les ing�nieurs canadiens, un grand nombre d�infrastructures ont �t� propos�es, avec une meilleure exploitation du potentiel marin, dunal et forestier. Dans leur souci de pr�server l�environnement et de prot�ger la for�t, les Canadiens ont pr�conis�, entre autres, l�installation d�une station d��puration des eaux us�es rejet�es par le village en question. Le projet avait le soutien de la wilaya. Par contre, d�apr�s ce que nous avons su, le minist�re du Tourisme avait �mis quelques r�serves. Puis survint le s�isme de 2003 qui a tout perturb�. Au sujet du projet de Zemmouri, il �tait question de la n�cessit� de revoir les calculs techniques pour mettre � jour les constructions projet�es avec les nouvelles normes antisismiques impos�es � la r�gion. N�anmoins, les Canadiens ne se sont plus manifest�s. Deux questions se posent : l�EPLF n�a donc pas de capacit�s de communication pour intervenir et donner des informations sur le sujet qui la concerne et d�fendre ainsi son honneur ? Les archives existent, permettant aux uns et autres de se faire une id�e pr�cise sur le dossier avant de lancer un d�bat public. Dans le cas contraire, c�est la p�rennit� de l�Etat et de son administration qui en prennent un coup. Est-il propice de lancer cette pol�mique contre l�EPLF � un moment crucial de son existence du fait qu�elle est, � l�instar de toutes les EPLF du pays, en cours de restructuration? Au cours de nos br�ves investigations, nous avions su que des man�uvres ont �t� mises en branle pour d�nicher des informations consid�r�es comme �tant confidentielles, qui n�ont rien � voir avec le sujet, mais qui seront, sans aucun doute, tr�s utiles pour quelqu�un qui a l�intention de se livrer � des pressions politiques. Affaire � suivre.