Le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales a r�agi, hier, aux accusations du g�n�ral fran�ais � la retraite Fran�ois Buchwalter mettant en cause l�arm�e alg�rienne dans l�assassinat des moines de Tibhirine. Nourredine Yazid Zerhouni a qualifi� cette affaire de �pi�ce de th��tre de marionnettes japonais dont la sc�ne se trouve en France�. Alger a fini par r�agir officiellement aux accusations du g�n�ral fran�ais � la retraite Fran�ois Buchwalter. Une r�action tout en ironie � mettre sur le compte du ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales. �Cela me rappelle le kabuki, le th��tre de marionnettes japonais. Un souffleur se tient dans l�arri�re salle et se charge de dicter les paroles. Cette sc�ne se trouve en France et moi je suis ministre � Alger�, a d�clar� Nourredine Yazid Zerhouni en marge d�une rencontre avec une d�l�gation chinoise qui s�est d�roul�e hier au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et g�ophysique de Bouzar�ah. Zerhouni n�en dira pas plus. Souffleur, marionnettes, sc�ne, th��tre� pour le ministre, la r�apparition de l�affaire des moines de Tibhirine n�est, en d�finitive, qu�une farce � la fran�aise. M�me ironiques, ses propos ont l�avantage de briser le silence assourdissant impos� par les autorit�s alg�riennes au sujet de cette affaire. Reste qu�en appliquant cette strat�gie, le gouvernement alg�rien a r�ussi � transformer ce dossier en scandale politique franco-fran�ais. Nicolas Sarkozy a �t� le premier � foncer t�te baiss�e suite aux �r�v�lations� du g�n�ral Fran�ois Buchwalter. �Je vous dis une chose, je veux la v�rit�. Les relations entre les grands pays, elles s��tablissent sur la v�rit� et non pas sur le mensonge (�). On ne peut pas dire que l�amiti� entre les peuples et entre les pays peut r�sister aux mensonges. Il faut faire la lumi�re, il n�y a rien � cacher. En tout cas, de mon point de vue, je suis vraiment d�termin� � ce que la lumi�re soit faite�, d�clarera dans un premier temps le pr�sident fran�ais. Quarante-huit heures plus tard, Sarkozy change totalement de ton. �Je n�ai accus� personne. Je veux que justice soit faite (�) Pourquoi voudriez-vous que mes relations avec le pr�sident alg�rien s�en trouvent boulevers�es ? La justice est saisie, que la justice dise la v�rit�. Moi je m�en tiens quand m�me au communiqu�, je crois num�ro 44, du GIA en 1996 revendiquant l�assassinat des moines.� Les jours suivants, les r�actions des responsables fran�ais en poste � l��poque des faits viendront d�mentir la version �qui-tu-quiste� de Buchwalter. A l�instar de celle de l�ancien minist�re des Affaires �trang�res, Herv� de Charette. �Cette version, je ne peux pas la contester plus qu�une autre, elle est quand m�me au quatri�me degr� : c�est l�homme qui a vu l�homme, qui a vu l�homme qui a tu� l�ours.� L�affaire tourne ensuite � la pol�mique entre l�ancien juge antiterroriste, Jean-Louis Brugui�re et l�avocat Patrick Baudouin. �En r�alit�, depuis le d�but, cet avocat veut d�montrer que les services alg�riens sont impliqu�s dans ces meurtres avec la participation de la France ; la droite, alors au pouvoir, �tant �videmment complice... Me Baudouin ne d�fend pas l'int�r�t des victimes en se faisant de la publicit� avec une pol�mique purement id�ologique�, explique le magistrat dans un entretien accord� � la presse parisienne. Aujourd�hui, � la lueur des d�clarations de Zerhouni, il serait utile de savoir qui se cache derri�re le souffleur-marionnettiste du kabuki fran�ais.