Le pr�sident de l�association des diab�tiques de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj, M. Douibi Abdelkader, dresse un bilan de trois ann�es d�activit� dans lequel il d�nonce une pr�carisation accrue des conditions de vie des malades chroniques (diab�tiques) non assur�s sociaux, et la multiplication de dysfonctionnements administratifs des institutions (DAS, Cnas, Casnos). Au m�pris du droit � la sant� de 2 800 personnes atteintes de pathologies lourdes que compte cette association. Et pour cause, ces personnes d�munies et diab�tiques �taient titulaires de registres du commerce (vendeurs de fruits et l�gumes, peintre, ma�on, �lectriciens...) et avaient surtout besoin de ce document pour �tablir un passeport, afin d�avoir un visa d�entr�e en France, en d�autres termes partir du pays � la recherche de l'eldorado. Beaucoup ont d�chant� apr�s une fin de non-recevoir des services consulaires fran�ais ; quelque temps apr�s, ces m�mes personnes se retrouvent malades chroniques (diab�tiques ou autres) et sans ressource aucune. Face � cet �pineux probl�me de sant�, elles s�adressent � la Cnas et Casnos pour se faire �tablir une attestation de non-affiliation et autres documents des imp�ts afin de pouvoir b�n�ficier d�une assurance sociale pour personnes d�munies. Mais les directions Cnas, Casnos et imp�ts refusent de leur �tablir les documents, en cons�quence de quoi ces malades sont livr�s � eux-m�mes. Heureusement que l'association des diab�tiques leur vient en aide sinon ils ne seraient plus de ce monde. L�association des malades diab�tiques re�oit deux subventions annuelles, l�une de la wilaya dont l�enveloppe est de 200 000 DA, et l�autre de l�APC de 100 000 DA, de quoi prendre en charge les malades en mati�re de m�dicaments pour 15 jours. Le reste de l�aide provient de certaines grossisteries, et surtout de l�entraide entre malades chroniques assur�s sociaux � l�endroit des malades d�munis non assur�s. Sur les 2 800 personnes diab�tiques, l�on compte 30% de jeunes dont l�un est un nourrisson de 16 mois. Le local qui abrite l�activit� de l'association se trouve dans un �tat de d�labrement avanc�. Le wali a �t� inform� de la situation, selon Douibi Abdelkader, et compte leur venir en aide en mettant � leur disposition un local viable. En tout �tat de cause, qui doit prendre en charge ces malades non assur�s ? Evidemment, la Cnas, le Tr�sor public, ou la direction de l�action sociale et sanitaire. Pourvu que l�appel de cette association donne des id�es � nos ministres. Layachi Salah-Eddine
Les enfants de la poubelle Ils ont sept, huit, neuf, dix ou onze ans, rarement plus, tous issus de milieux d�favoris�s, sillonnant les quartiers de la ville et �ventrant les sacs � ordures, en qu�te d�objets en plastique, � savoir bouteilles, bidons et tous genres de r�cipients et quelques chutes m�talliques de plomb, de fer, de zinc ou d�aluminium qu�ils revendront � des prix d�risoires � l�usine de r�cup�ration du coin. Ils op�rent de nuit, faisant du monde nocturne leur univers qui les prot�ge des regards curieux des passants. Souvent maladroits et pris de panique, les enfants de la nuit n�ont que tr�s peu de temps pour �ventrer les poubelles et �parpiller leur contenu, laissant derri�re eux toutes sortes de d�chets sur les trottoirs et les chauss�es compliquant ainsi davantage la mission des �boueurs. A l�image des qu�mandeurs professionnels, les petits innocents d�barquent dans de vieux v�hicules us�s par le temps, conduits par des adultes sans scrupules qui forment les tentacules du r�seau �op�ration poubelles�, qui les d�posent un peu partout, le temps d�un ramassage cons�quent pour les reprendre ensuite vers la m�me mission tout au long de la nuit. Certains parmi eux s�ing�nient, � force de fr�quenter les m�mes coins, dans le rep�rage des demeures les plus accessibles et les moins s�curis�es, en vu d'�ventuels casses occasionnels, command�s par les adultes employeurs. Les petits ca�ds, eux, sont de petits adolescents endurcis, plus anciens dans le m�tier, qui assurent les recrutements permanents des petits bleus qui ob�issent au doigt et � l��il � leurs petits chefs qui les g�tent de temps � autre par de petits apports de lotions magiques, qui leur font oublier le stress de leur mission nocturne. C�est un peu �a Bordj..., une souffrance quotidienne d�enfants d�sempar�s qui ont compl�tement oubli� l�autorit� parentale sous la pression d�une pauvret� caract�ris�e.