La F�d�ration internationale d�athl�tisme (IAAF) ne fait pas l�autruche comme d'autres f�d�rations sportives face au dopage : elle a dans sa mire une quinzaine de moutons noirs sur lesquels elle redouble ses contr�les. La cellule antidopage de l�IAAF, consciente que les tests men�s au hasard ne sont pas la strat�gie la plus efficace, a d�partager les quelque 500 athl�tes de l��lite qu�elle suit en trois groupes pour plus de pertinence dans sa lutte antidopage : une liste prioritaire d�une quinzaine � une vingtaine d�athl�tes sur lesquels p�sent des soup�ons de dopage, une seconde liste d�une cinquantaine d�athl�tes plus ou moins suspects en fonction de leur discipline et de leur pays d�origine et une troisi�me liste regroupant tous les autres. �La liste prioritaire est compos�e d�athl�tes pour lesquels nous disposons d��l�ments, de faisceaux d�indices s�rieux sur d��ventuelles pratiques dopantes, sans pour autant �tre en mesure d�engager des poursuites disciplinaires d�un point de vue r�glementaire�, explique Thomas Capdevielle, le conseiller juridique du d�partement antidopage de l�IAAF. �Le deuxi�me groupe est plus al�atoire : il regroupe principalement des athl�tes de disciplines ��� risque�� ou des athl�tes venant de pays o� il n�existe aucune structure de lutte contre le dopage et, a fortiori, de programme national de contr�les antidopage �, souligne le juriste. �Nous devons ajuster notre programme en fonction de ce qui se passe au niveau national�. Sport roi des Jeux olympiques, l�athl�tisme fut le sport le plus touch� par des cas de dopage � P�kin. La moiti� des 14 affaires concernaient des athl�tes, et quatre de ces sept athl�tes �taient des m�daill�s, dont l�un en or : Rashid Ramzi, l�ancienne fiert� marocaine qui a remport� le 1500 m sous les couleurs du Bahre�n avant d��tre rattrap� par les analyses r�trospectives men�es cet hiver par le Comit� international olympique (CIO). Avant le d�but des Championnats du monde � Berlin (15-23 ao�t), Ramzi devrait �tre officiellement d�chu de son titre par le comit� ex�cutif du CIO qui se r�unit dans la capitale allemande cette semaine. D�autres podiums doivent �tre aussi revus, notamment celui du 1 500 m f�minin des pr�c�dents Mondiaux, � Osaka en 2007. Fin juillet 2008, l�IAAF avait r�ussi � d�monter la supercherie de sept athl�tes russes, parmi lesquelles la vice-championne du monde du 1 500 m Yelena Soboleva, qui avaient truqu� leurs �chantillons urinaires lors de contr�les antidopage au printemps 2007. La F�d�ration russe, charg�e de sanctionner ses championnes, presque toutes m�daill�es sur la sc�ne internationale ou europ�enne, avait fix� par un tour de dupes la fin de leur suspension au printemps pass�. Jugeant inadmissible cette sanction qui revenait � une peine effective de quelques mois au lieu des deux ans minimum pr�vus et leur donnait espoir d��tre en piste aux Mondiaux, la F�d�ration internationale a obtenu le 22 juillet aupr�s du Tribunal arbitral du sport (TAS) qu�elles restent hors jeu jusqu�en avril 2011. A la veille de ce grand rendez-vous, d�autres contr�les positifs sont venus secouer les s�lections jama�caine et br�silienne pour les Mondiaux. Le Br�sil a exclu cinq athl�tes, mais la Jama�que n�a eu d�autre choix que de blanchir les siens, �car la substance incrimin�e (la m�thylhexanamine, un produit stimulant) ne figure pas sur la liste des produits interdits par l�Agence mondiale antidopage (AMA)�, a expliqu� la commission antidopage jama�caine (JADCO).