Il est devenu courant, � Oran, de voir devant chaque arr�t de bus des personnes avec des carnets entre les mains, d�autres portant des badges, exigeant des transporteurs de payer leur passage, et ce, en toute ill�galit�. Ce qui aggrave la situation et encourage ce ph�nom�ne, c�est bien l�anarchie qui r�gne dans le milieu des transports en commun. Ceux qui refusent de payer ces raquetteurs sont tout simplement agress�s. �Tout le monde s�est habitu� � cette situation, les gens ne r�agissent plus�, d�plore avec amertume un chauffeur de bus de la ligne 34. �Il arrive qu�on assiste � l�agression de l�un de nos coll�gues, mais sans pouvoir lui apporter aucune aide ; c�est d�solant, mais vous ne pouvez rien faire. Ce sont souvent les receveurs qui sont victimes des agissements de ces d�linquants, d�ailleurs, souvent il s�agit d�exreceveurs convertis en faux chefs de quai. Je ne suis qu�un simple employ�, je ne vais tout de m�me pas m�amuser � faire le gendarme, cette t�che revient aux institutions charg�es du maintien de l�ordre public et de la s�curit� des biens et des personnes. Si ces derni�res ne font souvent pas convenablement leur devoir, cela ne veut pas dire que je dois abandonner mon travail de chauffeur et courir apr�s ces d�linquants�, se justifie notre interlocuteur. Le nombre de ces pseudo chefs de quai, qui se comptaient autrefois sur les doigts d�une seule main, a atteint des seuils alarmants. �Il existe au moins une vingtaine de points de p�age sur chaque ligne�, explique le pr�sident de la f�d�ration des transporteurs d�Oran relevant de l�UGCAA (Union g�n�rale des commer�ants et artisans alg�riens). Les dix ou vingt dinars que remettaient les transporteurs en commun auparavant � chaque passage par ces points � ces faux chefs de quai, devenus de plus en plus gourmands, ne leur suffisent plus. �Il arrive que certains parmi ces faux chefs de quai exigent jusqu�� 100 DA le droit de passage, ce qui revient, � peu pr�s en moyenne, au transporteur � 1 600 DA par jour�, d�plore le pr�sident de la f�d�ration des transporteurs. Une �taxe de tranquillit� pay�e ch�rement pour �viter la confrontation avec ces �mafias� qui n�h�sitent souvent pas � user de la violence � l�encontre des transporteurs qui s�opposent � leur diktat. Ainsi, dans ce contexte, on nous cite � titre d�exemple qu�au moins quatre bus exer�ant dans diff�rentes lignes urbaines, pour refus de payement, ont �t� saccag�s, � savoir les lignes : 51,34 et 4G, ceci durant les premiers jours de ce mois de Ramadan. Lorsqu�ils sont sujets � des plaintes, ces squatteurs d�arr�ts de bus, de stations de taxis ou de gares routi�res recourent � l�exploitation des mineurs pour assurer leurs revenus. Dans ce sillage, M. Mouad, le pr�sident de la f�d�ration en question, t�moigne que cette technique est effectivement la plus courante. Ces jeunes mineurs servent, comme l�explique notre source, d�interm�diaire, des sortes de messagers, mais dans le cas d�un refus, c�est au �gros mafieux� qu�aura � faire le transporteur. �Tu ne peux m�me pas savoir de quel c�t� te viendra le coup�, ajoute notre interlocuteur. La mise en place des chefs de quai d�sign�s par les propri�taires particuliers des bus, selon le pr�sident de la f�d�ration des transporteurs, ne date pas d�hier. Elle remonte aux ann�es 1980, une fois que les APC ont cess� de g�rer les stations, et ce, en raison du nonpayement des droits de stationnement par les exploitants priv�s des lignes de bus. En guise de solution, le pr�sident de la f�d�ration des transporteurs estime que le tra�age des plans de circulation que les APC peuvent mettre en place, par le biais de leurs commissions de circulation en vue de l�exploitation des stations et arr�ts de bus, devraient remettre de l�ordre dans l�activit� des transports publics et mettre ainsi un terme � cette situation inacceptable.