L'ancien Premier ministre fran�ais Dominique de Villepin a violemment attaqu� le pr�sident Nicolas Sarkozy, hier, � l'ouverture du proc�s Clearstream dont il est le principal accus� et qui constitue le prolongement judiciaire d'une haine f�roce entre les deux hommes. �Je suis ici par la volont� d'un homme, je suis ici par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi pr�sident de la R�publique fran�aise. J'en sortirai libre et blanchi au nom du peuple fran�ais�, a d�clar� M. de Villepin avant de rentrer dans la salle d'audience. �Certains voudraient croire qu'il n'y a pas dans notre pays de proc�s politique, je veux le croire aussi et pourtant nous sommes ici en 2009 et nous sommes en France�, a-t-il ajout� soulignant que son �combat � est celui �de toutes celles et tous ceux qui se battent contre l'injustice, de toutes celles et tous ceux qui sont victimes de l'abus de pouvoir�. Accompagn� de sa femme et de ses trois enfants, l'ex-Premier ministre a �t� tr�s applaudi � son arriv�e au tribunal, avant de s'asseoir sur le banc des pr�venus. Suspect� d'avoir tremp� dans une machination pour d�stabiliser Nicolas Sarkozy avant 2007, il devait plaider d'embl�e l'irrecevabilit� de la plainte du chef de l'Etat, une des quarante parties civiles dans le dossier. Le pr�sident est, en effet, assur� de l'immunit� durant son mandat gr�ce � un article de la Constitution qui ne lui interdit pas toutefois de r�clamer justice. Pour la d�fense, Nicolas Sarkozy introduit devant le tribunal une �rupture du principe du proc�s �quitable �. Le proc�s s'est ouvert dans une ambiance hors normes. Une cinquantaine de journalistes ont d�croch� le pr�cieux badge leur permettant de p�n�trer dans la salle d'audience o� fut condamn�e � mort la reine Marie-Antoinette le 16 octobre 1793, un des �pisodes marquants de la R�volution fran�aise. Jusqu'au 23 octobre, le tribunal correctionnel va tenter de savoir qui a falsifi� des listings bancaires accusant de corruption pr�s de 200 personnalit�s du monde politique et industriel, dont Nicolas Sarkozy. Le but de cette manipulation tr�s complexe, qui remonte � 2003, �tait de discr�diter ces faux d�tenteurs de comptes aupr�s de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, en les faisant passer pour des b�n�ficiaires de pots-de-vins vers�s au moment d'une vente d'armements � Ta�wan en 1991. Un juge qui enqu�tait sur ces faits de corruption avait re�u les listings, exp�di�s anonymement. Puis une enqu�te pour d�nonciation calomnieuse avait �t� ouverte. Nicolas Sarkozy est � l'�poque ministre dans le m�me gouvernement que Dominique de Villepin, avec qui il est engag� dans une lutte sans piti� pour succ�der � Jacques Chirac en 2007. Pour M. Sarkozy, le rajout de son nom vise � le �salir� aupr�s de l'opinion publique afin de lui barrer la route de l'Elys�e. Il soup�onne son rival et fait alors le v�u de pendre � un croc de boucher �l'auteur de cette d�stabilisation �, selon des propos qui lui sont pr�t�s dans plusieurs livres. Dominique de Villepin, inculp� de complicit� de d�nonciation calomnieuse et qui risque jusqu'� cinq ans de prison et des dizaines de milliers d'euros d'amende, nie, quant � lui, toute implication dans cette falsification. Devant le tribunal, il joue son avenir politique. Malgr� la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 et m�me s'il est aujourd'hui isol� politiquement, il n'a pas renonc� � ses ambitions pr�sidentielles et � prendre sa revanche sur son ennemi. Ses rares fid�les viennent de lancer le Club Villepin car, peut-on lire sur le site internet d�di�, �le pays a besoin de lui pour peser sur le pr�sent et d�fricher l'avenir�.