S�tif, la capitale des Hauts- Plateaux, v�ritable p�le �conomique, jadis r�put�e par sa propret� et son organisation, est devenue par la force des choses une ville o� l�anarchie r�gne. Jamais la ville n�a connu une telle situation. Une ville o� l�informel chasse le formel. Il suffit de faire un tour au niveau de l�avenue Abacha-Amar pour voir l�ampleur des d�g�ts. Une rue a �t� compl�tement ferm�e � la circulation automobile par des vendeurs de l�informel sans que les pouvoirs publics ne daignent intervenir. Aussi, une station de bus a �t� carr�ment d�localis�e, non pas parce qu�elle g�nait la circulation, mais plut�t le march� de l�informel qui s�est agrandi de plusieurs m�tres carr�s sans que cela n�offusque les responsables de la cit�. Dans ce no man�s land o� s�applique la loi de la jungle, l�Etat n�existe pas. En plus de l�ins�curit� qui y r�gne, tout se vend et tout s�ach�te dans ce march�, m�me l�interdit. Autre constat, juste apr�s la rupture du je�ne, les rues du centre-ville de S�tif se transforment en un v�ritable bazar � ciel ouvert. Squattant trottoirs et chauss�es, des jeunes �talent leurs marchandises made in � m�me le sol provoquant des embouteillages �normes, et interdisant parfois la circulation automobile. M�me la fa�ade du bureau de poste du centreville n�a pas �t� �pargn�e et s�est transform�e en une vitrine o� sont expos�s des robes et autres effets vestimentaires. D�autres installent carr�ment leur barbecue sur la chauss�e. Et en quelques instants l�air devient irrespirable et la fum�e enveloppe tous les quartiers avoisinants. Les malheureux riverains sont oblig�s de fermer les fen�tres en ces journ�es de canicule. Ces derniers ont adress� une p�tition au chef de s�ret� de S�tif pour mettre fin � leur calvaire, mais rien n�a �t� fait jusqu�� ce jour. Autre ph�nom�ne qui commence � prendre de l�ampleur, celui des agressions des policiers. Des agents de l�ordre ont �t� victimes d�agressions perp�tr�es non pas par des inconnus mais par des gens qui ont pignon sur rue. Derni�rement, c�est au niveau du march� couvert de S�tif que deux policiers ont �t� pris � partie par des vendeurs. Les deux repr�sentants de l�ordre ont �t� bless�s. Autre sc�ne qui s�est d�roul�e en ce mois de Ramadan. Une bagarre �clate entre deux bouchers au niveau du march� couvert, les deux protagonistes utilisent couteaux et autres outils. Les badauds se sont rassembl�s en grand nombre pour assister � la sc�ne. Puis arrive un officier de police en civil, bombant son torse et exhibant fi�rement son talkie-walkie devant l�assistance. Il venait probablement passer un peu de temps. En voyant les deux bouchers aux prises avec des couteaux, notre officier de police ne trouva pas mieux que de dissimuler son poste �metteur dans la poche de son pantalon et de se fondre dans la foule pour ne plus r�appara�tre. �On voit actuellement que nos policiers n�ont aucune instruction, capacit�s et aptitudes physiques pour faire face aux voyous et aux d�linquants. On ne recrute pas des nains pour en faire des gorilles. A peine ces pauvres policiers arrivent-ils � se prot�ger eux-m�mes qu�on leur demande de prot�ger les citoyens ? Notre police est devenue tout simplement de l�emploi de jeunes�, nous ont affirm� plusieurs citoyens. Y a-t-il donc une autorit� � S�tif pour mettre fin � cette anarchie ?