Le diabète représente 35% des pathologies chroniques dans la wilaya de Boumerdès. Le diabète est une réalité sanitaire préoccupante aussi bien en Algérie que dans d'autres pays du monde », a déclaré Me F. Abadia, docteur et conseillère à la Cnas de Boumerdès. Intervenant lors de la journée d'étude et de réflexion organisée récemment, à la maison de jeunes Saïd Snani, par l'Association des diabétiques de Boumerdès, Mme Abadia révèle que 10% de la population algérienne, soit 3,5 millions d'habitants sont atteints de cette grave maladie (280 millions à travers le monde). Pour ce qui est de la wilaya de Boumerdès, l'oratrice note que 35% des personnes atteintes de maladies chroniques dans la wilaya de Boumerdès sont des diabétiques. « Les dernières statistiques font état de 39 996 personnes atteintes de maladies chroniques dont 14 226 diabètes, 6973 HTA (hypertension artérielle) », a-t-elle précisé. Poursuivant, l'oratrice souligne que ces chiffres connaissent une augmentation sans précèdent ces dernières années et risquent de doubler d'ici 2030. « Durant le premier trimestre de l'année en cours nous avons recensé 485 nouveaux cas de diabète et 504 cas de HTA », a-t-elle indiqué, ajoutant que plus de la moitié des malades sont de sexe féminin. La tranche d'âge la plus touchée varie, selon la même source, entre 56-70 ans pour la première maladie et 36-54 ans pour la deuxième. Pour ce qui est du volet prise en charge, l'oratrice note que 27 039 malades chroniques de la wilaya dont 9454 diabètes sont assurés et affiliés à la Cnas. Plusieurs systèmes de prestation ont été en effet mis en en place dans cette optique, dont la dernière est la carte Chiffa. Cette dernière qui contient le code de la maladie et son traitement constitue un vrai changement dans ce domaine d'autant qu'elle permet à ses porteurs de faire le contrôle dans tous les centres payeurs Cnas de la wilaya, a-t-on expliqué. Intervenant en marge de cette journée, le Dr Bruri note que les causes favorisant l'expansion de la maladie du diabète sont de plus en plus nombreuses aujourd'hui. Il a cité entre autres, l'obésité, l'urbanisation effrénée, le bouleversement des habitudes alimentaires, le sédentarisme excessif…etc. M. Bruri note qu'une augmentation de 1 kg du poids corporel est associée à elle seule à une augmentation de 9% de la prévalence du diabète, signalant que 22,6% des diabétiques recensés en Algérie sont obèses. De son côté, le représentant de la DAS, le Dr El Yazid Faïza qui est intervenue sur la prise en charge des démunis non assurés explique que la mise en œuvre effective de la réforme hospitalière, prévue pour les prochains jours, ne signifie en aucun cas la fin de la médecine gratuite, comme le pense la majorité de la population. Prise en charge insuffisante Ainsi, de nombreux malades ayant pris part à cette rencontre disent ignorer les avantages et les dispositifs de prise en charge mis en place par l'Etat en leur direction. La DAS précise dans ce cadre que les assurés sociaux et les démunis, assurés ou non assurés, continueront à bénéficier de l'accès aux soins dans les établissements de santé publique comme par le passé, sans rien payer en contrepartie. En sus de cela, les malades chroniques et les personnes âgées issus de ces catégories sociales particulières bénéficient également des avantages du tiers payant, et ce au même titre que les retraités assurés. Le représentant de la DAS indique qu'une carte attestant de leur qualité d'assuré social ou de démuni leur sera toutefois exigée avant de bénéficier d'un minimum de soins. L'application de ce dispositif de contractualisation a permis de couvrir une population, aux conditions sociales précaires ou moyennes, estimée à plus de 40 000 personnes. 80 % des détenteurs de cette carte sont des pères de familles dont le revenu mensuel est inférieur à 5525 DA et non affiliés à aucune structure sociale. Quelque 756 cartes de soins ont été délivrées à ce jour par les services de la DAS de la wilaya au profit de personnes démunies non assurées socialement, à la faveur dudit dispositif dans le but de venir en aide à cette catégorie vulnérable de la population. Le seuil d'éligibilité au dispositif d'accès aux soins gratuits est fixé désormais à 5525 DA/mois. La DAS explique le retard mis dans la concrétisation des objectifs attendus par le temps consommé dans le but de mettre les barrières qui empêchent le détournement de l'aide et les lenteurs constatées dans le traitement des dossiers des personnes nécessiteuses. Les travaux de cette journée ont été clôturés par un débat sur la prise en charge des malades diabétiques, qui a été animé par le président de la Société algérienne de diabétologie, le Pr Khalfa.