Si les deux lourdes interventions chirurgicales qu�a subies en France la jeune Roma�ssa semblent avoir r�ussi, aujourd�hui pour cette jeune Alg�rienne de Chlef qui a pu �tre sauv�e, gr�ce � la mobilisation de nos lecteurs et de nombreux Alg�riens d�ici et de l�-bas suite � l�appel de notre confr�re Ma�mar Farah sur ce cas humanitaire, tout cependant n�est pas encore fini et l�irr�parable n�est pas encore � exclure. Roma�ssa devra quitter la fondation Rothschild ce vendredi, si une prolongation par la Cnas de sa prise en charge, arriv�e � �ch�ance, ne lui est pas envoy�e. Roma�ssa comme sa m�re qui l�accompagne dans cette dure �preuve attendent avec angoisse. Nous leur avons rendu visite au service chirurgie de cet h�pital parisien. C�est Nadia, la jeune maman qui nous a re�ue, Roma�ssa ayant �t� transport�e au scanner pour diff�rents contr�les. En attendant son retour, sa m�re, les yeux humides, nous raconte les diff�rentes p�rip�ties par lesquelles sa fille et toute la famille sont pass�es depuis 2005 alors que la petite n�avait que 5 ans (elle en a dix aujourd�hui) ; les diagnostics contradictoires et les nombreux changements de traitements dont certains ont malheureusement aggrav� sa situation. �Ma fille est presque sauv�e et je ne remercierai jamais assez tous ceux qui se sont mobilis�s pour qu�elle puisse �tre enfin dirig�e vers un service sp�cialis�. Les autorit�s aussi ont �t� sensibles, et c�est ainsi que tant le ministre du Travail que le directeur g�n�ral de la Cnas ont vite r�agi en d�livrant une prise en charge et la billetterie pour Roma�ssa et moim�me. � Mais, nous explique-t- elle, tout en nous montrant les diff�rentes attestations et certificats m�dicaux : �Roma�ssa n�a pas une maladie commune.� Elle souffre de �l�enc�phalite de Rasmussen�, autrement dit une �pilepsie que qualifient ses m�decins de �s�v�re et rare�. Tellement grave, qu�hospitalis�e depuis le 30 juin dans le service de neurochirurgie de la fondation Rothschild, elle a �t� op�r�e le 10 juillet pendant onze heures pour une �d�connexion de tout l�h�misph�re c�r�bral gauche�. Une deuxi�me intervention a eu lieu le 30 juillet dernier et aujourd�hui, selon les propres termes et recommandations des m�decins qui l�ont op�r�e, �une surveillance m�dico-chirurgicale est imp�rative� afin, disent-ils, �de pr�venir les complications postop�ratoires � distance ; adapter le traitement anti�pileptique ; assurer des contr�les en EEG et IRM ; entamer une r��ducation fonctionnelle du fait de son h�mipl�gie et une orthophonie intensive et sp�cialis�e du fait de l�aphasie, autrement dit de la perte, en grande partie, de la parole. C�est pour toutes ces raisons que les m�decins consid�rent qu��il est indispensable de prolonger la prise en charge sur une dur�e minimale de six mois. Roma�ssa est attendue pour ce suivi, depuis le 3 ao�t dans un nouvel �tablissement, � l�h�pital national Saint- Maurice, dans le 94�. Et c�est l� que tout se complique, nous dit encore sa m�re qui n�a cess� de transmettre par fax les attestations des m�decins et leurs recommandations pour demander une prolongation de la prise en charge. Elle n�a cess� aussi d�appeler � Alger pour alerter sur ce silence, mais en vain ! Aucune r�ponse alors que la petite risque d��tre dans la rue d�s vendredi. C�est toute l�angoisse de la maman qui, en m�re courage, accueille enfin sa fille ramen�e dans la chambre apr�s de longues heures de contr�les. La belle et si fr�le rescap�e nous sourit mais un sourire triste qui en dit long sur ce qu�elle endure et ce qu�elle a endur� depuis 5 ans et sur ses interrogations quant au futur. Ce futur d�une toute jeune adolescente dont l�avenir d�pend d�un petit papier, un s�same qui lui redonnerait enfin vie et qui lui permettrait enfin de rentrer au pays gu�rie et de reprendre le chemin de l��cole. Alors que nous nous appr�tions � quitter Roma�ssa et sa m�re, nous avons re�u un coup de fil de Samia Amrous : c�est la dame alg�rienne qui n�a aucun lien de parent� avec la famille et qui accueille chez elle la maman de Roma�ssa, lorsque la petite malade est en r�animation, parce que nous dit elle �le cas dramatique de Roma�ssa la bouleverse�. Et cette admirable dame nous dit encore : �Je fais des mains et des pieds, j�ai vu les assistantes sociales de l�h�pital, j�ai �t� voir les services des aides m�dicales mais malheureusement, le cas de Roma�ssa est tellement lourd que la prolongation de sa prise en charge est absolument vitale.� Esp�rons qu�elle soit entendue par ceux � minist�re et Cnas � qui ont fait le premier geste et qui comprendront s�rement que leur geste aura �t� vain s�il n��tait suivi par cette prolongation de prise en charge.