L��crivain alg�rien Waciny Laredj s�attelle actuellement � la traduction en langue fran�aise de son dernier roman Cr�matorium: sonate pour les fant�mes de J�rusalem, publi� en septembre dernier, simultan�ment � Alger et Beyrouth et laur�at du prix du Livre d�or au dernier Sila 2008. Avec la complicit� de Marcel Bois, un linguiste tr�s connu pour ses traductions des romans de Benhadougga et Tahar Ouattar, Waciny Laredj a entrepris depuis des mois la traduction de son nouveau roman. La version originale a �t� favorablement accueillie par les lecteurs et la critique arabes. La version fran�aise sera publi�e aux �ditions Actes Sud. L�auteur a expliqu�, dans un entretien paru dans la derni�re livraison de Kalila, une revue �dit�e par le Centre culturel alg�rien de Paris, que son roman traite de la question palestinienne. �C�est surtout une partition musicale avec un personnage qui nous ressemble tous. May est une artiste peintre palestinienne qui a quitt�, dans des conditions dramatiques, J�rusalem en 1948. A la fin de sa vie, elle est tent�e par le retour au pays. Cinquante ans d�absence, d�exil forc� et autant d�ann�es pour se forger une renomm�e internationale dans la musique�, explique-t-il. �C�est Juba, son unique fils, qui continue jusqu�� la fin du roman � ex�cuter ses beaux morceaux de musique sur son piano, qui raconte les derniers souvenirs de May, tout en les m�lant parfois aux �v�nements pr�sents ou aux souvenirs de sa m�re. Une continuit� � travers l'art, comme si la mort, en fin de compte, n'existait plus�, a-t-il ajout�. Waciny Laredj ajoute : �Je voulais, dans ce roman, toucher le Palestinien par le truchement de son humanit� et non pas par le discours politique dominant, triomphaliste soit-il. Dire qu'il s'agit juste d'un �tre qui ne demandait pas plus que les autres : le droit � l'existence, � la libert� et au bonheur.� �May, qui a fini de buter contre les murs de la solitude, inculque � Juba, malgr� sa profonde d�tresse, l�art de s�ouvrir � une conversion ? vers l�homme, c�est-�-dire ce dialogue positif, et l�art musical est le meilleur moyen pour y arriver. Je comprends tr�s bien pourquoi un critique a dit � propos de ce roman : Cr�matorium se lit comme un po�me, et s'�coute comme une partition musicale �. Le romancier alg�rien a pr�cis� que la traduction de ce roman n�est pas chose ais�e. �Marcel Bois et moi-m�me sommes en plein chantier depuis des mois. Un travail dur, historiquement compliqu�, des noms, des lieux et des �v�nements qu'il faut v�rifier � la loupe pour avoir une traduction digne de ce nom�, a-t-il pr�cis�. Le manuscrit sera remis en septembre � l��diteur. Sa sortie est pr�vue en 2010.