La gare de la passerelle est devenue au fil du temps un lieu infréquentable, à cause des conditions déplorables d'hygiène et du manque flagrant de commodités. Mais que faire pour les milliers de voyageurs qui y transitent quotidiennement, sinon d'entamer rapidement le réaménagement de ce lieu de tous les dangers. En attendant la réception de la nouvelle gare routière, actuellement en cours de réalisation au chef-lieu de wilaya, les lieux de stationnement pour bus, à Béjaïa, restent un danger permanent pour les voyageurs. L'état dans lequel se trouve la gare routière desservant la côte est, dénommée entre-temps «la passerelle», est des plus inquiétants. En effet, cette aire de stationnement, consacrée aux bus assurant les dessertes vers Amizour, Tala Hamza, Tichy, Aokas, Souk El Tenine et Kherrata, ne répond plus aux normes réglementaires en vigueur. Les voyageurs, nombreux à fréquenter ce lieu, sont exposés à de graves dangers, surtout au moment où ils s'apprêtent à prendre un bus pour rejoindre leur destination. Poussière, boue, flaques d'eau, absence d'hygiène, encombrement, bousculades, tout y est, et c'est dans cette anarchie que doivent voyager les citoyens. Les pouvoirs publics, interpellés à maintes occasions à ce sujet pour engager des travaux d'aménagement de cette aire de stationnement, font la sourde oreille. Les doléances exprimées par les propriétaires de bus n'ont rien apporté, du moment que la situation est demeurée telle quelle, accentuant le malaise des nombreux voyageurs. La santé des voyageurs en danger Toutefois, si la mauvaise organisation, pratiquement imposée par les services concernés, n'inquiète aucune autorité, il n'en demeure pas moins que le danger que constitue cette aire de stationnement pour les voyageurs est d'une extrême gravité. C'est ce qu'affirment les nombreux voyageurs qui estiment que l'anarchie régnante aurait dû faire réagir les autorités depuis très longtemps. «C'est inadmissible que les services de la wilaya et ceux des transports acceptent qu'un lieu pareil, qui ne répond pas aux normes, serve de gare routière», nous dit un travailleur. Pour d'autres usagers, «il est inhumain que des voyageurs soient obligés d'attendre leur bus dans des conditions pareilles». En effet, il est difficile, voire impossible pour certaines personnes, les familles surtout, de se retrouver dans un endroit où aucune commodité n'existe. A l'arrivée de l'été, il est difficile d'attendre un bus ici à cause de la poussière que soulèvent les nombreux fourgons et minibus. A chaque passage de véhicule, notamment les poids lourds qui sortent du port tout proche, c'est le nuage de poussière garanti. Le manque d'hygiène est flagrant. Les regards d'égout débordent à chaque fois qu'il pleut. En été, les puanteurs qui s'en dégagent indisposent les usagers. Autre source d'inquiétude, la prolifération des fast-foods et autres sandwicheries. Les propriétaires de ces commerces n'ont aucun respect pour leur clientèle et servent des plats et autres victuailles en l'absence totale d'hygiène. Plus grave, beaucoup exercent sans autorisation. Devant une telle situation, les services en charge de ce dossier doivent tout simplement déclencher un plan de réaménagement dans les meilleurs délais, d'abord pour améliorer les conditions d'accueil des voyageurs, ensuite pour assurer leur sécurité à tous les niveaux. Les transporteurs aussi sont victimes Il n'est pas rare en effet qu'un voyageur soit agressé et délesté de son argent par des bandes de voyous qui rôdent aux alentours. Les transporteurs sont unanimes à reconnaître que les conditions d'exercice de la profession dans cette gare routière sont des plus pénibles. Beaucoup estiment que leur santé les préoccupe au plus haut point. «Nous sommes obligés de fréquenter ce lieu de travail malgré nous, même si nous n'arrivons plus à supporter cette situation. Ce qui se passe actuellement dans ce lieu de stationnement est d'une gravité extrême, les services habilités doivent s'en rendre compte. Les conditions d'exercice de la profession sont épouvantables, il n'y a pas la moindre commodité, et la poussière, le manque d'hygiène et l'anarchie sont notre lot quotidien», se plaint un chauffeur de bus assurant la liaison Béjaïa - Souk El Tenine. Il poursuit : «Nous avons sollicité à maintes reprises les services de la wilaya pour effectuer les travaux nécessaires, mais, jusqu'à présent, rien n'a été fait. La seule chose que ces derniers ont pu faire, c'est de nous envoyer les agents de la police pour nous surveiller afin de respecter nos horaires. C'est inacceptable de travailler dans des conditions pareilles. Nous avons même pensé un certain temps à observer un arrêt de travail, mais nous avons pensé aux voyageurs qui ont besoin de nos services.» L'hygiène laisse à désirer Par ailleurs, ce qui inquiète de plus au niveau de la station de la «passerelle», c'est certainement le manque d'hygiène, surtout au niveau des gargotes qu'on appelle à tort fast-food. En effet, les propriétaires de ces commerces qui se sont installés dans ces lieux ne respectent pas l'hygiène, comme l'affirment les nombreux voyageurs. Beaucoup d'entre eux n'arrivent pas à comprendre comment les services de l'APC et de la wilaya ont délivré des autorisations à ces gens. On retrouve même des restaurants mobiles, directement exposés à la poussière. «C'est dangereux pour la santé du citoyen car l'hygiène est totalement absente», ajoute-t-on. Les commerçants qui se sont installés dans ce lieu s'en défendent et disent qu'ils sont victimes eux aussi de la dégradation des conditions dans cette gare. Certains nous ont dit que, faute d'aménagement, les lieux sont envahis par la poussière et les saletés soulevées notamment par le passage des poids lourds et des centaines de bus qui assurent les navettes entre cette gare et les villes de l'est de la wilaya. «Les autorités doivent intervenir pour réaménager ce lieu et assurer la propreté pour tout le monde», précisent-ils. En attendant la fin des travaux de la gare routière prévue pour l'année prochaine, un plan de réaménagement de ce lieu de stationnement pour les bus de la côte Est de la wilaya s'impose.