Une polémique au sujet de la vente de la forêt du Sahel, à Zemmouri relevant de la wilaya de Boumerdès, a soulevé un tollé général auprès des institutions de l'Etat et en premier lieu le chef de l'Exécutif. Ce dernier s'est interrogé, lors de la dernière réunion de l'APW, comment 34 hectares d'une forêt relevant du domaine public «ont été cédés au dinar symbolique à l'EPLF de Boumerdès sur une simple délibération de l'APC de Zemmouri». Cette parcelle de terrain relevant de la forêt maritime de la station balnéaire de Zemmouri El-Bahri a été cédée à l'agence foncière de Boumerdès, laquelle l'a revendue à l'EPLF qui, à son tour, y a érigé des bungalows touristiques. Le premier responsable de l'exécutif de Boumerdès s'est dit très «inquiet de la manière avec laquelle a été effectuée l'opération qui a permis à une si belle forêt de disparaître du jour au lendemain, avant d'être urbanisée et sans que sa valeur réelle ne soit prise en considération notamment sur le plan financier». Pour l'ancien PDG de cette entreprise, Mohamed Selkim, cette transaction est des plus normale vu que les conditions légales et réglementaires étaient, selon lui, réunies. «La vente du terrain du Sahel s'est faite le plus normalement du monde. A l'époque, dit-il, personne ne pouvait s'aventurer dans cette forêt qui était devenu le nid et le repaire des terroristes. En ce qui concerne la transaction elle même, celle-ci s'est faite sur la base de 17 DA le prix du mètre carré. Celui du front de mer par exemple coûtait à l'époque 35DA. L'EPLF de Boumerdès avait, au même titre que d'autres opérateurs, concouru pour cette parcelle de terrain. On a conclu l'affaire sur la base de 17DA le mètre carré, ce qui fait au total 6 millions de DA pour les 34ha. Donc, la forêt n'a pas été cédée au dinar symbolique comme tentent de le faire croire certains. A l'époque, cette somme représentait un très bon pactole.» «De plus, interroge-t-il, il y avait d'autres ventes effectuées en cette période. Pourquoi veut-on seulement déterrer celle qui concerne l'EPLF?» et de poursuivre: «Il y a bien des entreprises privées qui ont acheté des terrains, deux fois supérieurs en superficie que le nôtre, pour le prix de 17 DA le mètre carré sans toutefois subir la vindicte du premier responsable de la wilaya.» L'enquête confiée à la direction régionale des Forêts de Boumerdes progresse lentement. Les responsables de l'EPLF de Boumerdès ont tous été entendus par le chargé de cette enquête. Aujourd'hui, des voix officielles suggèrent de reverser ce patrimoine à l'APC de Boumerdès. A ce sujet, l'ex-PDG apporte les précisions suivantes. «Le terrain a été acquis d'une manière réglementaire avec une délibération en bonne et due forme du Conseil communal. Il ne peut donc être transféré à la commune de Boumerdès pour la simple raison que cela constitue une violation de la loi. Si l'Etat décide de rendre ce terrain à son propriétaire légal, c'est-à-dire l'agence foncière, il est obligé de se référer à la chambre administrative pour casser l'acte de propriété qui était, je le répète encore une fois, acquis dans un cadre légal et réglementaire.» Le groupe EPLF Boumerdès est à la tête de 13 filiales. En quinze années, le groupe EPLF Boumerdès est devenu un des plus grands noms de la promotion immobilière et foncière en Algérie avec pour optique l'investissement touristique.